Fils de Jean IV , comte d’Armagnac et de Rodez [1], et d’Isabelle d’Évreux-Navarre. Il est l’un des capitaines de Charles VII en lutte contre les Anglais, mais il prend son indépendance, usurpe les droits régaliens et se brouille avec le roi.
En 1453, il remporte sur les causses de Mondalazac [2] la bataille qui met fin à l’occupation anglaise du Rouergue [3] qui durait depuis 1370. Jean II de La Panouse transforma la défaite anglaise en déroute quand il prit à revers les armées sur le départ, en descendant la vallée du château du Colombier [4].
En 1454, à la mort de Mathieu de Foix , comte de Comminges [5], il revendique le comté, étant petit neveu du premier mari de Marguerite de Comminges, veuve de Mathieu. Il a également une liaison incestueuse avec sa sœur Isabelle, qui fait scandale dans la chrétienté ; il obligea son chapelain, sous peine de mort, à célébrer son mariage avec sa sœur
En 1455, irrité de l’insubordination de son vassal, ainsi que par le scandale, Charles VII envoie contre lui deux armées. Jean V, vaincu, doit fuir à la cour d’Aragon [6] et, pendant que les troupes françaises occupent le Rouergue et l’Armagnac, organise une guérilla pour harceler les occupants, mais le roi d’Aragon lui conseille d’aller à Rome pour demander au pape de plaider sa grâce auprès du roi de France.
Des cardinaux cupides tentent de lui vendre une fausse dispense, mais sont démasqués et jugés. Le pape lui accorde le pardon, mais ne réussit pas à faire fléchir Charles VII, et Jean V se réfugie à la cour d’Aragon.
Charles VII meurt en 1461 et le nouveau roi, Louis XI, amnistie et rend ses comtés à Jean V. Mais celui-ci fait preuve d’une impardonnable fausseté en prenant part à la ligue du Bien public [7] contre le roi. Après l’échec de cette ligue, il complote avec les Anglais.
En 1470, Louis XI met l’Armagnac et le Rouergue sous séquestre et envoie son gendre Pierre de Beaujeu en prendre possession, mais Jean V soulève l’Armagnac et reprend Lectoure [8]. Il est y assiégé en 1473 par le cardinal d’Albi, Jean Jouffroy . Il accepte de capituler et fait ouvrir les portes. Réfugié dans sa maison forte de Sainte-Gemme [9], il en sort à la suite de provocations et est poignardé, le 5 mars 1473. Une grande partie de la population est massacrée et la ville partiellement détruite.