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Modeste de Jérusalem

jeudi 1er août 2019, par lucien jallamion

Modeste de Jérusalem (mort en 634)

Patriarche de Jérusalem

Né à Sébaste [1] en Cappadoce [2], ses parents moururent quand il avait quelques mois, et il fut alors élevé par une famille chrétienne. Adulte, vendu comme esclave en Égypte, il convertit son maître au christianisme, et fut plus tard libéré.

Modeste se retira alors sur le mont Sinaï [3], puis devint prêtre et higoumène [4] du cloître Saint-Théodose près de Bethléem [5]. Il gagna la confiance du patriarche Zacharie de Jérusalem . Quand Jérusalem fut prise par les Perses en 614, il put s’échapper, mais le patriarche Zacharie dut partir pour l’exil.

Modeste ne fut élu patriarche qu’au moment du retour de la Vraie Croix [6] en 630, lorsqu’il devint clair que Zacharie était mort en exil. Pendant ce temps, on sait par les Actes du pape Martin, que l’évêque de Joppé [7] Sergius sacra plusieurs évêques conformes à la politique monothélite [8] de l’empereur Héraclius, ce que contesta Etienne de Dora, légat du pape [9].

Le rôle de Modeste pendant cette période troublée n’est pas clair. On dit qu’il incita les moines à retourner à leurs couvents que le danger leur avait fait abandonner et qu’après un certain temps, les Perses lui concédèrent une certaine autorité locale qu’il put mettre à profit pour restaurer les tombes des martyrs, sanctuaires et Lieux Saints comme le Saint-Sépulcre [10] ou l’église de l’Ascension [11].

Il meut en 634 et son corps fut ramené à Jérusalem et enterré dans la Basilique du Pater Noster [12] au pied du mont des Oliviers [13]

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire de St Modestus the Archbishop of Jerusalem, sur Orthodox Church of America

Notes

[1] Sivas (anciennement Sébaste ou Sébastée) est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom. Ville du nord-est de la Cappadoce et autrefois située en Arménie occidentale, construite dans la vallée du Kızılırmak (l’ancien Halys), Sivas est située sur la route ouest-est entre Charsianon et Colonée du Pont, à la jonction avec une route nord-sud menant à Malatya (l’ancienne Mélitène).

[2] La Cappadoce est une région historique d’Asie Mineure située dans l’actuelle Turquie. Elle se situe à l’est de la Turquie centrale, autour de la ville de Nevşehir. La notion de « Cappadoce » est à la fois historique et géographique. Les contours en sont donc flous et varient considérablement selon les époques et les points de vue.

[3] Le Sinaï est une péninsule égyptienne d’environ 60 000 km², à la forme triangulaire et située entre la mer Méditerranée (au nord) et la mer Rouge (au sud). Elle est géographiquement située en Asie du Sud-Ouest. Sa frontière terrestre longe le canal de Suez à l’ouest et la frontière entre l’Égypte et Israël et la bande de Gaza au nord-est. Cette région au climat désertique chaud est aujourd’hui habitée par plus de 400 000 Égyptiens, principalement au nord le long de la frontière israélienne et de la bande de Gaza. Les villes les plus connues sont : Charm el-Cheikh et Taba, qui sont des destinations touristiques importantes. Le point le plus élevé, situé au sud de la péninsule, est le mont Sainte-Catherine culminant à 2 642 m et qui est aussi le sommet le plus haut d’Égypte. Le mont Sinaï, voisin, est d’après la Bible le lieu où Moïse aurait reçu les Dix Commandements. Toutefois, les historiens et les archéologues rejettent généralement l’idée que le site marquerait l’emplacement du mont décrit dans la Bible

[4] Un higoumène ou hégoumène est le supérieur d’un monastère orthodoxe ou catholique oriental. Le terme équivaut à celui d’abbé ou d’abbesse dans l’Église latine.

[5] Bethléem est une ville située en Cisjordanie, une région de Palestine, à environ 10 km au sud de Jérusalem, qui compte essentiellement des Palestiniens musulmans. La ville compte une petite communauté de chrétiens palestiniens, une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde. Son agglomération s’étend aux villes de Beit Jala et Beit Sahour. La ville est un important centre religieux. La tradition juive, qui l’appelle aussi Éphrata, en fait le lieu de naissance et de couronnement du roi d’Israël David. Elle est considérée par les chrétiens comme le lieu de naissance de Jésus de Nazareth. C’est un lieu de pèlerinage qui génère une activité économique importante à la période de Noël. La ville est également le siège d’un lieu saint du judaïsme, le tombeau de Rachel, situé à l’entrée de la ville.

