Membre de la dynastie régnante justinienne. En tant que soldat, il s’est distingué dans les Balkans et dans l’est face à l’Empire sassanide. Dans ses dernières années, il complote sans succès contre le régent puis empereur Tibère II.
Né à Constantinople peu de temps après 525. Il est le second fils de Germanus, cousin de l’empereur Justinien 1er.
Justinien prend son premier commandement militaire en 550 lorsqu’il accompagne son frère Justin et leur père Germanus dans une expédition contre les Ostrogoths [1] d’Italie. Germanus meurt subitement en automne 550 avant même de quitter les Balkans où l’armée se rassemble. Justinien et son beau-frère Jean reçoivent alors l’ordre de se rendre à Salone [2] en préparation d’une traversée vers l’Italie ou une marche vers la Vénétie [3].
Jean commande l’armée jusqu’à ce que l’eunuque Narsès, nommé commandant en chef de l’expédition au début de l’année 551, arrive à Salone. Au début de l’année 552, Justinien mène une expédition contre les Slaves, qui pillaient l’Illyrie [4]. Peu après, il est envoyé avec son frère Justin assister les Lombards face aux Gépides [5]. Les deux frères sont cependant retenus par une révolte à Ulpiana [6] et ne peuvent finalement pas aider les Lombards.
Aucune mention de Justinien n’est faite durant les 20 années suivantes. En 572, il est élevé au rang de patrice et nommé commandant en chef des forces dans le secteur nord-est de la frontière de l’Empire avec la Perse sassanide [7]. Là, il aide la rébellion des Ibères [8] et des Arméniens contre les Sassanides, ce qui déclenche une guerre longue de 22 ans entre Byzance et la Perse.
En 572, Justinien aide les forces arméniennes de Vardan II Mamikonian à défendre Dvin [9]. Quand la forteresse tombe finalement, il participe à sa re-capture plus tard dans l’année. À cause de frictions avec les Arméniens, il est rapidement rappelé à Constantinople.
À la fin de l’année 574 ou au début de 575, il est nommé magister militum per Orientem et commandant général des forces byzantines dans l’est. Il entreprend à ce titre l’entraînement de nombreuses troupes nouvellement levées. Il réussit également à réconcilier l’Empire et le roi ghassanide [10] al-Mundhir , restaurant la traditionnelle alliance de son peuple avec Byzance. Une trêve de 3 ans est rapidement signée pour le front mésopotamien, ne s’appliquant pas à l’Arménie.
En été 575 ou 576, Justinien ne parvient pas à bloquer l’avancée de l’armée perse conduite par le shah Khosrô 1er, à travers la Persarménie [11]. Les Perses entrent alors en Cappadoce byzantine et marchent sur Césarée [12]. Justinien réussit cependant à réunir une armée suffisante et bloque alors les cols montagneux menant à la ville. Khosrô se retire mais met à sac Sébaste [13]. Justinien poursuit alors le shah, et par 2 fois arrive à le prendre en tenaille. La première fois, les Perses ne s’échappent qu’après avoir abandonné leur camp et leurs possessions aux Byzantins, alors que la seconde fois, ces derniers sont battus lors d’une attaque de nuit, rendue possible par des dissensions entre les commandants de l’armée, contre leur campement près de Mélitène [14].
Les Perses prennent alors d’assaut et incendient Mélitène. Justinien parvient à rattraper l’armée perse alors que celle-ci se prépare à traverser l’Euphrate. Les 2 armées se font face en formation de bataille le jour suivant, près de Mélitène, mais ne s’affrontent pas. Les Perses tentent de profiter de la nuit pour traverser en secret le fleuve, mais les Byzantins découvrent leur plan et les attaquent pendant la traversée. Les rangs perses subissent de lourdes pertes, alors que les Byzantins amassent un important butin, incluant 24 éléphants de guerre envoyés à Constantinople.
L’hiver suivant, Justinien avance profondément dans le territoire perse, à travers l’Atropatène [15], et passe l’hiver avec son armée sur les côtes sud de la mer Caspienne. Il reste cependant incapable de reprendre le contrôle de la Persarménie.
En 576/577, Justinien est battu par le général perse Tamkhosrau qui envahit l’Arménie. Tamkhusrau et le général Adarmahan mènent alors un important raid en Osroène [16], menaçant Constantine. Ils se retirent à l’approche d’une nouvelle armée byzantine sous le commandement de Justinien.
Après ces multiples revers, le Caesar Tibère, régent de l’Empire, nomme le général Maurice magister militum per Orientem et lève Justinien de ses fonctions militaires
Selon les récits de sources exclusivement occidentales, après son retour à la capitale, Justinien est impliqué dans une conspiration avec l’impératrice Sophie au sujet de la succession de son époux, l’empereur Justin II, dont la santé se détériore rapidement.
Ils tentent d’assassiner l’héritier de Justin, le Caesar Tiberius futur Tibère II, afin de placer Justinien sur le trône. Tibère découvre le complot, et Justinien implore son pardon et offre 1 500 livres d’or comme signe de remords.
Il complote cependant à nouveau entre 579 et 581 avec l’impératrice. Cette nouvelle conspiration est également découverte, et Justinien une nouvelle fois pardonné. Il meurt en 582 à Constantinople