Fille de Théon d’Alexandrie. Elle bénéficie de l’enseignement mathématique de son père, poursuit sa formation à Athènes où elle approfondit sans doute la philosophie.
Autour de l’an 400, elle revient s’installer à Alexandrie où elle prend la direction de l’école néoplatonicienne d’Alexandrie [1]. Son enseignement mêlant sciences naturelles, mathématique et philosophie, d’obédience néo-platonicienne, s’adresse à des étudiants des couches aisées, dont des païens, des chrétiens et des étrangers.
Elle conçoit notamment des sortes de manuels à but pédagogique.
Synésios de Cyrène, un de ses élèves avant 395, qui était aussi son ami et qui devint évêque de Ptolémaïs [2], la loue dans ses lettres en 404/407 pour sa grâce et lui demande des conseils pour construire un hydromètre [3], un astrolabe [4] ou pour tracer des cartes géographiques.
Elle fut aimée et honorée par les autres habitants de la ville, ainsi que par ses dirigeants qui venaient écouter ses lectures comme on le faisait à Athènes, car bien que la philosophie ait disparu, son nom restait magnifique et admirable pour ceux qui accédaient aux plus hautes fonctions.
Or, un jour, Cyrille d’Alexandrie, du camp opposé, passant devant chez elle remarqua une grande affluence. Il en conçut de la jalousie et le désir de la faire périr d’une façon déshonorante. Un jour qu’elle sortait de chez elle, en 415, elle est assassinée par les hommes de main de Cyrille.
Selon la thèse de Socrate le Scolastique, les chrétiens lui reprochaient d’empêcher la réconciliation entre le patriarche Cyrille d’Alexandrie et Oreste préfet d’Alexandrie à la suite de conflits sanglants entre diverses communautés religieuses d’Alexandrie.