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Gautier de Coutances dit Gautier le Magnifique

dimanche 7 octobre 2018

Gautier de Coutances dit Gautier le Magnifique (mort en 1207)

Ecclésiastique anglo-normand-Évêque de Lincoln en 1183-Archevêque de Rouen en 1184

Fils de Rainfroi et de Gonille, qui sont probablement originaires de Normandie ou d’origine saxonne. Il naît dans les Cornouailles [1], en Angleterre.

Coutances est souvent désigné comme “maître Gautier”. Il peut avoir fréquenté les écoles théologiques de Paris ou celle d’Oxford. Il est chanoine de la cathédrale de Rouen [2] dès 1169 et intègre en 1173 l’entourage du trésorier du chapitre Raoul de Varneville .

Il en devient le trésorier en 1177 suite au départ de Raoul à l’évêché de Lisieux [3]. Il débute sa carrière dans l’administration en entrant à la chancellerie du roi Henri II d’Angleterre, probablement grâce à son frère Roger.

En 1173, il est nommé au poste de vice-chancelier d’Angleterre [4] quand Raoul de Varneville devient chancelier. À peu près à la même époque, il devient archidiacre [5] d’Oxford. Il détient également un canonicat [6] à Lincoln [7] et la chapelle anglaise de Blye. En 1176-1177, le roi le charge de missions diplomatiques en France et en Flandre, et lui confie la garde de l’honneur [8] de Arundel [9] et de deux abbayes vacantes.

En 1180, il accompagne l’évêque de Winchester [10] en ambassade auprès du roi de France.

Vers 1178, l’évêque Arnoul de Lisieux l’accuse d’utiliser ses pouvoirs administratifs pour l’évincer de son diocèse, avec l’appui du roi.

En 1181-1182, Geoffroy Plantagenêt , un fils illégitime d’Henri II, abandonne sa fonction d’évêque de Lincoln. Le 8 mai 1183, Coutances est élu évêque de Lincoln par le chapitre, en présence de représentants du roi et de l’archevêque de Cantorbéry [11]. Il est ordonné prêtre avant d’être consacré le 3 juillet 1183 à Angers, dans la chapelle du château par Richard de Douvres, archevêque de Cantorbéry.

En 1184, le roi Henri II intervient dans l’élection au siège archiépiscopal de Rouen. Il rejette le candidat choisi par le chapitre cathédral, son doyen Robert de Neubourg, et impose comme remplaçants trois évêques anglais. Coutances, le favori royal, est élu à l’été 1184, et son élection est confirmée par le pape Lucius III le 17 novembre suivant.

Il hésite quelque temps à abandonner son évêché, car bien que plus prestigieux, l’archévêché de Rouen est moins riche. Il fait son entrée solennelle dans la cathédrale le 24 février 1185.

En 1186, il négocie au nom du roi des trêves avec Philippe Auguste, qu’il renouvellera en 1189. En janvier 1188, Coutances prend la croix, en même temps que les rois de France et d’Angleterre. À la Pentecôte 1189, il est l’un des arbitres choisis par Henri II et son fils Richard pour régler leur conflit, lors de la conférence qui se tient à La Ferté-Bernard [12]. Henri II meurt quelque temps plus tard, le 6 juillet 1189. Peu après, à Sées [13], Coutances absout Richard pour sa conduite envers son père. À Rouen, il l’investit duc de Normandie.

Il rentre en Angleterre avec Richard, et participe à la cérémonie de couronnement. Ensuite, il l’accompagne vers la Terre sainte. À Messine [14], il est renvoyé en Angleterre pour enquêter sur les accusations levées contre le justiciar [15] Guillaume de Longchamp et le frère du roi, Jean sans Terre. Il a avec lui deux lettres du roi l’autorisant à gouverner le royaume conjointement avec Longchamp. Il doit faire avec les deux factions qui s’opposent, celle de Longchamp, et celle de Jean sans Terre, tout en agissant au mieux des intérêts du roi. Finalement, avec le soutien des barons et du prince Jean, Coutances dépose Longchamp et occupe sa fonction de Justiciar.

Durant son mandat, qui dure de septembre 1191 à fin 1193, il gouverne avec le soutien de l’administration et le conseil des barons de l’échiquier. Il organise aussi deux élections pour le siège archiépiscopal de Cantorbéry [16], la dernière aboutissant à la nomination d’Hubert Walter, qui le remplace à la fonction de justiciar. Le roi le charge ensuite de négocier sa libération, car il a été capturé lors de son retour de croisade, et est le prisonnier de l’empereur Henri VI du Saint Empire. Coutances se livre en 1194 au duc d’Autriche pour garantir le paiement de la rançon du roi, qui recouvre ainsi sa liberté. Comme Richard 1er ne verse pas les derniers 10 000 marcs, il doit les payer lui-même pour obtenir sa liberté.

