Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 13ème siècle > Magnus VI de Norvège dit Lagabøte (le législateur)

Magnus VI de Norvège dit Lagabøte (le législateur)

lundi 7 octobre 2019

Magnus VI de Norvège dit Lagabøte (le législateur) (1238-1280)

Roi de Norvège de 1263 à 1280

Troisième fils du roi Håkon IV de Norvège et de Margareta Skulesdatter . Il avait été couronné co-roi sous le nom de Magnus VI de Norvège lors de son mariage en 1261 à la suite de la disparition de ses deux frères aînés et de son neveu Sverre le Jeune, il succède à son père en 1263.

Ce fut un prince très pacifique son surnom est lié à sa grande activité de juriste. Afin de faire progresser la Norvège en ce domaine, il réforma les lois. Pour ce faire, il réunit en une seule les quatre législations différentes en usage dans le pays. Les assemblées locales adoptent en 1274/1276 ce code fondé sur les lois des Things [1] de Frosta [2] et de Gula et qui consacrait la puissance du roi et la disparition des anciennes classes sociales. Il intervint également en ce domaine en Islande [3].

Il rendit par ailleurs définitivement la couronne héréditaire en fixant lors de l’assemblée de Bergen [4] en 1273 l’ordre de succession. À cette même assemblée de Bergen, il signe enfin un concordat avec l’église qui est confirmé lors du Concile de Tønsberg [5] en 1277.

Sur le plan extérieur, il avait conclu le 2 juillet 1266 le traité de Perth [6] avec le roi Alexandre III d’Écosse qui met fin au conflit initié par son père en 1263. Les Hébrides [7] et l’île de Man [8] reviennent à l’Écosse qui s’engage à verser à la Norvège une somme 4 000 marks et un tribut de 100 marks annuellement à perpétuité.

Le roi Magnus VI de Norvège meurt à Bergen le 9 mai 1280 et la reine Ingeborg Eriksdotter le 24 ou 26 mars 1287.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Lucien Musset, Les Peuples scandinaves au Moyen Âge, Paris, Presses universitaires de France, 1951

Notes

[1] Le thing était l’assemblée des gens libres d’un pays, d’une province ou d’un herred (subdivision administrative). Il y avait donc une hiérarchie des things, de manière que chaque thing locale soit représentée au thing de province, et ainsi de suite. Le lieu du thing était souvent celui des rites religieux et celui du commerce. Les disputes étaient réglées à cette occasion, et les décisions politiques y étaient prises.

[2] Frosta est une municipalité du comté de Nord-Trøndelag en Norvège. Elle fait partie de la région du Stjørdalen.

[3] État insulaire européen de l’océan Atlantique nord, situé entre le Groenland et la Norvège, au nord-ouest des îles Féroé. Sa capitale, et plus grande ville, est Reykjavik. L’Islande fut colonisée par les Vikings à partir du 9ème siècle, bien que vraisemblablement découverte auparavant par des moines irlandais connus sous le nom de Papar. En 930, les chefs islandais décident de créer une assemblée commune, l’Althing, le plus vieux Parlement au monde. S’ensuit une longue période d’indépendance connue sous le nom d’État libre islandais, durant laquelle intervient notamment la christianisation de l’Islande. Cependant, dès 1220, des luttes internes connues sous le nom d’Âge des Sturlungar affaiblissent le régime, qui s’effondre en 1262 lors de la signature du Vieux Pacte qui lie l’Islande au royaume de Norvège. Après la fin de l’Union de Kalmar en 1536, l’île passe sous domination danoise et l’Althing est abolie par le Roi en 1800.

[4] Bergen est une ville du Sud-ouest de la Norvège, capitale du comté de Hordaland. Bergen est la deuxième ville du pays. C’est également une ville portuaire, une ville universitaire, et un évêché.

[5] Tønsberg est une ville située dans la partie méridionale de la Norvège. Elle est le chef-lieu du comté de Vestfold. Fondée au 9ème siècle, la ville est l’une des plus anciennes du royaume et fut une grande station baleinière.

