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L’histoire pour le plaisir

André de Rivaudeau

dimanche 15 juillet 2018

André de Rivaudeau (vers 1540-1580)

Poète et dramaturge français

Né à Fontenay-le-Comte [1].

Il rivalisa avec Ronsard et la gloire fut éclipsée par celle de la Pléiade [2]. Il réalisa la première traduction française d’Epictète et publia “Aman”, Tragédie sainte, l’une des trois premières tragédies françaises.

Son père, Robert Ribaudeau, est un favori d’Henri II. Originaire de Beauvoir-sur-Mer [3], il est écuyer, sieur de la Guillotière et de la Groizardière, et valet de chambre du roi ; il a changé son nom car il prêtait à rire à la Cour.

Sa famille est liée à celle de François de La Noue dit Bras de fer , capitaine protestant au service de la famille de Navarre et il a composé quelques sonnets, édités avec ceux de Jean-Antoine de Baïf, Jean Dorat et Du Bellay.

En 1537, Robert Ribaudeau épouse Marie Tiraqueau. Tombé en disgrâce à la mort du roi, son protecteur, le couple rentre dans le Poitou [4] et embrasse le protestantisme.

André, qui est l’aîné de leurs sept enfants, a passé son enfance à Paris, puis étudié à l’université de Poitiers [5]. Une forte amitié le lie alors à Albert Babinot, lecteur en droit, qui donne ses cours à la "ministrerie" et officie secrètement pour Jean Calvin. Ce jeune auteur dramatique, rival de Ronsard, écrit une “Christiade”, fort appréciée par Rivaudeau ; en retour il encourage le jeune fontenaysien à le suivre dans la carrière dramatique et lui dédie un poème.

Rivaudeau compose la plupart de ses œuvres à la Groizardière, commune de Châteauneuf [6], dont la vue s’étend sur la baie de Bourgneuf [7], et dans laquelle il résida de 1562 à 1570.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Perrine Galand-Hallyn, Fernand Hallyn, Terence Cave, Poétiques de la Renaissance, 2001, librairie Droz

Notes

[1] Fontenay-le-Comte est une commune de l’Ouest de la France, sous-préfecture du département de la Vendée. Pendant le Moyen Âge, la ville est fortifiée par les comtes de Poitiers qui élèvent dans la ville un château fort, tour à tour propriété des Mauléon et des Lusignan. En 1242, sous l’autorité d’Alphonse de Poitiers, Fontenay-le-Comte devient la capitale du Bas Poitou. Elle connaît un développement économique important dès le Moyen Âge grâce à l’industrie du drap et du cuir. Éprouvée par les Anglais en 1361, puis reconquise 11 ans plus tard par les Français dirigés par Du Guesclin, la ville est fortement ébranlée pendant la guerre de Cent Ans. Après cela, elle conserve bien la protection royale. Ainsi, en mars 1472, par ses lettres patentes, le roi Louis XI confirme les privilèges des habitants. À la Renaissance, sa renommée est confortée par les trois foires royales annuelles, déplaçant des marchands de toutes nationalités, puis par une dimension intellectuelle telle que François 1er donne à la cité sa devise de « Fontaine et source jaillissante des beaux esprits ». La Renaissance est pour Fontenay-le-Comte une époque de splendeur avec la construction des plus beaux édifices de la ville : le château de Terre-Neuve, les hôtels particuliers et l’emblème de la ville : la fontaine des Quatre Tias. Mais Fontenay-le-Comte, ville protestante, est assiégée huit fois pendant les guerres de religion. L’un de ces sièges aboutit à la prise de la ville par le duc de Montpensier en 1575. Son château est démantelé en 1621. Au 17ème siècle, le déclin économique s’amorce et s’accélère avec la révocation de l’édit de Nantes qui ruine les industries protestantes de la ville.

[2] La Pléiade est un groupe de sept poètes français du 16ème siècle, dont Pierre de Ronsard et Joachim Du Bellay ont fait partie. À travers leurs œuvres littéraires et leurs textes théoriques, leur ambition était de renouveler la langue française, afin de la rendre indépendante d’autres idiomes alors plus « nobles » comme le latin. Le but politique était de participer à l’unification de la France à travers la langue française.

[3] Beauvoir-sur-Mer est une commune du Centre-Ouest de la France, située sur la Côte de Lumière, dans le département de la Vendée. Le territoire municipal de Beauvoir-sur-Mer s’étend sur 3 510 hectares. L’altitude moyenne de la commune est de 3 mètres, avec des niveaux fluctuant entre 0 et 26 mètres. La commune est située à une cinquantaine de kilomètres environ à l’ouest de La Roche-sur-Yon, à 20 km de Challans, et à 20 km de Noirmoutier par le pont ; praticable à marée basse, le passage du Gois permet de réduire d’une dizaine de kilomètres le trajet. Au 15ème siècle, la seigneurie de Beauvoir-sur-Mer était rattachée à la vicomté de Thouars qui appartenait à la famille d’Amboise. Beauvoir-sur-Mer fut l’un des bastions du calvinisme en Vendée. Au 16ème siècle, Françoise de Rohan, dame de la Garnache, dont les malheurs servent de décors à la Princesse de Clèves, fuit les guerres de religion et les persécutions de la Ligue à Beauvoir-sur-Mer. Elle y accueille Antoine 1er de Portugal, André de Rivaudeau et son ami le mathématicien François Viète, qui y composera une grande partie de son Isagoge.

[4] Le Poitou était une province française, comprenant les actuels départements de la Vendée (Bas-Poitou), Deux-Sèvres et de la Vienne (Haut-Poitou) ainsi que le nord de la Charente et une partie de l’ouest de la Haute-Vienne, dont la capitale était Poitiers. Il a donné son nom au Marais poitevin, marais situé dans l’ancien golfe des Pictons, sur la côte occidentale de la France, deuxième plus grande zone humide de France en superficie après la Camargue ; le marais s’étend de l’Atlantique aux portes de Niort et du sud de la Vendée au nord de La Rochelle.

[5] L’université de Poitiers est une des plus anciennes de France. Elle fut fondée en 1431 et voulue par le roi Charles VII pour récompenser la fidélité que lui avait toujours montrée le Poitou. Sa création tient donc aux circonstances de la guerre de Cent Ans, l’occupation de Paris par les Anglais ayant entraîné l’exil d’une partie de l’université de Paris. Le 29 mai 1431, une bulle du pape Eugène IV en autorisait la création, effective le 16 mars 1432 par lettres patentes du roi de France

[6] Châteauneuf est une commune française située dans le département de la Vendée. Située à la lisière du marais breton, la commune de Châteauneuf doit son nom à un château édifié au Moyen Âge qui remplaça la tour de guet élevée sur la motte féodale ; d’où son nom de Castellum Novum par opposition à l’enceinte primitive. On retrouve la première mention de Châteauneuf alors appelé Castri Novi en 1272 dans le cartulaire de Noirmoutier.

[7] La baie de Bourgneuf est une baie située sur la côte Atlantique de la France, et qui borde les départements de la Loire-Atlantique et de la Vendée. Au Moyen Âge, cette baie était appelée baie de Bretagne ou baye de Bretagne.