[6] La Vraie Croix, dite également Sainte Croix, serait la croix sur laquelle Jésus-Christ a été crucifié. Selon la tradition chrétienne, c’est sainte Hélène, la mère de l’empereur Constantin 1er, qui aurait découvert la Croix de Jésus ainsi que celles des deux larrons, lors d’un pèlerinage en Palestine entrepris en 326. Cet événement central de la légende constantinienne lance le culte de la « Vraie Croix » qui est devenue dès lors une des principales reliques de la chrétienté, faisant l’objet d’une vénération particulière. Des reliquaires portant le nom de staurothèques sont spécialement fabriqués pour abriter les fragments. Dans les siècles suivant la diffusion des récits concernant l’Invention de la Croix, le culte se développe dans plusieurs points du bassin méditerranéen, en particulier à Jérusalem et à Constantinople. La Palestine reste relativement paisible jusqu’au 7ème siècle. Mais en 614, Jérusalem, centre de pèlerinage chrétien, tombe aux mains des Perses (l’empereur Chosroès II), en guerre alors contre l’Empire romain d’Orient (ou Empire byzantin). Les Perses emportent avec eux, dans leur butin, la Vraie Croix ainsi que plusieurs autres reliques. Ils conservent les reliques car elles représentent une véritable « monnaie d’échange » en cas de négociations avec Byzance. Quelques années plus tard, l’empereur byzantin Héraclius 1er, vainqueur des Perses à Ninive en 627, force le successeur de Chosroès II (sa fille l’impératrice Bûrândûkht) à signer un traité de paix, et obtient la restitution de la Croix.

[7] Jaffa est la partie sud, ancienne de la ville de Tel Aviv-Jaffa en Israël. C’est un des ports les plus anciens du monde sur la côte orientale de la mer Méditerranée. Le port de Jaffa, très sollicité dans l’antiquité et au Moyen Âge, était, comme les deux autres ports de la Palestine ancienne Acre et Césarée une des étapes importantes de routes de l’Orient des Européens. Au Moyen Âge, Jaffa était une des échelles du Levant, bien que d’une importance secondaire en comparaison d’Acre. Une partie du port et quelques mosaïques antiques ont survécu jusqu’à aujourd’hui.

[8] Le monothélisme est un courant de pensée du christianisme, développé au 7ème siècle dans le but de réunifier l’Église chalcédonienne et les Églises des trois conciles, et condamné comme hérésie au troisième concile de Constantinople en 681.

[9] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.

[10] L’église du Saint-Sépulcre ou basilique du Saint-Sépulcre, également appelée basilique de la Résurrection par les chrétiens d’Orient, est une église chrétienne située dans le quartier chrétien de la Vieille ville de Jérusalem. Cette basilique est vénérée par une grande partie des chrétiens qui y vont en pèlerinage depuis le 4ème siècle. Il s’agit d’un sanctuaire englobant selon la tradition le lieu de la crucifixion (le Golgotha), ainsi que la grotte où le corps du Christ fut déposé après sa mort (le Saint-Sépulcre ou tombeau de Jésus). Par inférence, c’est là qu’aurait eu lieu la résurrection (Anastasis en grec, « Résurrection »).

[11] L’église de l’Ascension à Jérusalem, autrefois appelée Imbomon commémore le souvenir de la montée au ciel du Christ quarante jours après sa Résurrection. C’est un édicule qui faisait partie d’un complexe plus vaste comprenant une église et un monastère chrétiens à l’époque des croisades et qui aujourd’hui est intégré à la « Mosquée de l’ascension », construite au sommet du Mont des Oliviers en mémoire de l’ascension de Jésus-Îsâ. Elle se trouve au sommet du Mont des Oliviers, à 818 m au-dessus du niveau de la mer. Selon la Tradition, elle contient la dernière empreinte du pied de Jésus sur terre avant son ascension vers les cieux. Elle fait partie des Lieux de station de la liturgie de Jérusalem.

[12] L’Église du Pater Noster est un édifice religieux catholique sis sur le mont de l’Ascension, à Jérusalem-Est, en Terre sainte. Elle est aussi appelée Éléona. Cette église est construite sur le site où, d’après la tradition, Jésus enseigna à ses disciples le Notre Père. Cette tradition est confirmée par les Actes de Jean à Rome, écrits apocryphes du 3ème siècle, et plus tard par Arculfe au 7ème siècle. Église et carmel jouissent de l’extraterritorialité et relèvent de l’autorité de l’État français.

[13] Le mont des Oliviers est une colline à l’est de Jérusalem ; il englobe en fait les deux collines situées immédiatement au nord de celle-ci. Le lieu est important pour les trois religions abrahamiques. Le mont des Oliviers est un lieu récurrent de la prédication de Jésus rapportée par le Nouveau Testament. C’est en particulier le lieu de l’Ascension