Né à Arezzo [1], banni de sa ville natale, il passe une décennie à Pérouse [2] avant d’être envoyé à Rome, où le riche banquier Agostino Chigi , mécène de Raphaël le prend sous son aile.
L’Arétin fait parler de lui à Rome par ses satires mordantes et, en 1527, à travers ses “Sonetti lussuriosi” [3]. Ces pièces assez crues sont écrites pour accompagner seize dessins très érotiques de Giulio Romano gravés par Marcantonio Raimondi , publiés en 1524 sous le titre d’“I Modi” [4]. Cet écart lui vaut de perdre la protection du pape Léon X.
Ses “Ragionamenti”* [5] composés comme des raisonnements en forme de dialogue platonicien, tournent en dérision la société de son temps et particulièrement les sacrements religieux [6]. Un des personnages est la “Nanna”, une ancienne courtisane qui évoque son expérience.
Après une tentative d’assassinat sur sa personne, l’Arétin part vivre à Mantoue [7], puis enfin à Venise [8] en 1527, où il demeure jusqu’à sa mort.
L’Arétin est l’auteur de cinq comédies dont “La Cortigiana et La Talenta” et de la tragédie “Les Horaces” en 1546.
Lors de son séjour à Venise, il publie également sa correspondance, mettant ainsi sous pression tout ce que l’Italie comptait de notables. Il n’épargne pas dans ses écrits satiriques les princes et les grands, ce qui le fait surnommer le fléau des Princes. La plupart, pour éviter les traits de sa satire, lui font des présents considérables, quelques-uns, cependant, ne le payent qu’avec le bâton. C’est ainsi que François 1er et l’empereur Charles Quint le subventionnent en même temps, chacun espérant quelque dommage pour son rival.
Sur la fin de sa vie, l’Arétin publie par ailleurs diverses œuvres pieuses.
L’Arétin était un ami personnel du Titien, qui fit au moins trois portraits de lui. Après sa mort, le pape Paul IV mit ses livres à l’Index. Il fut un proche de Giuseppe Betussi .