Bataille de Hohenlinden, 3 décembre 1800, peinture de Henri Frédéric Schopin. (Château de Versailles)
Moreau écrase sévèrement l’Autriche, et nous assure une paix victorieuse.
Avant-propos : Après les victoires françaises de Moreau en Allemagne durant la campagne de mai-juin 1800, les armées françaises campent en Bavière. En juin, un armistice fut signé, le général Kray, ayant pour ainsi dire multiplié les défaites, est remplacé par l’archiduc Fernidand, celui-ci prend le commandement de l’armée autrichienne, et a pour mission de reconquérir la Bavière aux français, mais Moreau a déjà préparé son plan, il a soigneusement étudié toutes les cartes de la Bavière et choisi de battre les autrichiens près d’Hohenlinden [1]. Moreau étant sur le terrain qu’il a choisi, les autrichiens n’ont aucune chance. Nous sommes en plein mois de Décembre 1800, la neige recouvre le terrain......
Pendant que la France et l’Autriche traitent de la paix à Lunéville [2], Vienne tente une offensive en Allemagne, afin de se trouver en position plus favorable pour négocier.
Une armée, sous le commandement de l’archiduc Jean-Baptiste Joseph Fabien Sébastien d’Autriche , tente de déborder les corps français qui, sous le commandement du général Moreau, couvrent la Bavière.
Moreau concentre ses forces dans la région de Hohenlinden [3]. Les Autrichiens avancent en trois colonnes. Leur marche est gênée par la chute d’une neige fondue.
Une brève description du pays entre l’Iser* et l’Inn* est nécessaire pour comprendre la position des deux armées et le beau stratagème qui assura la victoire du général français.
Sortant du Tyrol, après s’être ouvert un passage par la gorge de Kuffstein*, l’Inn coule avec rapidité d’un torrent à travers les débris de la barrière qu’il a forcée, et se dirige du sud au nord jusqu’à Wissembourg*, où son cours commence à changer de direction pour dévier ensuite à l’Est, au-dessus de Craybourg*.
L’intervalle compris entre le lit profond et resserré de cette grande rivière et celui de l’Iser, à la hauteur de Munich*, est de 12 à 15 lieues.
Les deux chaussées, de Munich à Wasserbourg et de Munich à Mühldorf*, traversent cette forêt de sapins, épaisse et serrée dans plusieurs parties et principalement entre le hameau de Hohenlinden, où se trouve le poste, et le village de Mattenpoët*, situé dans une éclaircie, à l’entrée du défilé en venant de Mühldorf.
Le village d’Ebersberg, sur la chaussée de Wasserbourg, à 2 lieues sur la droite de Hohenlinden, est placé sur la lisière de la forêt et à la tête du second défilé. On ne trouve entre ces deux routes que des chemins vicimaux, des communications ouvertes par les coupes de bois, et qui sont presque impraticables en hiver et ce n’est qu’après avoir traversé la forêt et dépassé Hohenlinden, qu’on entre dans la belle plaine qui s’étend jusqu’aux bords de l’Iser.
Vers 7h, la colonne centrale autrichienne, dirigée par l’archiduc Jean, se heurte aux divisions de Grouchy et de Ney . Les autres colonnes autrichiennes débouchent alors de la forêt, mais sont arrêtées par la défense coordonnée des troupes françaises.
Vers 11h, les divisions de Charles-Mathieu-Isidore Decaen ou de Caen et Antoine Richepanse, ou Richepance , restées stationnées sur le flanc des adversaires, attaquent.
Prises entre deux feux, les colonnes autrichiennes perdent pied.
Moreau ordonne alors une offensive générale qui repousse les Autrichiens dans la forêt.
La défaite autrichienne est complète : les pertes totales sont de 11 000 prisonniers, dont 179 officiers, 2 généraux, 3 colonels et plus de 100 pièces d’artillerie.