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L’histoire pour le plaisir

John Campbell (2ème duc d’Argyll)

jeudi 19 juillet 2018, par lucien jallamion

John Campbell (2ème duc d’Argyll) (1678-1743)

Comte et 1er duc de Greenwich-Maréchal britannique d’origine écossaise

Né à Petersham [1], dans le Surrey [2], fils d’ Archibald Campbell, 1er duc d’Argyll et d’Elizabeth Tollemache, fille de Sir Lionel Tollemache, 3ème baronnet, il succède à son père comme duc d’Argyll [3] et chef du Clan Campbell [4] en 1703. En 1705, pour son soutien à l’Acte d’Union [5], il est créé baron de Chatham [6] et comte de Greenwich [7].

Il combat pendant la guerre de Succession d’Espagne [8] sous les ordres du général en chef de l’armée britannique, le duc de Marlborough , et participe aux batailles d’Audenarde [9] et de Malplaquet [10].

En 1710, il est nommé chevalier de l’ordre de la Jarretière [11] et, en 1711, il est nommé commandant en chef des forces britanniques en Espagne par le ministère Tory [12] de Lord Oxford et de Lord Bolingbroke.

À partir de 1713, toutefois, les relations entre Argyll et le Cabinet se détériorent, et il rejoint les rangs de l’opposition Whig [13] en prononçant plusieurs discours contre le Gouvernement à la Chambre des Lords.

En juillet 1714, lors de la dernière maladie de la reine Anne, la présence inattendue d’Argyll et du duc de Somerset au conseil Privé empêche Bolingbroke de prendre les pleins pouvoirs à la chute du ministère Harley, et ainsi favorise peut-être l’accession au trône du candidat hanovrien.

Au cours de la Rébellion jacobite [14], Campbell commanda l’armée gouvernementale contre les Jacobites du comte de Mar. La bataille de Sheriffmuir [15], au mois de novembre 1715, quoique indécise, peut être considérée comme une victoire stratégique, puisqu’il parvint à barrer le passage à l’ennemi malgré une infériorité en nombre.

En reconnaissance de ses services, la Couronne l’éleva au rang de duc de Greenwich en 1719, de Lord Grand Intendant [16] en 1721 et de Grand maître de l’artillerie en juin 1725 sous le ministère Walpole/ Townshend. Il devient colonel du 2ème régiment de dragons de la Reine au mois d’août 1726, Gouverneur de Portsmouth [17] en novembre 1730, et rétabli dans son grade de colonel des Royal Horse Guards  [18]au mois d’août 1733.

Promu maréchal de camp [19] le 31 janvier 1735, Campbell est démis temporairement de sa charge de Grand maître de l’artillerie et de colonel des Royal Horse Guards en 1740 pour s’être élevé contre les positions du gouvernement, puis rétabli dans ses fonctions l’année suivante. En 1742, un an avant sa mort, il est nommé commandant en chef de l’armée britannique.

Campbell est mort au manoir de Sudbrook Park le 4 octobre 1743 et fut inhumé dans l’Abbaye de Westminster [20].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia John Campbell (2e duc d’Argyll)/ Portail de l’Écosse/ Duc de la pairie de Grande-Bretagne

Notes

[1] Petersham est une ville du district de Richmond upon Thames, dans la banlieue sud-ouest du Grand Londres. L’église de Petersham, dédiée à Saint-Pierre, date du 17ème siècle, mais elle possède des fondations qui datent au 13ème siècle.

[2] Le Surrey est un comté du sud-est de l’Angleterre au sud du Grand Londres, qui fait partie des Home Counties et avoisine aussi le Kent, le Sussex de l’Est, le Sussex de l’Ouest, le Hampshire et le Berkshire. Sa capitale traditionnelle est la ville de Guildford, bien que son conseil de comté se trouve à Kingston upon Thames

[3] Le titre de duc d’Argyll fut créé dans la pairie d’Écosse en 1701, et dans la pairie du Royaume-Uni en 1892. Les comtes, marquis et ducs d’Argyll ont pendant plusieurs siècles été parmi les plus puissantes familles nobles d’Écosse. De ce fait, ils ont joué un rôle majeur dans l’histoire écossaise tout au long des 16ème, 17ème et 18ème siècle.

