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Bataille de la montagne noire

samedi 5 avril 2014, par lucien jallamion

Novembre 1794 Bataille de la montagne noire

Bataille de saint Laurent de la Mouga (mort de Dugommier), gravure de Cazenave d'après Martinet, musée Carnavalet, photo Bulloz

Bataille de saint Laurent de la Mouga (mort de Dugommier), gravure de Cazenave d’après Martinet, musée Carnavalet, photo Bulloz

Cette bataille va permettre le triomphe de Dominique Pérignon à la tête de l’armée des Pyrénées Orientales.

Lors de cette bataille Dugommier décida d’attaquer la ligne de défense des espagnols. La tentative était hasardeuse, car s’il y avait à peu près égalité numérique des forces. L’armée espagnole, postée sur la frontière, entre Bellegarde et Figuière, s’étendait de gauche à droite depuis Saint-Laurent-de-la-Muga jusqu’à la mer, à la hauteur d’Illanca.

Sur cet intervalle qui représente un développement d’environ 5 lieues, s’étendait une longue file de fortifications. Ces redoutes, entourées de fossés, étaient au nombre de 90, occupant toutes les hauteurs, et formant depuis St Laurent jusqu’à la mer, plusieurs lignes de défenses formidables. En arrière, sur le flanc gauche et en avant de Figuière, se trouvait un vaste camp de Liers. Une attaque de front semblait à peu prés impraticable, car il n’était guère possible de forcer 2 lignes de redoutes en vue de toute une armée placée là pour les défendre.

Une attaque sur la droite ennemie était hérissée de difficultés, et on pouvait craindre de laisser acculer à la mer le corps qui en serait chargé. Celle sur la gauche n’était guère moins difficile, mais elle avait au moins l’avantage, en cas de succès, de porter les Français sur les communications des troupes ennemies. Dugommier résolut de l’entreprendre.

Il disposa sa première attaque pour enlever aux espagnols, la ligne extérieure de leurs redoutes. Augereau, qui commandait la droite, reçut l’ordre d’attaquer la gauche des espagnols ; le centre aux ordres de Pérignon ; la cavalerie dirigée par les généraux Dugua et Quesnel, ainsi que l’artillerie légère commandée par le général Guillaume, avaient ordre de rester en réserve sur la grande route, en avant de Jonquière.

Dans le même temps, et pour tenir en échec les espagnols du coté d’Espola, le général Sauret devait faire de fausses attaques, secondé par la brigade du général Victor. Toutes les troupes destinées à cette entreprise ne s’élevaient pas à 30 000 hommes. Doppet reçut l’ordre de la favoriser par une attaque en Cerdagne.

Les colonnes s’ébranlèrent dans la nuit du 16 au 17 novembre, et dès la pointe du jour les batteries de gros calibres placées sur la Montagne Noire commencèrent à tirer pour protéger la marche de la division Augereau. Dugommier et le conventionnel Debrel pouvaient, de ce poste élevé, tout voir et tout diriger.

Les divisions des généraux Davin et Augereau réunis, après 18 heures de marches et de combats dans les montagnes, filèrent entre la fonderie de la Muga, tournèrent les camps ennemis, et, malgré la vive fusillade de l’ennemi, commencèrent à gravir la montagne chargeant à la baïonnette avec une incroyable furie.

Les espagnols prirent la fuite ; les émigrés, prés d’être enveloppés, se décidèrent à en faire autant, et évacuèrent, avec leur artillerie, le revers septentrional de la Magdeleine, Augereau, poursuivant sa victoire, enleva toutes les batteries sur la rive droite de la Muga, jusqu’à Escaulas.

La division Sauret, quoique soutenue par la brigade Victor, ne pouvait emporter des positions à peu près inexpugnables, défendues par 25 000 hommes. Une des colonnes française s’était d’ailleurs égaré en route, et ne put prendre part à l’attaque. Les 2 armées sur ce point se battirent jusqu’à la nuit sans succès déterminé.

Le lendemain, dès l’aube du jour, l’attaque recommença sur tous les points, Augereau obtint de nouveaux avantages sur la gauche espagnole, que Courten avait ralliée.

Cependant l’armée française allait éprouver une grande perte, Dugommier qui depuis la veille n’avait pas quitté la Montagne Noire, examinait la marche de la division Sauret, qui se portait enfin en avant, quand un obus espagnol éclata au dessus de lui. Il tomba, la tête ensanglantée et fracassée, auprès de ces 2 fils et de quelques officiers d’état major.

Les représentants investissent le général Pérignon du commandement provisoire. Ce dernier apercevant Sauret vivement pressé, vola à son secours, rétablit le combat et revint à la droite appuyer Augereau qui, pressant Courten de redoute en redoute, l’oblige à se réfugier sous le canon de Figuière.

Le 20, à 4 heures du matin, l’attaque recommença. Pendant que le combat s’engageait sur toute la ligne, la droite renforcée, aux ordres de Augereau, attaqua la gauche de l’ennemi, qu’elle déborda et repoussa sur tous les points.

La plupart des ouvrages de l’ennemi furent emportés, et les lignes percées sur plusieurs points, après un combat acharné de 5 heures. L’adjudant général Bon avait enlevé, avec ses chasseurs, la célèbre redoute du centre, puis ensuite, de concert avec le général Guillot, appuyé par la brigade Guyeux, comme réserve, il s’était élancé sur la redoute Notre Dame Del Roure, armée de 25 pièces de canons et réputée imprenable par les espagnols.

Cette redoute, fut néanmoins emportée, et le pont de Molins forcé. Pendant ce temps les colonnes Verdier et Chabert, avaient abordé et enlevé à la baïonnette, le camp de Liers.

Le général en chef espagnol fut tué à l’attaque de la redoute Notre Dame Del Roure. Sa mort et la perte de la plupart des points décisifs eurent bientôt répandu le plus grand désordre parmi les divisions ennemies, qui s’enfuirent.

P.-S.

Source : Monique Hermite Historia mensuel - 01/01/2006 - N° 709, Hérodote, Dictionnaire le Petit mourre, encyclopédie Imago Mundi, Wikipédia, Louis XV de François Bluche, La révolution française tome 1 à 5 de Michel Vovelle Edition Messidor/livre club Diderot. H. Léonardon....