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L’histoire pour le plaisir

Gilles de Bretagne

dimanche 17 juillet 2016

Gilles de Bretagne (1420-1450)

Prince breton-Seigneur de Chantocé

Armoiries du duché de BretagneFils du duc de Bretagne Jean V et de Jeanne de France, ainsi que frère des ducs François 1er et Pierre II.

Il était Prince de Bretagne, mais ne reçut de son père qu’un maigre apanage. A son avènement en 1442, son frère François 1er de Bretagne l’envoie en ambassade auprès du roi Henri VI d’Angleterre, qui lui octroie une pension.

De retour en Bretagne, Gilles enlève en 1444 la jeune Françoise de Dinan, riche héritière âgée de huit ans, qu’il épousera. Il obtient ainsi la baronnie de Châteaubriant [1], et de nombreuses places en Bretagne dont le château du Guildo [2].

Devenu plus puissant, Gilles réclame à son frère une part plus importante de l’héritage. Devant son refus, il se rapproche du roi d’Angleterre et lui offre ses services et la mise à disposition de toutes les places qu’il tient en Bretagne. Une lettre du 5 juillet 1445 est intercepté par les agents du duc, qui ne pardonne à son jeune frère qu’après l’intervention de leur oncle le connétable de Richemont.

L’arrivée d’archers anglais de Normandie au Guildo déclenche la colère du « parti français » mené par Arthur de Montauban à la cour de son frère le duc, puis son arrestation sur ordre du roi de France par l’amiral Prigent de Coëtivy le 26 juin 1446. Il est amené à Dinan, puis à Rennes où le duc refuse de le voir, enfin à Châteaubriant. Ses biens et ceux de Françoise de Dinan, placée auprès de la duchesse de Bretagne, sont confisqués au profit de François II.

Malgré l’intervention du connétable de Richemont, le procès pour trahison et lèse-majesté, instruit par le procureur général de Bretagne Olivier du Breil, commence à Redon le 31 juillet 1446 devant Jean V et les États de Bretagne. Ils refusent de juger Gilles, qui reste cependant en prison sur ordre de son frère le duc.

En 1447, Olivier du Breil refuse d’instruire un nouveau procès, pendant qu’Henri VI d’Angleterre menace d’intervenir militairement en Bretagne pour sa libération.

Gilles est transféré au château de Moncontour [3] en octobre 1448, sous la garde d’ Olivier de Méel . Maltraité, il écrit en décembre au roi Charles VII, qui dépêche l’amiral Prigent de Coëtivy auprès du duc de Bretagne pour demander la libération de Gilles.

Coëtivy arrive à Vannes en mai 1449 et obtient la remise en liberté de Gilles, quand François 1er reçoit une fausse lettre du roi d’Angleterre, écrite par un certain Pierre La Rose, le sommant de lui rendre Gilles. La libération du prince est suspendue par le duc, mis en fureur par la missive.

Gilles est ensuite transféré à Touffou [4], puis au château de la Hardouinaye [5]. Ses geôliers Olivier de Méel, Jean Rageart, Roussel Malestouche, Jean de la Chèze, Oreille-Pelue tentent de le faire mourir de faim, mais il reçoit le secours d’une pauvre femme.

Le 25 avril 1450, ses geôliers l’étranglent dans sa cellule. Olivier de Méel et ses complices sont exécutés sur ordre de Pierre II de Bretagne à Vannes le 8 juin 1451.

La dépouille mortelle de Gilles fut transportée à Boquen [6] et inhumée dans le chœur de l’abbatiale.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Maryvonne Jouve-Quémarrec, L’ambassadeur de la paix : Gilles de Bretagne. Éditeur : Cheminements, 2003.

Notes

[1] L’ancienne baronnie de Châteaubriant couvrait un grand nombre de paroisses, ses maîtres figuraient parmi les premiers des seigneurs bretons. Seule ville d’importance entre Nantes et Rennes, les deux grandes villes de la province, Châteaubriant a sa place dans l’histoire de la Bretagne. Comme Fougères, Vitré, Ancenis ou Clisson, villes des Marches de Bretagne, cette place fut durant tout le Moyen Age un lieu d’influences, entre Français et Bretons. Depuis ce temps et jusqu’au siècle dernier, Châteaubriant est resté un centre économique et un point de passage vers les provinces voisines du Maine et de l’Anjou.

[2] à Crehen dans les Côtes-d’Armor actuellement

[3] Moncontour est une commune française située dans le département des Côtes-d’Armor

[4] Le château de Touffou est un château français situé, au bord de la Vienne, sur la commune de Bonnes, dans le département de la Vienne.

[5] C’est à l’orée de la forêt de la Hardouinaye en la paroisse de Saint Launeuc que fut aménagée cette forteresse au cours du 14ème siècle.

[6] L’abbaye Notre-Dame de Boquen, située à l’orée de la forêt de Plénée-Jugon, est une ancienne abbaye cistercienne, créée au 12ème siècle, fermée à la Révolution française, rouverte en 1937