Coutances retourne en Angleterre en mai 1194, puis en Normandie. Après avoir tenté de négocier une trêve entre les rois anglais et français, qui se battent pour le contrôle du duché, il perd la confiance des deux hommes.

En janvier 1196, les deux rois limitent sa marge de manœuvre dans le duché en décidant que s’il les excommunient ou s’il place la Normandie sous interdit, alors il perdra la seigneurie stratégique des Andelys [17]. L’archevêque se réfugie à Cambrai [18] jusqu’en juillet 1196. Peu après son retour à Rouen, Richard Cœur de Lion décide de faire construire Château Gaillard [19], sans son consentement, sur sa terre des Andelys. Coutances place alors la Normandie sous interdit et en novembre 1196, il s’exile à Rome.

En avril 1197, le pape Célestin III arbitre ce conflit et décide que puisque le château est vital pour la sécurité du duché, Coutances doit accepter un échange de terres. L’archevêque reçoit donc le port de Dieppe, Louviers, L’Aliermont, Bouteilles et des moulins à Rouen, ainsi qu’une rente annuelle de 2000 livres angevines. Coutances décide alors d’arrêter de servir Richard, et se concentre sur sa fonction d’archevêque.

Après la mort de Richard, le 25 avril 1199 Coutances investit Jean du duché de Normandie dans la cathédrale de Rouen. Il participe aux négociations qui aboutissent au traité du Goulet [20] en 1200 entre les rois d’Angleterre et de France, mais ne prend pas part aux événements qui aboutissent à la perte de la Normandie par Jean sans Terre en 1204.

Il se soumet ensuite rapidement au roi français, et l’investit du duché en lui remettant les insignes ducaux dans la cathédrale en 1204. Fin 1204, début 1205, lui et ses suffragants Guillaume III d’Avranches , Jourdain de Lisieux , Vivien de Coutances et Sylvestre de Sées envoient une lettre à Innocent III sur la position à tenir envers le nouveau maître de la Normandie.

Coutances s’occupe aussi de la cathédrale de Rouen. Dès son arrivée, il entreprend la reconstruction avec la façade et les premières travées de la nef, commencée vers 1185. La nuit de Pâques 1200, un incendie détruit le quartier de la cathédrale, mais épargne la tour Saint-Romain nouvellement construite, la façade et les premières travées de la nef. L’archevêque lance les travaux pour relever la cathédrale notamment grâce aux dons de Jean sans Terre. En 1204, Philippe Auguste assiste à la célébration dans la nef reconstruite.

La conquête de la Normandie par les français en 1204 n’empêche pas Coutances de conserver son siège. Avec l’intégration de la Normandie dans le giron du roi de France, il parvient en 1207 à un compromis en lien avec les autres évêques normands avec le roi sur les conflits de patronages.

Il favorise les nouveaux ordres, parmi lesquels se trouvent les Prémontrés [21]. En 1207, il consacre l’église abbatiale de l’Isle-Dieu [22] dont il avait posé la première pierre et lui donne cinq paroisses. Il approuve en 1198 la fondation de l’abbaye de Bellozanne [23], fille de l’Isle-Dieu et plus tard celle de l’abbaye de Fontaine-Guérard [24].

Il aura au cours de sa vie été l’auteur de plusieurs traités de droit et d’une vie de Saint-Adjuteur , patron de Vernon [25].

Il meurt le 16 décembre 1207, et est inhumé sous un tombeau de marbre dans la chapelle Saint-Pierre Saint-Paul de la cathédrale.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Walter de Coutances »

Notes

[1] Les Cornouailles ou la Cornouailles est un comté d’Angleterre et une nation celtique situé à l’extrémité sud-ouest du pays. Sa capitale est Truro. Limité à l’est par le fleuve Tamar, il a une superficie de 3 563 km²

[2] La cathédrale Notre-Dame, officiellement cathédrale primatiale Notre-Dame-de-l’Assomption de Rouen, est le monument le plus prestigieux de la ville de Rouen. Elle est le siège de l’archidiocèse de Rouen, chef-lieu de la province ecclésiastique de Normandie. L’archevêque de Rouen portant le titre de primat de Normandie, sa cathédrale a ainsi le rang de primatiale.

[3] L’ancien diocèse de Lisieux était implanté sur la cité des Lexovii, peuple gaulois soumis à l’autorité romaine. La capitale de cette cité, Noviomagus Lexoviorum, devient alors le siège de l’évêché qui prit le nom d’évêché de Lisieux.