[4] Le clan Campbell est l’un des plus grands et des plus puissants clans écossais historiques des Highlands écossais. Entre 1200 et 1500, les Campbell deviennent l’une des familles les plus puissantes de l’Écosse gaélique, dominant Argyll et exerçant une influence plus large et une autorité sur les Hébrides et les Highlands occidentaux

[5] Les actes d’Union (The Acts of Union) sont des actes parlementaires anglais et écossais passés respectivement en 1706 et 1707 (date d’effet le 1er mai 1707 du calendrier julien ou du 12 mai 1707 du calendrier grégorien utilisé en France), portant sur l’association du royaume d’Écosse et du royaume d’Angleterre (comprenant le pays de Galles) qui deviennent ainsi le royaume de Grande-Bretagne. Cela se solde donc par la dissolution des parlements respectifs des deux royaumes (Parlement d’Angleterre et Parlement d’Écosse) au profit d’un parlement commun, le Parlement de Grande-Bretagne. Ce traité d’Union a été conçu pour éviter une séparation des deux royaumes au décès de la reine Anne (survenu en 1714). Il a été voté par le parlement écossais sous l’impulsion du mouvement des presbytériens.

[6] Le titre de comte de Chatham, d’après la ville de Chatham dans le Kent, est un titre de la pairie de Grande-Bretagne. Il fut créé en 1766 pour William Pitt l’Ancien lorsque celui-ci fut nommé Lord du sceau privé. Il lui fut adjoint le titre subsidiaire de vicomte Pitt, de Burton Pynsent dans le Somerset. En 1761, la première épouse du comte, Hester Pitt, fille de lady Hester Grenville, fut faite baronne Chatham dans la pairie de Grande-Bretagne, car son mari voulait conserver son siège à la Chambre des communes. Leur fils aîné hérita des titres de comte et vicomte en 1778 et de baron en 1803. À sa mort, les titres s’éteignirent. Le titre de baron Chatham avait été auparavant créé pour John Campbell, le 2e duc d’Argyll, comme titre subsidiaire du titre de comte de Greenwich.

[7] Le titre baron Chatham et comte de Greenwich est créé en 1705 pour le 2ème comte d’Argyll en récompense à son soutien à l’Acte d’Union et élevé au titre de duc de Greenwich en 1719. À sa mort, ses titres écossais passent à son frère et ses titres anglais s’éteignent.

[8] La guerre de Succession d’Espagne est un conflit qui a opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, dont l’enjeu était la succession au trône d’Espagne à la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol Charles II et, à travers lui, la domination en Europe. Dernière grande guerre de Louis XIV, elle permit à la France d’installer un monarque français à Madrid : Philippe V, mais avec un pouvoir réduit, et le renoncement, pour lui et pour sa descendance, au trône de France, même dans le cas où les autres princes du sang français disparaîtraient. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle qui était espérée par Louis XIV. La guerre de succession donna néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d’Espagne, qui règne toujours aujourd’hui.

[9] La bataille d’Audenarde est une bataille de la guerre de Succession d’Espagne qui eut lieu aux abords de la ville flamande du même nom, en Belgique, le 11 juillet 1708. L’armée française du duc de Vendôme y fut battue par les Impériaux du Prince Eugène et les Anglais du duc de Marlborough.

[10] La bataille de Malplaquet eut lieu le 11 septembre 1709 au cours de la guerre de Succession d’Espagne au sud de Mons dans les Pays-Bas espagnols (sur le territoire de l’actuelle commune de Taisnières-sur-Hon en France). Les forces commandées par le général John Churchill, duc de Marlborough et le prince Eugène de Savoie, essentiellement autrichiennes et hollandaises, affrontèrent les Français commandés par le maréchal de Villars.

[11] Le très noble ordre de la Jarretière est le plus élevé des ordres de chevalerie britanniques, fondé le 23 avril 1348 le jour de la Saint Georges, en pleine guerre de Cent Ans, par le roi Édouard III. Cet ordre de chevalerie, le plus ancien qui subsiste encore au 21ème siècle, rassemblait autour du souverain 25 chevaliers, membres à part entière. Les hommes sont appelés « chevaliers compagnons ». Des femmes ont été associées à l’ordre, mais n’ont jamais été membres avant le règne d’Édouard VII. Elles sont alors nommées « dames de la Jarretière ».

[12] Le terme Tories désigne les partisans d’une philosophie politique traditionaliste anglo-saxonne. Au Royaume-Uni, les Tories constituaient l’un des deux groupes parlementaires britanniques à partir du 17ème siècle, ancêtres du Parti conservateur. Réputés proches de la dynastie Stuart, ils étaient favorables à un pouvoir royal fort et défendaient les intérêts de l’aristocratie foncière. Inspirant la méfiance de la Maison de Hanovre, qui les suspectait de collusion avec la dynastie précédente, les rois du 18ème siècle leur préféraient les Whigs.

