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L’histoire pour le plaisir

Babak Khorramdin

vendredi 9 octobre 2020, par ljallamion

Babak Khorramdin (795 ou 798-838)

Un des principaux chefs révolutionnaires perse du mouvement iranien Khurramites [1].

En 755, Abû Muslim, qui avait été le fer de lance des abbassides [2] pour leur prise de pouvoir, fut assassiné par Al-Mansûr. Les habitants du Khorasan [3] en particulier ressentirent cet assassinat comme la négation de leur rôle dans le renversement des omeyyades [4]. Ceci provoqua de nombreuses révoltes et en retour une répression de plus en plus dure.

Témoin des pressions que subissait son peuple, Bâbak rejoignit le mouvement de la Khurramiya [5].   Établi dans un lieu fortifié au milieu de défilés inaccessibles aux troupes, Bâbek défiait toute attaque des armées du gouvernement. Celles-ci, au contraire, étaient exposées de sa part à des surprises nocturnes, après lesquelles il se retirait sans qu’il fût possible de le poursuivre.   Le calife Al-Mu’tasim désigna un général d’origine perse, nommé Afchîn , pour aller combattre contre Bâbak. Afchîn avait la responsabilité de l’Arménie et de Azerbaïdjan [6].

Afchîn eut un premier succès contre une armée de Bâbak et il envoya les têtes de 100 officiers ennemis au calife. Afchîn se dirigea ensuite vers Ardabil [7] et y resta un mois. Il établit un camp retranché à l’entrée des défilés menant à la forteresse de Babak et attendit sans rien faire d’autre.   Il imagina un stratagème pour inciter Bâbak à sortir de son retranchement. Il fit savoir qu’un transport de la solde de ses soldats quitterait Ardabil un jour donné. Il laissa libre l’entrée des défilés. Bâbak sortit de la forteresse pour s’emparer de cet argent et tomba dans une embuscade. Bâbak put s’enfuir.

Pendant l’hiver Afchîn essaya en vain de contourner les défiles menant au repère de Bâbak, en passant par les hauteurs la neige et le froid paralysaient ses troupes. Au printemps Afchîn reçut des renforts en hommes et en matériels.

Bâbak eut alors l’idée de demander le soutien de l’empereur de Byzance [8]. Celui-ci entra en campagne en Cilicie [9] et repris la ville de Tarse [10]. Al-Mu’tasim fit alors appel aux villes de Mossoul [11], de Samarra [12], de Bagdad [13] et de tout l’Irak, Il réunit une armée de 100 000 hommes pour reprendre le territoire de Tarse.   Malgré les risques, Afchîn remonta les défilés et parvint à mettre le siège devant la forteresse de Babak. Après de nombreuses escarmouches et tentatives d’assaut la forteresse tenait toujours. Babak finit cependant par demander à parler avec Afchîn.

Lui laissant son fils comme otage il demanda à rester dans la forteresse jusqu’à ce que la grâce du calife lui soit accordée par une lettre scellée. Bâbak profita de la nuit pour s’enfuir avec quelques hommes. La grâce du calife arriva 10 jours plus tard.

Dans sa fuite Bâbak fut trahi par un de ses anciens partisans, Sahl Smbatean . Il fut pris et remis au calife pour être exécuté immédiatement.

Bâbak fut exécuté le 4 janvier 838 à Samarra.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Babak Khorramdin »

Notes

[1] La religion joyeuse, un mouvement d’indépendance iranien qui se battait contre le califat Abbasside

[2] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[3] Le Khorassan est une région située dans le nord-est de l’Iran. Il a été donné à la partie orientale de l’empire sassanide. Le Khorassan est également considéré comme le nom médiéval de l’Afghanistan par les Afghans. En effet, le territoire appelé ainsi englobait en réalité l’Afghanistan actuel, le sud du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan, ainsi que le nord-est de l’Iran.

[4] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[5] Le mouvement khurramite aussi appelé la Khurramiya (La religion joyeuse) était un mouvement religieux et politique iranien qui est apparu en Azerbaïdjan au début du 9ème siècle. Ce mouvement, aussi appelé Surkh jāmgān (aux habits rouges) à cause de leur couvre-chef rouge, était une réaction iranienne, contre le pouvoir arabe et contre l’islam, qui a contribué à affaiblir le califat. Sous la direction de Bâbak, les Khurammites ont commencé à attaquer en Iran et en Irak à partir de 816, sous le règne d’Al-Mamun. Bâbak fut exécuté en janvier 838 à Samarra.