[4] Chancelier d’Angleterre, ou grand chancelier, est celui qui a la garde du grand sceau du roi. Cet office a été établi en Angleterre à l’imitation du chancelier de France. Le chancelier d’Angleterre est le seul juge de la chancellerie, qui est la cour souveraine du royaume pour les affaires civiles. Il a cependant douze assistants, qu’on appelait autrefois coadjuteurs, qui ont des appointements du roi, et doivent être docteurs en droit civil. Le chancelier les consulte dans les cas difficiles, mais il n’est pas obligé de suivre leur avis. Le premier de ces assistants est le maître des rôles ; il juge en l’absence du chancelier et en séance à côté de lui dans la chambre haute. Le chancelier doit juger selon les loix et statuts du royaume ; il peut néanmoins aussi juger selon l’équité, et modérer la rigueur de la loi, ce que ne peuvent pas faire les autres juges.

[5] Un archidiacre est un vicaire épiscopal à qui l’évêque confie certaines fonctions administratives pour un groupe de paroisses.

[6] Dignité de chanoine.

[7] Le diocèse de Lincoln est un diocèse anglican de la Province de Cantorbéry. Son siège est la cathédrale de Lincoln. C’est l’un des plus anciens diocèses d’Angleterre, fondé en 678. Il se divise en 23 archidiaconés.

[8] Un honneur est une composante de la féodalité ; il s’agit au Moyen Âge en France et en Grande-Bretagne d’un fief possédé à l’origine par l’un des barons d’un prince ou d’un roi. Il comprend généralement un domaine principal, qui donne son nom à l’honneur, et plusieurs « extensions » plus petites généralement dispersées dans la principauté ou royaume du suzerain dont il dépend. D’une manière générale, le terme d’honneur désignait l’ensemble des terres d’un puissant seigneur

[9] Arundel est une ville et une paroisse civile dans les South Downs du Sussex de l’Ouest dans le sud de l’Angleterre. Elle se trouve à 49 miles (79 km) au sud sud-ouest de Londres, 18 miles (29 km) à l’ouest de Brighton, et 10 miles (16 km) à l’est de la ville de Chichester.

[10] L’évêque de Winchester est à la tête du diocèse anglican de Winchester, dans la province de Cantorbéry. Il s’agit d’un des sièges épiscopaux les plus anciens et les plus prestigieux d’Angleterre, et son titulaire est automatiquement membre de la Chambre des Lords. Il est aussi prélat de l’Ordre de la Jarretière.

[11] L’archevêque de Cantorbéry est, après le Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque du Royaume-Uni), le chef de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane.

[12] La Ferté-Bernard est une commune française, située dans le département de la Sarthe

[13] Sées est une commune française, située dans le département de l’Orne. Sées est le siège de l’évêché de Séez.

[14] Messine est une ville italienne, chef-lieu de la province de même nom en Sicile. Messine est située à l’extrémité nord-est de la Sicile, sur la rive occidentale du détroit de Messine qui sépare la péninsule italienne (la pointe de Calabre) de la Sicile. La ville de Reggio di Calabria est située de l’autre côté du bras de mer.

[15] Dans l’Angleterre et l’Irlande médiévales, le Chief Justiciar (appelé plus tard Justiciar ou justicier) occupait des fonctions semblables à celle du premier ministre du Royaume-Uni en tant que ministre en chef du roi.

[16] L’archevêque de Cantorbéry est, après le Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque du Royaume-Uni), le chef de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane.

[17] Les Andelys est une commune française située en région Normandie dans le département de l’Eure.

[18] Le diocèse puis archidiocèse de Cambrai est une circonscription de l’Église catholique de France dont le siège est à la cathédrale de Cambrai. C’est en 1094, à l’initiative d’Urbain II, au cours de la querelle des Investitures, que l’ancien diocèse d’Arras, uni pendant longtemps à celui de Cambrai, en fut séparé et considéré comme un ressort distinct. Le roi de France et le comte de Flandre avaient tous deux intérêt à se débarrasser de l’ingérence d’un évêque allemand. Le 12 mai 1559, la bulle Super universas érigea Cambrai en archevêché, avec quatre évêchés suffragants : Arras, Tournai, Namur, Saint-Omer. Mais la réorganisation des évêchés des Pays-Bas espagnols lui retira une partie importante de son territoire au profit des nouveaux diocèses de Malines et d’Anvers. Il ne conserva que quatre archidiaconés : Cambrai, Brabant, Hainaut et Valenciennes

[19] Château-Gaillard est une forteresse médiévale en ruine qui se situe au cœur du Vexin normand, à 100 km de Paris dans la commune des Andelys (Eure). Il constitue un morceau d’histoire de France qui domine la vallée de la Seine, mêlant Richard Cœur de Lion et les rois maudits en haut d’une falaise de calcaire. Château-Gaillard a plus de 800 ans. Il devrait son nom à Richard Cœur de Lion qui, le voyant achevé, aurait dit « Que voilà un château gaillard ! ».