[13] Le parti Whig est un parti politique apparu au 17ème siècle en Angleterre qui, à compter de la fin du 17ème siècle, militait en faveur d’un parlement fort en s’opposant à l’absolutisme royal. Il s’opposait au parti Tory de l’époque.

[14] Les rébellions jacobites (ou révoltes jacobites) sont une série de soulèvements, de rébellions et de guerres s’étant déroulées dans les îles Britanniques (en Grande-Bretagne et en Irlande) entre 1688 et 1746. Leur objectif commun était de ramener Jacques Stuart, VII d’Écosse et II d’Angleterre (le dernier roi catholique de la monarchie britannique), et, plus tard, ses descendants de la maison Stuart, sur le trône dont ils ont été privés par le Parlement après la Glorieuse Révolution de 1688. Ces révoltes tirent leur nom du jacobitisme, lui-même issu de Jacobus, l’équivalent latin de Jacques (James en anglais).

[15] La bataille de Sheriffmuir est une bataille qui eut lieu en novembre 1715 dans le Perthshire en Écosse lors de la première rébellion jacobite. En septembre 1715, le comte de Mar, chef du parti jacobite en Écosse, proclame Jacques François Stuart roi d’Écosse. À la tête d’une armée de 12 000 hommes, il se rend maître des Highlands, puis se dirige vers le sud. Il rencontre les troupes gouvernementales du duc d’Argyll à Sheriffmuir, près de Dunblane. L’armée jacobite, mal commandée, ne parvient pas à vaincre un adversaire pourtant inférieur en nombre. L’issue de la bataille est incertaine, les deux camps proclament la victoire, mais ce sont surtout les Jacobites qui en sortent démoralisés. Quand Jacques François Stuart, de retour de France, débarque en Écosse en décembre, sa cause est déjà perdue et il ne parvient pas à mobiliser ses troupes. Il doit rembarquer pour la France dès février.

[16] Le lord grand intendant (Lord High Steward) est l’un des plus importants hauts fonctionnaires supérieurs du gouvernement britannique. En tant que premier grand officier d’État du Royaume-Uni, il est supérieur dans l’ordre de préséance au lord grand chancelier (Lord High Chancellor). La fonction est vacante depuis 1421, mais elle est réinstaurée ponctuellement les jours de couronnement.

[17] Portsmouth est une ville portuaire de la côte sud de l’Angleterre. Elle appartient au comté cérémoniel d’Hampshire, mais forme une autorité unitaire. Surnommée « Pompey », Portsmouth est un important port militaire de la Royal Navy. Située sur l’île de Portsea, c’est la seule ville-île du Royaume-Uni. L’histoire de la ville remonte à l’époque romaine. Important port naval depuis des siècles, Portsmouth possède le plus ancien quai sec du monde. Soumis à de nombreuses attaques durant son histoire, le port fut ainsi la première ligne de défense de l’Angleterre face aux forces françaises lors de la bataille du Solent en 1545. Des forts spéciaux ont été construits en 1859 en prévision d’une autre invasion en provenance de l’Europe continentale.

[18] Les Horse Guards sont une formation de l’armée britannique. Ils constituent la cavalerie de la Garde de la Maison du souverain (Household Division ou Division de la Maison royale) : ensemble des régiments de la Garde affectés à la protection de la famille royale au palais de Buckingham, à Londres et au château de Windsor. Cette Garde royale comprend actuellement un régiment de cavalerie (le Household Cavalry Regiment) et cinq régiments d’infanterie (les Foot Guards).

[19] feld maréchal

[20] L’abbaye de Westminster est l’un des édifices religieux les plus célèbres de Londres. Sa construction date pour l’essentiel du 13ème siècle, sous Henri III. C’est le lieu de sépulture d’une partie des rois et reines d’Angleterre et aussi des hommes et des femmes célèbres. Le « Coin des poètes » fait honneur aux écrivains du royaume. La quasi-totalité des couronnements des monarques anglais a eu lieu dans cette abbaye. Le vrai nom de l’abbatiale est église collégiale Saint-Pierre. Westminster signifie « abbaye de l’ouest » car celle-ci se situait à l’ouest de la City (en opposition à Eastminster, monastère cistercien qui se trouvait à l’est, au-delà de la tour de Londres, sur le site de l’actuel Royal Mint).