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Némésios ou Némésius

samedi 18 avril 2020, par lucien jallamion

Némésios ou Némésius (vers 350- vers 420)

Évêque d’Émèse en Syrie-Théologien et philosophe chrétien

Fresques de l'église Saint-Élian d'Émèse (Homs en Syrie) érigée en 432 Il fit des études médicales. Converti au christianisme, il fut élu évêque d’Émèse [1], vers 400.

Némésius a laissé un traité sur La Nature de l’homme, en grec, tentative pour fusionner le savoir gréco-romain avec la Révélation chrétienne. Ce livre, écrit en grec, traduit en latin vers 1070 [2], eut un grand succès au Moyen Âge, mais on l’attribuait alors à Grégoire de Nysse. L’influence de cet ouvrage s’exerça aussi bien en Orient qu’en Occident. Il fut utilisé, parfois littéralement, par Maxime le Confesseur et Jean Damascène.

Némésius se pose la question suivante : comment l’âme peut-elle être immortelle, puisque créée, et puisque tout ce qui est créé est périssable ? Il rejette la théorie de la préexistence, la théorie panthéiste, la doctrine matérialiste. Il conclut que l’homme est composé d’une âme et d’un corps, principes séparés mais sympathiques ; l’homme est immortel à l’origine, mortel après le péché. Il combine donc Platon, Aristote, le stoïcien [3] Posidonios d’Apamée.

Il fut ensuite traduit dans plusieurs langues dès le Moyen Âge [4]. Il fut traduit en latin au 11ème siècle par Alfan de Salerne , au 12ème siècle par Burgundio de Pise .

À la Renaissance, une traduction latine du dominicain Johannes Cuno de Nuremberg [5] fut imprimée à Strasbourg en 1512, une autre de Giorgio Valla à Lyon, chez Sébastien Gryphe , en 1538. L’édition princeps du texte grec fut réalisée à Anvers [6], chez Christophe Plantin , en 1565, avec une version latine de Nicaise Ellebaudt , très supérieure aux précédentes.

La première édition critique moderne parut à Hall [7] en 1802, avec des notes de Christian Friedrich von Matthäi. Une version française a été publiée par Jean-Baptiste Thibault [8]

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Encyclopédie Philosophique Universelle, vol. III : Les œuvres philosophiques, t. 1 : Philosophie occidentale, PUF, 1992/ Némésios

Notes

[1] aujourd’hui Homs, en Syrie

[2] De natura hominis

[3] Le stoïcisme est un courant philosophique occidental issu de l’école du Portique fondée en 301 av.jc à Athènes, par Zénon de Cition. Le stoïcisme a par la suite traversé les siècles, subi des transformations notamment avec Chrysippe de Soles en Grèce et à Rome avec Cicéron, Sénèque, Épictète, Marc Aurèle, puis exercé diverses influences, allant de la période classique en Europe en particulier au 17ème siècle, chez René Descartes jusqu’à nos jours. Un des points qui distingue le stoïcisme des autres courants philosophiques issus de l’époque hellénistique est sa psychologie qui est à la base des thérapies cognitivo-comportementales modernes

[4] en syriaque, en arménien en 716, en arabe par Hunayn ibn Ishaq au 9ème siècle, en géorgien par Ioané Petritsi au 12ème siècle

[5] Nuremberg est une ville de Bavière, en Allemagne. Du 15ème au 16ème siècle, Nuremberg s’impose comme une vraie cité artistique et même comme le berceau de l’humanisme allemand. En effet, de grands artistes tels que le peintre Albrecht Dürer, qui se fera connaître comme peintre et graveur de même que Michael Wolgemut, le sculpteur sur bois Veit Stoss et le tailleur de pierre Adam Kraft créent à Nuremberg des œuvres d’une grande notoriété. Hans Sachs et les Meistersinger (maîtres-chanteurs) donnent dès le 13ème siècle un nouvel essor à la poésie allemande. Ils inspireront à Richard Wagner son opéra de 1868, Die Meistersinger von Nürnberg (Les Maîtres chanteurs de Nuremberg). Dans les domaines de l’astronomie et de la géographie, c’est à Nuremberg que Martin Behaim réalise vers 1492 le premier globe terrestre parvenu jusqu’à notre époque, toujours conservé au musée historique de la ville. Hartmann Schedel y publie en 1493 les Chroniques de Nuremberg et Nicolas Copernic en 1543 De Revolutionibus Orbium Coelestium (De la révolution des sphères célestes). En 1623, l’université de la ville est inaugurée à Altdorf.

[6] Anvers est une ville belge dans la Région flamande, chef-lieu de la province d’Anvers et de l’arrondissement administratif du même nom. Archétype de la ville bourgeoise-marchande depuis le Bas Moyen Âge elle constitue alors, selon Fernand Braudel, le centre du commerce international et de la haute finance tout au long du 16ème siècle.

[7] Schwäbisch Hall (Halle-en-Souabe en français) est une ville du land de Bade-Wurtemberg en Allemagne. De 1280 à 1803, elle eut le statut de ville libre d’empire.

[8] Paris, Hachette, 1844