[20] Le traité du Goulet est un traité de paix conclu, selon le chroniqueur Rigord, le jeudi18 mai 1200 à Gueuleton (actuelle île du Goulet) près de Vernon. La plupart des historiens donnent cependant comme date pour le traité le 22 mai Le roi d’Angleterre, Jean d’Angleterre dit Jean sans Terre, reconnaît la suzeraineté du roi de France sur les terres françaises des Plantagenêts. Le roi d’Angleterre cède le comté d’Évreux et ses fiefs du Berry (Issoudun et Graçay) au prince Louis, fils du roi Philippe II de France, pour la dot de Blanche de Castille, fille du roi de Castille Alphonse VIII, petite-fille d’Henri II d’Angleterre et d’Aliénor d’Aquitaine et nièce de Jean d’Angleterre. Toujours selon Rigord, le lundi suivant l’Ascension, soit le 22 mai 1200, le prince Louis épouse Blanche de Castille. En contrepartie, le roi Philippe II renonce à tout droit sur la Bretagne et le jeune Arthur doit prêter hommage au roi Jean.

[21] L’ordre des chanoines réguliers de Prémontré, appelé couramment prémontrés, plus rarement norbertins, est un ordre canonial catholique fondé par saint Norbert de Xanten au début du xiie siècle

[22] L’abbaye Notre-Dame de l’Isle-Dieu, seul établissement de Prémontrés du département de l’Eure, est située sur le territoire la commune de Perruel près de Vascœuil. En 1207, Gautier de Coutances consacre l’église abbatiale dont il avait posé la première pierre. De 1209 à 1220, on emploie pour la construction des bâtiments de l’abbaye de la pierre de Caumont. En 1267, Eudes Rigaud, archevêque de Rouen, consacre la nouvelle église. En 1326, une charte de Charles IV le Bel approuve la dotation d’une chapelle dans l’abbatiale, fondée par Guillaume de Ry

[23] L’abbaye Notre-Dame de Bellozanne est un établissement prémontré, situé sur la commune de Brémontier-Merval, en Seine-Maritime. Cette abbaye est fondée en 1198 par Hugues V de Gournay, et confiée à l’ordre des Prémontrés. Elle est la fille aînée de l’abbaye de l’Isle-Dieu. En 1198, l’église est consacrée et les religieux investissent l’abbaye. La charte de fondation fait mention de la présence de Robert, abbé de Beaubec, Geoffroy, abbé de l’Isle-Dieu et Robert, abbé d’Ardenne. Elle était située entre deux étangs, depuis asséchés : l’étang du Mont-Louvet et l’étang de Bray. Le 13 juillet 1198, Richard Cœur de Lion confirme les donations faites à l’abbaye. Elles sont à nouveau confirmées par Jean sans Terre le 1er janvier 1200, et par Philippe le Bel le 10 août 1304, de Bellozanne même

[24] L’abbaye de Fontaine-Guérard est une abbaye cistercienne féminine située sur la commune de Radepont dans le département de l’Eure en Normandie. Elle appartient stylistiquement au style gothique normand sous sa forme précoce et présentant des caractéristiques propres à la Normandie. Vers 1135, Amaury 1er de Meulan, seigneur de Gournay (aujourd’hui Gournay-sur-Marne), fonde un prieuré de femmes en un endroit appelé Fontaine-Guérard, lieu où coule une source, sur les terres d’un certain Guérard (Gérard en normand). Vers 1190, sur la demande de Gautier de Coutances, archevêque de Rouen et grand bienfaiteur de monastères, Robert III de Beaumont dit blanches mains, comte de Leicester et cousin d’Amaury de Meulan, fait un don important assurant la renaissance de l’établissement. Avant 1207, les moniales s’affilièrent à l’ordre de Cîteaux et une bulle du pape Innocent III en ratifie les privilèges. L’église est consacrée en 1218 par Robert Poulain, archevêque de Rouen. Tous les bâtiments réguliers sont construits en 1253, lorsque la première abbesse Ida en prend possession. Le prieuré est érigé en abbaye par saint-Louis.

[25] Vernon est une commune française située dans le département de l’Eure en région Normandie. Elle se trouve au carrefour des routes d’Évreux à Beauvais et de Paris à Rouen par la vallée de la Seine. En 1195, Philippe Auguste s’empare de Vernon et en fait modifier les fortifications. Richard Cœur de Lion cède la ville au Capétien au terme du traité de Gaillon. Elle est donc rattachée au domaine royal.