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Oda ou Odon de Cantorbéry dit le Bon

jeudi 24 août 2017, par lucien jallamion

Oda ou Odon de Cantorbéry dit le Bon (mort en 958)

Évêque de Ramsey-Archevêque de Cantorbéry de 941 à sa mort

Armoiries du diocèse de Cantorbéry. Source : wiki/Diocèse de Cantorbéry/ licence : CC BY-SA 3.0D’origine danoise, il est l’oncle d’Oswald de Worcester. Il pourrait être né en Est-Anglie [1]. Son père serait un Danois arrivé en Angleterre en 865, avec la Grande Armée d’ Ivar et Ubbe Ragnarsson . Son neveu Oswald devient par la suite archevêque d’York [2].

Il apparaît pour la première fois en tant qu’évêque sur une charte royale de 928. D’après Richer de Reims , AEthelstan envoie Oda en Francie [3] en 936 pour superviser la restauration de son neveu Louis IV, exilé en Angleterre depuis plusieurs années. Cependant, Richer écrit à la fin du 10ème siècle, et aucune source contemporaine ne mentionne cette mission d’Oda.

En 940, Oda arrange la trêve entre Edmond 1er, le successeur d’AEthelstan, et le roi de Dublin [4] Olaf Gothfrithson , qui s’est emparé de la Northumbrie [5] avec la ville d’York [6].

Oda est nommé archevêque de Cantorbéry [7] en 941. Il apporte son assistance au roi Edmond dans la préparation d’un nouveau code de lois, qui inclut une série de lois concernant les affaires ecclésiastiques.

Aux côtés de l’archevêque Wulfstan d’York , il assiste au concile présidé par Edmond durant lequel ce code de lois est promulgué, tenu à Londres à Pâques 945 ou 946. Oda rédige également des règles à destination du clergé : les Constitutions d’Oda* [8].

Il s’intéresse aux relations entre les laïcs et le clergé, aux devoirs des évêques, à l’observation du jeûne et à la nécessité de la dîme.

À la mort du roi Eadred, en 955, Oda reçoit une importante somme d’argent en accord avec son testament. Il sacre son successeur Eadwig en 956, mais rallie l’année suivante son frère et rival Edgar, proclamé roi des Merciens [9] entre-temps.

Il annule le mariage d’Eadwig en 958 sous prétexte d’un lien de parenté trop étroit avec son épouse, mais plus probablement pour des raisons politiques.

Oda apporte son soutien aux réformes monastiques de Dunstan et exerce une influence réformatrice au sein de l’Église, aux côtés des évêques Coenwald de Worcester et AElfheah de Winchester . Il fait élever le toit de la cathédrale de Cantorbéry [10] et fait l’acquisition des reliques de saint Wilfrid et saint Ouen.

Il réorganise la structure épiscopale de sa province, en réformant les sièges d’Elmham [11] et de Lindsey [12].

Oda meurt le 2 juin 958.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de C. T. Clanchy, From Memory to Written Record : England 1066–1307, Blackwell Publishing,‎ 1993

Notes

[1] L’Est-Anglie, ou royaume des Angles de l’Est, est un royaume anglo-saxon établi au cours du Haut Moyen Âge sur les actuels comtés anglais du Suffolk et du Norfolk. Sa fondation légendaire, vers le milieu du 6ème siècle, aurait été le fait d’envahisseurs germaniques appartenant à la tribu des Angles. Il disparaît comme entité indépendante après les invasions vikings du 9ème siècle, mais le titre de comte d’Est-Anglie continue à être donné au sein du royaume d’Angleterre jusqu’à la fin du 11ème siècle, et la région conserve le nom d’Est-Anglie à ce jour.

[2] L’archevêque d’York est le troisième personnage de l’Église d’Angleterre, après le gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque) et l’archevêque de Cantorbéry (le primus inter pares de tous les primats anglicans).

[3] La Francie orientale est la partie orientale de l’empire carolingien partagé lors du traité de Verdun en 843. Elle échoit à Louis le Germanique. Ce royaume comprenait la part orientale de l’ancienne Austrasie, la Saxe, la Thuringe et la Bavière. Le royaume des Francs orientaux ne gardera que sous les Carolingiens le nom de Francie qui sera dès l’origine également utilisé pour désigner deux régions : l’une originellement peuplée de Francs, la Francie du Rhin ou Lotharingie (« Rheinfranken »), l’autre colonisée par eux, la Francie du Main, ou Franconie (« Mainfranken »).

[4] Les Vikings envahissent le territoire environnant Dublin au cours du 9ème siècle, établissant ainsi le royaume de Dublin, le premier et le plus durable des royaumes vikings en Irlande, Grande-Bretagne et dans toute l’Europe hors Scandinavie à l’exception du Royaume de Man et des Îles. L’étendue du royaume correspond peu ou prou à l’actuel Comté de Dublin.

