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L’histoire pour le plaisir

Quintus Ennius dit Ennius

jeudi 30 mai 2019

Quintus Ennius dit Ennius (239 av. jc-169 av. jc)

Né à Rudiae en Messapie [1]. C’est un auteur de l’époque de la République romaine. On le considère comme le père de la poésie latine. Bien que seuls des fragments de son œuvre nous aient été conservés par Apulée notamment, son influence sur la littérature latine fut importante.

Par ses origines, Ennius avait pour langue maternelle l’osque [2] comme tous les habitants du sud de la péninsule italienne [3], il parle aussi couramment le grec, et assimile le latin sans doute très jeune.

Il suit d’abord la carrière militaire. En 204 av.jc, il se trouve en Sardaigne, certainement dans les alae sociorum [4]. Il y est remarqué par Caton l’Ancien et accompagne ce dernier à Rome.

À Rome, il habite sur la colline de l’Aventin [5], au lieu dit loca Tutilinae, et mène une vie modeste. Il enseigne les lettres grecques et latines et se concilie l’estime et la faveur des plus grands personnages.

Il est l’ami des Scipions [6]. À sa mort, les Scipions firent mettre sa statue en marbre dans leur tombeau le long de la voie Appienne [7].

Il eut aussi pour protecteur Marcus Fulvius Nobilior , qui l’emmena en 189 av. jc dans son expédition contre les Étoliens [8], et son fils Quintus Fulvius Nobilior , grâce auquel il obtint en 184 la citoyenneté romaine.

Mais l’apport décisif d’Ennius à la langue latine est l’acclimatation de l’hexamètre grec [9] à la poésie latine. Auparavant, la poésie latine utilisait surtout le vers saturnien [10], bien adapté au lexique latin, mais monotone au point que les auteurs jouaient de l’allitération pour lui donner du relief.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Ennius/ Portail de la poésie/ Écrivain romain du IIIe siècle av. J.-C.

Notes

[1] aujourd’hui dénommée Salento

[2] L’osque est une langue aujourd’hui disparue, appartenant au groupe sabellique des langues italiques, elles-mêmes rattachées à la grande famille des langues indo-européennes. C’est une langue cousine du latin, avec lequel elle partage une structure grammaticale commune. La langue osque est sans doute la langue italique la mieux connue après le latin du fait de son importante diffusion à travers plusieurs régions de la péninsule.

[3] la Grande-Grèce

[4] auxiliaires alliés

[5] L’Aventin est l’une des sept collines de Rome, la plus méridionale, située entre le Tibre, le mont Cælius et le mont Palatin.

[6] Les Cornelii Scipiones ou Scipions sont des patriciens romains membres d’une branche de la gens des Cornelii. Ils constituent une dynastie de généraux et d’hommes d’États des 3ème et 2ème siècles av. jc. Cette famille est traditionnellement alliée à la branche des Paulii de la gens des Aemilii.

[7] La voie Appienne (Via Appia) est une voie romaine de près de 500 km de longueur, partant de Rome, longeant la côte tyrrhénienne, traversant les terres de la Campanie et de la Basilicate pour terminer dans les Pouilles. Elle fut construite en 312 av. jc. Elle joignait à l’origine Rome à Capoue, puis fut prolongée jusqu’à Brindes (Brundisium). À l’issue de la Troisième Guerre servile en 71 av. jc, les esclaves sous le commandement de Spartacus furent écrasés par Crassus, les 6 000 survivants furent crucifiés le long de la voie Appienne. La voie Appienne est certainement la voie romaine la mieux conservée, et de nos jours de nombreux vestiges sont encore visibles. Son importance est confirmée par le surnom de « Reine des voies » (Regina Viarum) que lui donnaient les Romains, à l’origine de l’expression prendre « la voie royale ».

[8] L’Étolie est une région de Grèce centrale située au sud de l’Épire et séparée du nord du Péloponnèse par le golfe de Corinthe. Au cours du 4ème siècle av. est formée la ligue étolienne qui renforce l’autonomie et la puissance politique de l’Étolie. L’armée des Étoliens est impliquée dans plusieurs guerres, plusieurs l’opposant à ses voisins d’Acarnanie, d’autres contre des puissances étrangères, comme la guerre lamiaque et les guerres contre la Macédoine.

[9] le vers épique d’Homère

[10] Le vers saturnien est la forme la plus ancienne de vers de la poésie latine. Ses caractéristiques restent encore une énigme aujourd’hui, comme elles l’étaient déjà sans doute pour les Romains de l’époque impériale. Le paradoxe est que l’on dispose d’au moins une centaine de vers (d’ailleurs tirés de pièces distinctes), que la tradition des grammairiens anciens a catalogués comme saturniens, mais sans expliciter précisément le caractère propre de ce vers.