[6] Pays du Caucase situé sur la ligne de division entre l’Europe et l’Asie. Sa capitale est Bakou, sa langue officielle est l’azéri et sa monnaie est le manat. Du 7ème au 10ème siècles, la région connaît un essor politique, sous les Sajides, les Chirvanchahs, les Salarides, les Ravvadides et les Cheddadides. Au 12ème siècle, après l’effondrement de l’Empire seldjoukide, les Atabegs d’Azerbaïdjan règnent depuis leur capitale de Nakhitchevan, puis d’Ardabil, et enfin de Tabriz, sur l’Azerbaïdjan iranien actuel et sur l’Arran (l’Azerbaïdjan moderne). Leur territoire est ensuite conquis par le Khwarezmchahs Jalal ad-Din au 13ème siècle, dont l’État succombe ensuite aux Mongols. Au 13ème siècle, l’Empire mongol des Khulaguides est fondé, avec sa capitale à Tabriz.

[7] Ardebil, également Ardabil, anciennement Artavil, est une ville historique de nord-ouest de l’Iran et la capitale de la province d’Ardabil. La ville est réputée pour sa tradition de fabrication de soie et de tapis. C’est ici que se trouve la tombe de Sheikh Safî ad-Dîn, qui donna son nom à la dynastie Safavide.

[8] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[9] La Cilicie est une région historique d’Anatolie méridionale et une ancienne province romaine située aujourd’hui en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’ouest par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la mer Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province turque d’Adana, une région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée.

[10] Tarse est située sur la rivière Tarsus. À l’origine, Tarse était un port maritime important. Aujourd’hui, ce port se trouve à une quinzaine de kilomètres à l’intérieur des terres, à cause d’un envasement important. D’origine hittite, comme la plupart des villes de Cilicie, Tarsus fut tour à tour assyrienne, perse, grecque, romaine, byzantine, arabe, arménienne et, pour terminer, ottomane et turque. Tarse est la ville natale de saint Paul, dit de Tarse, un juif et citoyen romain du nom de Saül.

[11] Mossoul est une ville du nord de l’Irak, chef-lieu de la province de Ninive, en Haute mésopotamie. Appartenant de jure à l’Irak, Mossoul est située sur les ruines de Ninive. C’est la ville qui lui a succédé comme métropole régionale à l’époque chrétienne. Elle est alors d’obédience nestorienne et abrite les tombes de plusieurs évangélisateurs. Prise en 641 par les Arabes, elle devient le principal pôle commercial de la région en raison de son emplacement, au carrefour des routes de caravanes entre la Syrie et la Perse. C’est à cette époque qu’elle devient réputée pour ses tissus fins de coton, les mousselines, ainsi que pour son marbre. Au 10ème siècle, l’émirat de Mossoul acquiert une quasi-indépendance avant de devenir au 11ème siècle la capitale d’un État seldjoukide. Au 13ème siècle, elle est conquise et pillée par les Mongols. En 1262, elle passe sous domination perse, puis ottomane.

[12] Sāmarrā est une ville d’Irak. Son nom est l’abréviation de l’arabe signifiant « celui qui l’aperçoit est heureux », nom que lui avait donné le calife abbasside Al-Mutasim. Elle se situe sur la rive est du Tigre dans la province de Salah ad-Din, à 125 km au nord de Bagdad. Sāmarrā était autrefois l’une des plus grandes villes de Mésopotamie. La ville pré-islamique a été remplacée par une nouvelle ville en 833 par le calife abbasside Al-Mutasim, afin d’y installer ses mercenaires turcs recrutés la même année lors de son accession au califat. Écartée de Bagdad où elle molestait la population locale, la nouvelle garde du calife y vécut en véritable micro-société et Samarra devint alors la nouvelle capitale du monde musulman. Durant le règne de son successeur Al-Wathiq et davantage sous celui du calife Al-Mutawakkil, Sāmarrā se transforme en une ville commerciale. Ce dernier a été le garant de la construction de la Grande Mosquée de Sāmarrā en 847 avec son célèbre minaret en spirale.

[13] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.