[5] La Northumbrie est un royaume médiéval situé dans le nord de l’actuelle Angleterre et constituait l’un des principaux royaumes de l’Heptarchie. Sa notoriété est surtout liée à son rôle dans la propagation du christianisme nicéen dans l’île et à la constitution d’un centre culturel d’importance européenne avec l’archevêché d’York. Le nom de Northumbria désigne à l’origine les terres envahies par les Angles au 6ème siècle situées au nord de la rivière Humber. La Northumbrie en tant que royaume se constitue au début du 7ème siècle par l’union de deux autres entités Angles : celle de Bernicie (Bernicia) au nord et celle de Deirie (Deira) au sud.

[6] York est une ville du nord de l’Angleterre. Située à la confluence de deux rivières, l’Ouse et la Foss, elle donne son nom au comté du Yorkshire. Fondée par les Romains sous le nom d’Eboracum, elle est l’une des villes majeures du royaume anglo-saxon de Northumbrie, puis la capitale du royaume viking de Jórvík. Elle est également le siège d’un archevêché de l’Église d’Angleterre.

[7] L’archevêque de Cantorbéry est, après le Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque du Royaume-Uni), le chef de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane.

[8] qui sont le plus ancien texte de ce genre émis par les réformateurs anglais du 10ème siècle connu

[9] La Mercie est l’un des sept royaumes de l’Heptarchie anglo-saxonne, avec Tamworth pour capitale. Entre 600 et 850, la Mercie fit quatorze fois la guerre au Wessex voisin, onze fois aux Gallois, et mena dix-huit campagnes contre d’autres ennemis - encore ne s’agit-il là que des conflits dont nous avons gardé la trace. Elle est fondée par les Angles rassemblés et menés un an auparavant, depuis les côtes marécageuses proches du Wash vers l’actuelle région des Midlands en Angleterre, par Creoda (ou Crida), premier roi connu des Merciens, peut-être en partie légendaire, qui accèda au pouvoir en 585. Ces Midlands (« terres du milieu ») regroupent les comtés actuels de Gloucester, Worcester, Leicester, Northampton, Bedford, Buckingham, Derby, Nottingham, Hereford, Warwick, Chester et Lincoln.

[10] La cathédrale de Canterbury située à Canterbury (Cantorbéry en français) dans le comté du Kent est l’une des plus anciennes et des plus célèbres églises chrétiennes d’Angleterre. L’ensemble de l’église Saint-Martin de Canterbury, des ruines de l’abbaye Saint-Augustin de Canterbury et de la cathédrale Christ church marque les différentes étapes de la chrétienté en Grande-Bretagne, illustre l’adaptation des édifices romains, le développement des styles anglo-saxon, roman et gothique parallèlement au développement du monachisme bénédictin qui naît à Canterbury. Le scriptorium de l’abbaye fut l’un des plus grands centres de production de livres de l’île mais aussi l’un des plus grands lieux d’enseignement du pays.

[11] L’évêché d’Elmham est un ancien évêché anglais, situé dans l’Est de l’Angleterre, au nord-est de Londres. Après la démission de l’évêque des Angles de l’Est Bisi, survenue à une date incertaine après 672, son diocèse est divisé en deux, avec un siège à Dunwich et l’autre à Elmham. Les deux évêchés sont durement frappés par les invasions vikings et disparaissent dans la deuxième moitié du 9ème siècle. Un diocèse unique pour toute l’Est-Anglie est recréé vers le milieu du 10ème siècle, avec Elmham pour siège. Il dure jusqu’en 1075, date à laquelle l’évêque Herfast quitte Elmham pour s’installer à Thetford.

[12] L’évêché de Lindsey est un ancien évêché anglais couvrant approximativement l’actuel comté du Lincolnshire. Son siège exact n’est pas identifié avec certitude. Après leur christianisation, les habitants du royaume de Lindsey, région soumise à la Mercie, dépendent de l’évêché des Merciens, dont le titulaire siège à Lichfield. Ils obtiennent leur propre évêché en 678, quelques années après la conquête de la région par le roi Ecgfrith de Northumbrie. Le premier évêque, Eadhæd, est chassé du Lindsey lorsque le roi de Mercie Æthelred reconquiert la région, vers 679. Un certain Æthelwine lui succède. La succession épiscopale du Lindsey semble avoir été interrompue dans la deuxième moitié du 9ème siècle en raison des invasions vikings. La région est rattachée au diocèse de Dorchester en 971 par l’évêque Léofwine. On trouve encore trace d’évêques aux alentours de l’an 1000, mais ils sont très mal attestés.