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L’histoire pour le plaisir

Gervais de Tilbury

mardi 19 août 2014, par lucien jallamion

Gervais de Tilbury (vers 1155-1234)

Clerc puis chevalier et juriste-Homme politique et écrivain du Moyen Âge

Carte de l'Essex à l'époque anglo-saxonne.Il est probablement né à Tilbury [1] dans le Comté d’Essex [2]. Il reçoit une éducation à la cour de Henri II Plantagenêt, puis à Reims entre 1176 et 1180, auprès de l’archevêque Guillaume aux Blanches Mains, oncle du roi de France Philippe II, le futur Philippe Auguste. Il y reçoit les ordres mineurs, condition indispensable pour briguer un bénéfice ecclésiastique.

En 1177, il effectue un voyage à Venise où il est témoin oculaire de l’entrevue de réconciliation entre le pape Alexandre III et l’empereur Frédéric Barberousse. Quelques années plus tard, il reprend ses études de droit à l’université de Bologne, grand centre d’enseignement du droit canon et y obtient son diplôme de docteur et son titre de maître.

Il fréquente la cour d’Henri II Plantagenêt et fait partie d’un groupe de clercs passionnés par la philosophie naturelle, qui forment un cercle culturel autour de son fils, Henri le Jeune Roi. À la mort brutale de Henri en 1183, Gervais quitte l’Angleterre et vit un temps en Italie du Sud, à la cour du roi normand de Sicile, Guillaume le Bon . Il quitte alors la cléricature pour la chevalerie. En 1189, à la mort de ce dernier, Gervais émigre à Arles, où il exerce ses talents de juriste auprès de l’archevêque et du comte de Provence et il s’y marie. En 1207, il est nommé juge mage du comte Alphonse II de Provence.

En 1209, il accompagne Otton IV de Brunswick à Rome pour son sacre, puis est nommé maréchal de la cour impériale pour le royaume d’Arles par l’empereur qui, formé dans sa jeunesse à la cour d’Angleterre, aime à s’entourer d’Anglais et de Saxons. Arles est à l’époque au carrefour de toutes les rivalités et ce contexte peut expliquer le portrait médiocrement flatteur de ses habitants tel que le dresse Gervais de Tilbury.

C’est dans cette cité provençale qu’il entreprend pour l’empereur, en 1212, la rédaction des “Otia imperialia” [3].

En 1214 après la bataille de Bouvines, l’empereur vaincu se retire dans ses terres de Brunswick, et Gervais, tout en conservant sa charge de maréchal de la cour impériale au royaume d’Arles, le suit.

Toutefois, le nom de maître Gervais apparaît une dernière fois à Arles dans une sentence arbitrale de juin 1221 où il est qualifié de Maréchal de la cour impériale du Royaume d’Arles. Gervais de Tilbury demeure en Allemagne après la disparition de son protecteur, et devient vraisemblablement prévôt d’Ebstorf de 1223 à 1234, date probable de sa mort.

Dans ces dernières années, il aurait supervisé la réalisation de la mappemonde sur le modèle de celle qui figurait, peut-être, sur le manuscrit des Divertissements appelés “Liber de mirabilibus mundi, Solatia imperatoris ou Descriptio totius orbis” qui contiennent sous forme encyclopédique les connaissances de l’époque. Écrit en latin, cet ouvrage est divisé en trois parties, la première concerne la création et les premiers temps du monde, la deuxième une description des parties du monde, des provinces et des peuples, et la troisième une série de merveilles du monde.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Le Livre des merveilles de Gervais de Tilbury/ traduit et annoté par Annie Duchesne/ Paris, Édition des Belles Lettres/ 1992

Notes

[1] Tilbury est l’avant port de Londres, dans l’Essex, en Angleterre.

[2] L’Essex est un comté du sud est d’Angleterre au nord-est de Londres.

[3] Les Divertissements pour un empereur