Il naît, à Émèse [1], en Syrie. fils de Julia Soemias et de Varius Marcellus. Par sa mère, il est l’arrière-petit-fils de Julius Bassianus d’Émèse, le petit-neveu par alliance de l’empereur Septime Sévère, qui avait épousé sa grand-tante Julia Domna en secondes noces, et le neveu de Caracalla.
Descendant des Bassianides, une grande famille d’Émèse, Varius Avitus Bassianus était à treize ans grand-prêtre du dieu Élagabal.
Lorsque Caracalla fut assassiné, le 8 avril 217, à la tête des armées dans une plaine voisine de l’Euphrate, toutes les femmes de la branche syrienne de la famille impériale, chassées de Rome, se replient dans leur fief d’Émèse. Elles réussissent à convaincre l’armée de proclamer Varius, en raison de sa ressemblance physique avec Caracalla, empereur sous le nom de Marcus Aurelius Antoninus, déjà abusivement porté par Caracalla.
L’empereur Macrin, resté à Antioche [2], fut pris de court. Piteux stratège, et ayant dressé l’armée contre lui, il fut défait et finalement assassiné en juin 218. Le jeune Varius se retrouvait le seul maître de tout l’Empire romain. Il avait 14 ans.
Il laissa les rênes du gouvernement à sa grand-mère, Julia Moesa, et à sa mère, Julia Soaemias. Ce fut cette emprise féminine, plus que la superstition de l’empereur, ses caprices enfantins, ses dépenses inconsidérées, ses mariages homosexuels, qui horripilèrent les « vieux Romains » et précipitèrent sa chute.
Il prend la route de Rome avec une procession qui transporte une pierre noire [3] sur un char d’or conduit par des chevaux blancs qu’il conduit à reculons jusqu’au Palatin qu’il atteint durant l’été 219. Les religions nouvelles d’Isis, de Sérapis, ou de Cybèle, de Mithra ou des Chrétiens, avaient leurs adorateurs à Rome, sans menacer pour autant le vieux panthéon romain. Mais Héliogabale semble vouloir imposer son dieu comme unique, au-delà de son assimilation à Jupiter. Les Romains furent vraiment scandalisés lorsqu’il enleva la grande Vestale [4] Julia Aquila Severa pour l’épouser.
Prodigue et démagogue, il offre des fêtes au cirque, des combats d’animaux, des objets précieux jetés au peuple. Sa table recevait, au milieu des histrions et des gitons, des convives à qui il offrait des raffinements de table dignes de Cléopâtre, parfois agrémentés de surprises redoutables, quand les convives se réveillaient de l’orgie.
Après 3 années de règne, il bénéficie encore du soutien de l’armée. Il le perd par maladresse. En juillet 221, sa grand-mère, Julia Moesa, pressentant que les vices de son petit-fils finissent de le perdre, lui et sa famille, le convainc d’adopter son cousin, Alexianus Bassanius sous le nom de Sévère Alexandre et de l’associer au pouvoir avec le titre de « césar ». Ce jeune homme est l’antithèse d’Héliogabale : sévère, avisé, vertueux, patient et sage. Il parvient à se rendre populaire auprès de la seule force qui compte réellement dans l’Empire, l’armée.
Aussi, quand les soldats apprennent qu’Héliogabale cherche à se débarrasser de son cousin et associé, ils commencent à murmurer contre lui. Il veut faire arrêter les meneurs mais une foule furieuse envahit le palais impérial et massacre l’empereur. Son corps est traîné à travers les rues de Rome le 11 mars 222.
Son cousin, Sévère Alexandre, devint empereur, et la pierre noire retourna à Emèse.