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L’histoire pour le plaisir

Eusèbe d’Émèse

mardi 8 août 2017, par lucien jallamion

Eusèbe d’Émèse (vers 300-avant 359)

Évêque d’Émèse

Né à Édesse [1], il fut un théologien anti-nicéen disciple d’Eusèbe de Césarée.

Il était d’origine syriaque mais d’éducation grecque. Après des études en Palestine auprès d’Eusèbe et de Patrophile de Scythopolis, il se rendit à Antioche [2] et Alexandrie [3] pour y parachever ses études.

À la première expulsion d’Athanase, il se vit offrir le siège d’Alexandrie, mais refusa, pour recevoir quelque temps après celui d’Emèse. On lui reprocha d’être adepte d’astrologie et il dut abandonner quelque temps son siège, qu’il retrouva grâce à l’intervention de Georges de Laodicée.

Jérôme le considérait comme un Arien [4] mais appréciait son enseignement, dont il cite de nombreux ouvrages. À côté de nombreux fragments exégétiques, 29 homélies ont subsisté de lui en traduction latine, sur des sujets de doctrine, mais sans insistance sur le vocabulaire technique des luttes théologiques de l’époque, exhortant à suivre la lettre de l’Écriture.

Il se contente de rejeter les doctrines extrêmes des Sabelliens [5] et du monarchianisme [6] de Marcel d’Ancyre, ainsi que l’Anoméisme arien [7], présentant l’unité d’action et de vouloir du Fils avec le Père dans la sainte Trinité, atténuant quelque peu le subordinatianisme [8] d’Eusèbe tout en admettant avec lui la suprématie de la divinité du Père sur celle du Fils.

Il apparaît ainsi comme un représentant de l’homoiousisme [9] dans les controverses post-nicéennes sur la consubstantialité du Fils avec le Père.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Eusèbe d’Émèse/ Portail du christianisme/ Théologien du IVe siècle

Notes

[1] Şanlıurfa souvent appelée simplement Urfa est une ville du sud-est de la Turquie. Elle fut d’abord nommée Urhai puis Édesse (ou Édessa), puis Urfa et aujourd’hui Şanlıurfa ou Riha en kurde. Le nom antique d’Édesse est Osroé, qui provient peut-être du nom du satrape Osroès qui gouverna la région. Selon la légende, Adam et Ève séjournèrent dans la cité, qui serait la ville natale d’Abraham et qui abriterait la tombe de sa femme Sarah.

[2] Antioche est une ville historique située au bord du fleuve Oronte. C’était la ville de départ de la route de la soie. Après la conquête romaine en -64 par Pompée, elle devient la capitale de la province de Syrie et, loin de s’affaiblir, conserve le surnom de « Couronne de l’Orient ». Sous le règne de Tibère, la ville est étendue vers le nord, reçoit une enceinte unique et son centre de gravité devient une avenue d’environ 30 mètres de largeur comportant 3 200 colonnes, presque parallèle à l’Oronte, séparant le quartier d’Épiphanie du reste de la cité, et offerte par Hérode le Grand. Ce type d’urbanisme est ensuite imité par presque toutes les cités d’Orient. On la connaît aussi sous le nom d’Antioche sur l’Oronte afin de la distinguer des quinze autres Antioche créées par le monarque. Particulièrement bien située, à la charnière des voies conduisant vers l’Anatolie, la Mésopotamie et la Judée, et sur l’Oronte alors navigable, Antioche devient la capitale du royaume séleucide et l’un des principaux centres de diffusion de la culture hellénistique. La ville se pose très tôt en rivale d’Alexandrie.

[3] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en -331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[4] L’arianisme est un courant de pensée théologique des débuts du christianisme, due à Arius, théologien alexandrin au début du 4ème siècle, et dont le point central concerne les positions respectives des concepts de « Dieu le père » et « son fils Jésus ». La pensée de l’arianisme affirme que si Dieu est divin, son Fils, lui, est d’abord humain, mais un humain disposant d’une part de divinité. Le premier concile de Nicée, convoqué par Constantin en 325, rejeta l’arianisme. Il fut dès lors qualifié d’hérésie par les chrétiens trinitaires, mais les controverses sur la double nature, divine et humaine, du Christ (Dieu fait homme), se prolongèrent pendant plus d’un demi-siècle. Les empereurs succédant à Constantin revinrent à l’arianisme et c’est à cette foi que se convertirent la plupart des peuples germaniques qui rejoignirent l’empire en tant que peuples fédérés. Les wisigoths d’Hispanie restèrent arien

[5] Le modalisme ou sabellianisme est un vocable moderne qui désigne, dans le cadre du christianisme ancien, une forme d’unitarisme monarchien, enseigné par Sabellius, un personnage originaire de Libye, installé à Rome au début du 3ème siècle.

[6] Le monarchianisme est une tendance théologique du christianisme ancien qui s’est répandue aux 2 et 3ème siècle à travers l’Empire romain plus particulièrement en Orient. Il représente alors une réaction conservatrice défendant l’essence monarchique de Dieu, habituelle au 2ème siècle, contre les nouvelles spéculations théologiques sur le Logos, notamment issues de Justin de Naplouse.

[7] L’anoméisme est un courant du christianisme ancien apparu au 5ème siècle dont les principaux représentants sont Aèce d’Antioche et Eunome. L’anoméisme considère que Dieu le Père et le Fils - Jésus de Nazareth - sont totalement dissociables car l’essence de Dieu est d’être inengendré. Les Anoméens sont parfois appelés Aétiens, Eunomiens, Hétérousiens, ou encore Exoucontiens.

[8] Le subordinatianisme est la tendance théologique répandue dès les tout premiers temps du christianisme ancien et d’après laquelle, selon le principe du Dieu Un de la Septante, le Fils, Jésus, est subordonné au Père car il a été créé par le Père alors que le Père est, lui, inengendré et absolument transcendant, au contraire du Fils. Le développement de cette théologie avait initialement pour objet de lutter contre le polythéisme larvé des nouvelles théologies, notamment le dithéisme émergent. Le subordinatianisme se retrouve ainsi tant chez des pères de l’Église comme Origène que dans des courants qui refuseront d’adhérer à l’orthodoxie trinitaire en voie de constitution, et qui ne fera référence qu’à partir du 4ème siècle, comme l’arianisme ou le modalisme.

[9] L’homoiousisme est une doctrine chrétienne apparue au 4ème siècle contestant l’homoousisme, c’est-à-dire la consubstantialité du Père avec le Fils, tel que formulé au premier concile de Nicée.