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L’histoire pour le plaisir

Henri 1er de Limbourg

mercredi 8 juillet 2020, par ljallamion

Henri 1er de Limbourg (vers 1059-vers 1119)

Comte de Limbourg et d’Arlon de 1082 à 1119-Duc de Basse Lotharingie de 1101 à 1106

carte de la LotharingieFils de Waléran 1er , comte d’Arlon [1] et de Limbourg [2], et de Jutte ou Judith de Luxembourg.

Il s’oppose à Egilbert, archevêque de Trêves [3] à propos de bien qu’Adèle, une ancienne comtesse d’Arlon, avait donné à l’église de Trêves puis repris. Egilbert, le somme de restituer ces biens, l’excommunie, mais le comte ne cède point. Egilbert est obligé de prendre les armes et lui inflige une sérieuse défaite.

En tant qu’avoué de l’abbaye de Saint-Trond [4], charge qu’il a hérité de son père, il intervient dans les affaires internes de cette abbaye. Hermann, l’abbé nommé par l’évêque de Metz [5] Poppon et soutenu par Godefroy de Bouillon et Henri de Limbourg, mécontente l’empereur, lequel met l’abbaye sous l’autorité du comte de Looz [6] Arnoul 1er de Looz . Celui-ci vient à Saint-Trond et force Godefroy et Henri à se retirer.

Peu après, plusieurs grands féodaux de la région partent en croisade, conduits par Godefroy de Bouillon. Cela accroît l’autorité d’Henri de Limbourg sur le territoire de ce qui devait devenir la Belgique, et dont il abuse au détriment de plusieurs abbayes.

L’empereur Henri IV doit intervenir pour mettre fin à ses agissements et prend Limbourg en juin 1101. Après avoir fait sa soumission, Henri de Limbourg rentre en grâce, et reçoit le duché de Basse Lotharingie [7], devenu vacant depuis le départ de Godefroy de Bouillon en croisade. À propos de ce duché, il était en rivalité avec Godefroy de Louvain.

Il ne s’en montre pas forcément reconnaissant, car il hésite à prendre parti et à changer de camp lors des querelles qui opposent l’empereur Henri IV à son fils, le futur Henri V. Il finit cependant par se rallier définitivement à Henri IV.

En 1106, Henri IV meurt, et son fils attaque les partisans de son père. Ses domaines sont ravagés, Limbourg est pris et Henri est enfermé à Hildesheim [8]. Le duché lui est retiré pour être confié à Godefroy de Louvain. Henri s’échappe et tente de reprendre la Basse Lotharingie, mais échoue, et doit faire la paix avec Henri V et Godefroy. Cependant, il conserve le titre ducal et se qualifie de duc de Limbourg.

Par la suite, il prend part à des révoltes contre l’empereur aux côtés de Lothaire de Saxe, et combat à Andernach [9] en 1114 et à Welphesholt le 11 février 1115, où chaque fois l’empereur est vaincu.

Il a épousé Adélaïde de Podenstein fille de Boson de Potenstein*, et de Judith de Schweinfurt

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Alphonse Wauters, « Henri Ier », Académie royale de Belgique, Biographie nationale, vol. 9, Bruxelles,‎ 1887

Notes

[1] Arlon est une ville francophone de Belgique mais traditionnellement de langue luxembourgeoise, située en Région wallonne. Au Moyen Âge, le bourg se transforme en place forte, construite autour de la Knippchen, une colline du centre de la ville. Une dynastie de comtes d’Arlon débute avec Waléran 1er duc de Limbourg. À la mort du duc Waléran III en 1226, Arlon passa à son fils du second lit Henri V le Blond, comte de Luxembourg, et fut rattaché au comté de Luxembourg.

[2] Frédéric de Luxembourg donne le comté de la Len en dot à sa fille Judith qui épouse Waléran d’Arlon. Celui-ci fait construire un château, qu’il nomme Limbourg (Len-burg) et en fait la capitale de son comté. En 1101, l’empereur Henri IV fait Henri 1er duc de Basse Lotharingie ou Lothier et érige le Limbourg en duché. L’empereur Henri V le lui retire par la suite, mais Henri de Limbourg conserve le titre de duc et s’intitule duc de Limbourg.

[3] Le diocèse de Trèves est une Église particulière de l’Église catholique dans le land de Rhénanie-Palatinat, en Allemagne. Trêves est la plus ancienne ville d’Allemagne et un diocèse également très ancien élevé au rang d’archidiocèse au 8ème siècle. L’archevêque est l’un des huit Prince Électeurs de l’Empire.

[4] L’abbaye de Saint-Trond, située au cœur de la ville belge de Saint-Trond, fut un monastère de moines bénédictins. D’origine mérovingienne et fondé vers 657 par saint Trond sous la forme d’un prieuré, le monastère fut ravagé par les Normands puis relevé 50 ans plus tard. Il adopta la règle de saint Benoît en devenant abbaye au 9ème siècle. L’abbaye fut réputée pour les pèlerinages qu’elle permettait, et, devenue florissante, elle attira une population qui forma le bourg aujourd’hui appelé Saint-Trond.

[5] Fondé vers le 3ème siècle, l’évêché de Metz a longtemps été une entité à la fois politiquement puissante et riche. Opposé à la bourgeoisie messine puis soumis à l’influence du royaume de France, il va progressivement perdre son poids économique puis son influence politique. Aujourd’hui l’évêque de Metz a la particularité d’être l’un des deux seuls évêques catholiques au monde à ne pas être formellement nommés par le Pape, mais par un pouvoir temporel (le concordat en Alsace-Moselle confiant au président de la République française la nomination de l’évêque de Metz et de l’archevêque de Strasbourg).

[6] Le comté de Looz apparaît aux alentours de l’an mil, fondé par des seigneurs originaires de Betuwe. Le comté de Looz, parfois encore comté de Los ou Loos, en prononçant Lau, est un ancien comté du Saint Empire romain germanique qui s’étendait approximativement à la fin de l’ancien régime sur la province belge actuelle du Limbourg, sans comprendre ni Tongres ni Saint-Trond

[7] Le duché de Basse Lotharingie est la partie nord de la Lotharingie. Avec le temps, il sera appelé duché de Lothier. Ce duché est créé en 959, en même temps que la Haute Lotharingie, de la division du duché de Lotharingie. C’est Brunon de Cologne qui procède au partage et donne la Basse Lotharingie au vice duc Godefroy. La Basse Lotharingie telle qu’elle a été instaurée à cette époque n’empiétait pas au sud sur les territoires du diocèse de Trèves. L’ancienne Frise y était encore comprise. La Basse Lotharingie s’étendait donc de l’Escaut à l’Ems et de la mer du Nord jusqu’à l’extrémité méridionale de la province de Cologne.

[8] Hildesheim est une ville allemande, située près de Hanovre, Basse-Saxe, Hildesheim a une université et différentes écoles. Elle est aussi l’évêché du diocèse catholique de Hildesheim.

[9] Andernach est une ville du district Mayen-Koblenz, dans le land Rhénanie-Palatinat en Allemagne. Elle est située sur la rive gauche du Rhin, au nord de Coblence. C’est une des plus anciennes villes d’Allemagne, fondée par les Romains en 12 av.jc, son nom d’alors était Antunnacum. En 876, Charles II, roi de Francie occidentale et empereur d’Occident, y fut défait par les fils de Louis le Germanique lors de la bataille d’Andernach.