[6] Le traité de Perth, signé le 2 juillet 1266, met fin à la guerre écosso-norvégienne entre la Norvège de Magnus le législateur et l’Écosse d’Alexandre III portant sur la souveraineté sur les Hébrides, l’île de Man et Caithness.

[7] Les Hébrides, sont un archipel du Royaume-Uni situé dans l’ouest de l’Écosse. Ces îles sont divisées en deux grands groupes séparés entre eux par le bras de mer baptisé The Little Minch et la mer des Hébrides. Le contrôle des Hébrides intérieures et extérieures par les Norvégiens fut à l’origine de guerres incessantes jusqu’au partage de 1156. Les Hébrides extérieures restaient la possession du Royaume de Man et des Îles tandis que les Hébrides intérieures s’en détachèrent sous la conduite de Somerled, un parent celto-normand de Lulach et de la maison royale de Man. Bien que les Hébrides intérieures, connues à partir de 1156 sous le nom de Royaume des Hébrides, fussent encore en droit sous la souveraineté norvégienne, ses chefs étaient écossais de langue et de culture plus que scandinaves. Après sa victoire en 1156, Somerled conquit deux ans plus tard l’île de Man elle-même et devint le dernier roi de Man et des Îles à régner à nouveau sur l’ensemble des îles que comprenait autrefois le royaume. Après sa mort en 1164, les souverains de Man cessèrent de contrôler les Hébrides intérieures. En 1262 eut lieu un raid écossais sur Skye, ce qui amena le roi de Norvège Håkon IV à se rendre en Écosse afin de régler l’affaire. Vers la fin de l’année 1263, Håkon fit voile vers l’Écosse avec une armée d’invasion forte de 200 navires et de 15 000 hommes. La flotte norvégienne essuya des tempêtes près des côtes écossaises, et il fallut transporter quarante navires par voie de terre jusqu’au Loch Lomond. Finalement eut lieu une petite escarmouche à la bataille de Largs, dans laquelle les Norvégiens et leurs alliés de Man commandés par Magnus III de Man n’obtinrent qu’un léger avantage tactique sur les Écossais commandés par Alexander Stewart. Après la bataille, le mauvais temps obligea la flotte norvégienne et mannoise à se retirer vers les Orcades. À son arrivée à Kirkwall, Håkon, malade et fatigué, décida de passer l’hiver dans le palais de l’évêque Heinrkr pour reprendre sa campagne l’été suivant. Ses plans furent cependant déjoués lorsqu’il mourut en décembre. Sa couronne passa à son fils Magnus VI de Norvège, qui jugea que faire la paix avec les Écossais était plus important que de maintenir les possessions norvégiennes sur les îles à l’ouest de l’Écosse et en mer d’Irlande. Le traité de Perth de 1266 laissa les Hébrides et l’île de Man à l’Écosse pour 5 000 marcs et un tribut annuel de 100 marcs. L’Écosse confirmait en même temps la souveraineté norvégienne sur les îles Shetland et les Orcades. Cependant le contrôle de Man par les Écossais ne devint effectif qu’après la défaite des Mannois et de leur dernier roi norvégien, Godfred Magnuson de Man, à la bataille de Ronaldsway en 1275.

[8] L’île de Man, est un territoire formé d’une île principale et de quelques îlots situés en mer d’Irlande, au centre des îles Britanniques. L’île de Man forme une dépendance de la Couronne britannique, c’est-à-dire que l’île n’appartient ni au Royaume-Uni ni à l’Union européenne mais relève directement de la propriété du souverain britannique, actuellement la reine Élisabeth II, qui agit en qualité de « seigneur de Man ». Ce statut n’en fait pas un État reconnu indépendant, mais l’île dispose d’une large autonomie politique et économique. L’île de Man est une terre celte depuis la protohistoire, puis devient un royaume viking au Moyen Âge, soumis à l’influence anglo-saxonne. Les dominateurs scandinaves y ont fondé un système politique basé sur le principe des « citoyens libres » et s’organisant autour du Tynwald qui serait le plus ancien parlement en fonctionnement continu du monde.