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L’histoire pour le plaisir

Walter Comyn

jeudi 2 avril 2020, par ljallamion

Walter Comyn (mort en 1258)

Seigneur de Badenoch-Comte de Menteith

Carte des principales seigneuries d'Écosse vers 1230

Second fils connu de William Comyn , comte de Buchan [1] et Justiciar [2] d’Écosse. Il appartient au clan Comyn [3]. Sa mère Marjory est la fille de Fergus, le mormaer [4] de Buchan.

Walter Comyn fait sa première apparition dans les chartes royales dès les années 1211-1214. En 1221, il accompagne le roi Alexandre II d’Écosse lors de sa visite à York [5], où ce dernier va épouser Jeanne, sœur du roi anglais Henri III. Vers 1230, le roi lui confère l’importante seigneurie de Badenoch [6] en récompense de la victoire de son père sur les Meic Uilleim [7].

Quelques années plus tard en 1234, il devient aussi comte de Menteith [8] de jure uxoris du fait de son mariage avec Isabelle, fille du mormaer Muireadheach II . En revanche, il n’obtient pas gain de cause dans l’héritage du comté d’Atholl [9] : la garde du comté et de son jeune titulaire Patrick est attribuée en 1231 à son rival Alan Durward .

À la mort d’Alexandre II en 1249, Walter Comyn s’oppose à Alan Durward au sujet de la régence du nouveau roi Alexandre III, encore mineur. Leur rivalité domine les premières années du règne du jeune roi et persiste jusqu’à la mort de Comyn, fin octobre ou début novembre 1258.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Michael Brown, The Wars of Scotland, 1214-1371, Edinburgh University Press, coll. « The New Edinburgh History of Scotland » (no 4), 2004 (ISBN 0748612386).

Notes

[1] Comte de Buchan est un titre dans la pairie d’Écosse. Le titre de comte de Buchan fait suite à celui de mormaer de Buchan, qui était donné au seigneur de la province médiévale de Buchan. Ce titre, ainsi que celui de comte de Mar, est lié à une ancienne province picte. Ces deux provinces appartiennent de nos jours à l’Aberdeenshire.

[2] Dans l’Angleterre et l’Irlande médiévales, le Chief Justiciar (appelé plus tard Justiciar ou justicier) occupait des fonctions semblables à celle du premier ministre du Royaume-Uni en tant que ministre en chef du roi.

[3] une famille noble écossaise d’origine normande

[4] Le titre de Mormaer désigne un souverain régional ou provincial dans le royaume des Scots médiéval. En théorie, bien que cela n’ait pas toujours été vrai dans la réalité, un Mormaer venait juste après le roi d’Écosse en termes de statut, et était supérieur au toisech. Un Mortuath ou Mormaerdom (« territoire du mormaer ») n’était pas simplement une seigneurie régionale, mais possédait également un rang officiel de comté.

[5] York est une ville du nord de l’Angleterre. Située à la confluence de deux rivières, l’Ouse et la Foss, elle donne son nom au comté du Yorkshire. Fondée par les Romains sous le nom d’Eboracum, elle est l’une des villes majeures du royaume anglo-saxon de Northumbrie, puis la capitale du royaume viking de Jórvík. Elle est également le siège d’un archevêché de l’Église d’Angleterre. Après l’arrivée des Anglo-Saxons, York devint l’une des principales villes du royaume de Northumbrie sous le nom vieil anglais Eoforwic. Le roi Edwin y fut baptisé en 627. Elle devint le siège d’un évêché, puis d’un archevêché en 735. Tombée aux mains de la Grande Armée en 866, elle fut la capitale d’un royaume viking de 876 à 954 sous le nom de Jórvík, date de sa conquête définitive par le royaume d’Angleterre. Le 20 septembre 1066, Harald Hardrada s’empara de la ville, mais fut tué cinq jours plus tard par le roi Harold Godwinson à la bataille de Stamford Bridge, vainqueur qui devait périr à son tour à la bataille de Hastings peu de temps après. En 1190, Richard de Malbis et d’autres nobles d’York qui envisageaient de se joindre à Richard dans la troisième croisade profitèrent d’un incendie qui avait éclaté en ville pour faire courir une rumeur contre les Juifs. Les maisons de Benoît et Joce furent attaquées et ce dernier obtint la permission du gardien du château d’York d’y évacuer sa famille et l’ensemble des Juifs, probablement dans la tour de Clifford. Assaillis par la foule, les Juifs prirent peur et ne laissèrent pas rentrer le gardien qui avait quitté la tour. Il en appela au shérif, qui fit venir la milice du Comté. La tour de Clifford fut assiégée plusieurs jours. Un moine fit la cérémonie de sacrement chaque matin autour des murs comme pour sacraliser la lutte. Il fut écrasé d’une pierre jetée par les Juifs assiégés ; la colère de la foule devint alors une folie forcenée. Quand les Juifs de la tour de Clifford virent qu’ils n’avaient aucune alternative autre que de se soumettre au baptême ou périr aux mains de la foule, Yom-Tob ben Isaac de Joigny, tossafiste français et nouveau chef de la communauté, les exhorta à se tuer eux-mêmes plutôt que de succomber à la cruauté de leurs ennemis. Ceux qui étaient en désaccord furent autorisés à se retirer. Les autres se donnèrent la mort, après avoir mis le feu à leurs vêtements et marchandises pour éviter que ceux-ci ne tombent dans les mains de la foule.

[6] incluant Lochaber

[7] Les Meic Uilleim (ou MacWilliam) forment une famille gaélique descendant de William fitz Duncan, petit-fils de Malcolm III d’Écosse. Ils sont exclus de la succession au trône par le fils de Malcolm, David 1er d’Écosse, au 12ème siècle et fomentent plusieurs rebellions pour revendiquer leur droit sur le Moray voire sur toute l’Écosse.

[8] Le titre de comte de Meinteith, dans la pairie d’Écosse, est issu du domaine du mormaer médiéval de Menteith et est inclus dans l’une des sept provinces traditionnelles pictes celle « Stradeern et Mended » créée par un fils du mythique roi des picte Cruithne mac Cinge. Cette région était considérée comme le centre du royaume picte de Fortriú jusqu’à ce que cette identification soit récemment remise en cause.

[9] Le Mormaer du comte d’Atholl renvoie à l’autorité comtale médiévale sur la province d’Atholl, dans les Highlands, actuellement dans le nord du Perthshire. Atholl est un comté particulier parce qu’on connaît un roi d’Atholl de la période picte : Talorgan mac Drostan. Les deux seuls autres royaumes pictes connus grâce à des sources contemporaines sont Fortriú et Circinn.