Sa vie ne nous est connue que par quelques détails tirés de son œuvre, “De nuptiis Philologiae et Mercurii” [1] entre 410 et 429. En dehors des hypothèses biographiques fournies par quelques passages de cette grande encyclopédie allégorique en neuf livres, nous n’avons aucune trace historique de l’auteur.
On sait par contre qu’il est natif de Madaure [2].
Martianus écrivait vraisemblablement à Carthage [3], comme l’indiquent à la fois les manuscrits [4], et le texte lui-même : dans les derniers vers de l’œuvre, qui servent en quelque sorte de signature, Martianus met en scène la divinité allégorique Satura [5], qui est censée lui avoir inspiré tout ce récit ; Satura dresse alors une sorte de portrait de Martianus, dans lequel elle déclare : toi que vit grandir l’heureuse cité d’Elissa [6].
Outre la question des dates, la question de la religion de Martianus a fait couler beaucoup d’encre. Certains se sont appuyés sur une mention de Martianus par Grégoire de Tours qui le cite comme “Martianus noster” pour affirmer que Martianus était chrétien. Toutefois, Martianus semble très influencé par un néoplatonisme [7] marqué par une tendance au mysticisme et aux pratiques théurgiques et magiques, et “l’ascension de Philologie de la Terre à la Voie lactée, présentée dans le livre II”, semble reproduire les étapes d’une initiation aux mystères. L’intérêt porté par Martianus à “l’etrusca disciplina” confirme par ailleurs cette hypothèse [8].