Il fit des études médicales. Converti au christianisme, il fut élu évêque d’Émèse [1], vers 400.
Némésius a laissé un traité sur La Nature de l’homme, en grec, tentative pour fusionner le savoir gréco-romain avec la Révélation chrétienne. Ce livre, écrit en grec, traduit en latin vers 1070 [2], eut un grand succès au Moyen Âge, mais on l’attribuait alors à Grégoire de Nysse. L’influence de cet ouvrage s’exerça aussi bien en Orient qu’en Occident. Il fut utilisé, parfois littéralement, par Maxime le Confesseur et Jean Damascène.
Némésius se pose la question suivante : comment l’âme peut-elle être immortelle, puisque créée, et puisque tout ce qui est créé est périssable ? Il rejette la théorie de la préexistence, la théorie panthéiste, la doctrine matérialiste. Il conclut que l’homme est composé d’une âme et d’un corps, principes séparés mais sympathiques ; l’homme est immortel à l’origine, mortel après le péché. Il combine donc Platon, Aristote, le stoïcien [3] Posidonios d’Apamée.
Il fut ensuite traduit dans plusieurs langues dès le Moyen Âge [4]. Il fut traduit en latin au 11ème siècle par Alfan de Salerne , au 12ème siècle par Burgundio de Pise .
À la Renaissance, une traduction latine du dominicain Johannes Cuno de Nuremberg [5] fut imprimée à Strasbourg en 1512, une autre de Giorgio Valla à Lyon, chez Sébastien Gryphe , en 1538. L’édition princeps du texte grec fut réalisée à Anvers [6], chez Christophe Plantin , en 1565, avec une version latine de Nicaise Ellebaudt , très supérieure aux précédentes.
La première édition critique moderne parut à Hall [7] en 1802, avec des notes de Christian Friedrich von Matthäi. Une version française a été publiée par Jean-Baptiste Thibault [8]