Avant la Révolution, il existait 13 écoles militaires réparties entre diverses provinces du royaume. Seuls y étaient admis les élèves pouvant prouver une ancienne noblesse. La République ouvrit leurs portes à tous les citoyens et il s’ensuivit bientôt une telle anarchie que la Convention supprima les anciennes écoles à l’exception d’Auxerre.
En 1794, la Convention créa l’Ecole de Mars, dont les élèves étaient affublés d’un costume à l’antique parfaitement délirant dû au crayon de Jacques-Louis David . Six mois après s’ouvrit l’Ecole des travaux publics qui devint, le 1er septembre 1795, l’Ecole polytechnique [1]. Sous l’Empire, elle eut un gouverneur et les élèves furent astreints à fournir leur trousseau et une pension annuelle de 800 francs, livres et matériel étant également à leurs frais.
En 1812 apparut l’Ecole spéciale militaire de Fontainebleau [2], transférée sous l’Empire à Saint-Cyr. Les élèves y formaient deux bataillons soumis à un entraînement militaire intensif avec, en plus, de nombreux cours de géographie, histoire, dessin, géométrie, arpentage, dicton, équitation et natation. Une deuxième école militaire, basée sur le même principe, fut ouverte à La Flèche : le Prytanée [3].
En 1809, Napoléon imagina l’Ecole spéciale de cavalerie [4], destinée à attirer dans l’armée une jeunesse riche en lui donnant le goût de l’équitation. Les élèves formés étaient versés dans les régiments de cavalerie avec le grade de sous-lieutenant.
L’Ecole fut installée dans le château de Saint-Germain. Après 4 ans d’existence, elle fut, à la rentrée des Bourbons, transférée à Saumur [5] par l’ordonnance du 23 décembre 1814.
Aigles et drapeaux
Le 5 décembre 1804, Napoléon avait remis à ses régiments de nouveaux étendards. L’emblème qui les surmontait, un aigle aux ailes à demi déployées, fit qu’on les appela aigles. Avec d’autant plus d’à-propos qu’on portait le plus souvent l’aigle sans le drapeau, qui restait alors avec la caisse du régiment.
C’est par un décret impérial du 18 février 1808 relatif à la composition des régiments d’infanterie légère et de ligne que fut créés les porte-aigles.
Chaque régiment se vit accorder un aigle qui devait être portée par un enseigne comptant au moins 10 ans de service et ayant combattu à Ulm [6], Austerlitz, Iéna et Friedland . Deux soldats vétérans devaient encadrer le 1er porte-aigle, avec le titre de 2e et 3e porte-aigle. Ces trois soldats ne pouvaient être nommés que par l’Empereur lui-même.
Pour assurer la sauvegarde de l’emblème sacré, les 2e et 3e porte-aigle étaient armés d’un esponton [7] à lame effilée, qu’ornait une banderole rouge pour le 2e porte-aigle, blanche pour le troisième, et de deux pistolets placés sur la poitrine dans un étui, à l’orientale.
La garde du drapeau était généralement constituée de fusiliers, de préférence aux grenadiers ou aux voltigeurs toujours susceptibles d’être appelés à combattre à quelque distance du régiment.
L’Empereur ayant prescrit que l’aigle serait toujours gardée là ou les bataillons seraient en plus grand nombre, les compagnies de fusiliers ou du centre, plus nombreuses, répondaient le mieux à ce désir.
Musiciens à cheval
En 1802, Napoléon, alors premier consul, avait supprimé toutes les musiques de cavalerie. Les chevaux ainsi récupérés avaient permis de constituer 4 régiments fort utiles en cette époque de pénurie. Sous l’Empire, une fanfare à cheval comprenait en général : 16 trompettes, 6 cors, 3 trombones.
Certains régiments, tels les hussards et les carabiniers, étaient en plus dotés de timbales. En outre, les régiments avaient été pourvus d’une harmonie organisée sur le modèle de celle de l’infanterie, mais qui ne jouait qu’à l’occasion de cérémonies solennelles.