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La chute de Robespierre

mercredi 19 février 2014, par lucien jallamion

La chute de Robespierre

Le 9 thermidor an II, gravure de Helman d'après Monnet, musée Carnavalet

Le 9 thermidor an II [1]), Saint-Just monte à la tribune de la Convention pour lire un rapport. Tallien l’interrompt et dénonce la tyrannie de Robespierre. En quelques heures, tout bascule. Maximilien de Robespierre est brutalement déchu de son pouvoir. Le danger d’invasion ayant été écarté par la victoire de Fleurus, la sécurité de la France semblait assurée. Mais Lazare Carnot, en charge de la guerre au Comité de Salut public ne veut pas d’une paix prématurée. Celui que l’on appelle “l’organisateur de la victoire” veut profiter de son avantage et porter les frontières de la France sur le Rhin, sa “frontière naturelle”. Il est rejoint dans cette opinion par beaucoup de députés de la Convention. Ces derniers aspirent à jouir tranquillement de leur pouvoir ainsi que de leurs richesses. Ils ont le sentiment que les principaux buts de la Révolution ont été atteints. L’abolition des privilèges de naissance est irréversible, les frontières naturelles sont à portée de main et la séparation de l’Église et de l’État est entrée dans les faits. Ils s’impatientent devant le régime de Terreur sur lequel s’appuie Robespierre. Ce régime est motivé par le danger extérieur et par les infractions à la loi sur le maximum des salaires et des prix. Ils reprochent à l’Incorruptible d’avoir instauré la Fête de l’Être suprême et de préparer ainsi le retour de la religion. Ils s’inquiètent aussi de ses tractations secrètes avec l’Angleterre, en prélude à un accord de paix. Moins de 2 ans après l’exécution de Louis XVI, la paix ne risque-t-elle pas de ramener la monarchie et de ruiner tous ceux, nombreux, qui ont profité de la Révolution ? En ce 9 thermidor An II, l’Incorruptible est houspillé à la tribune de la Convention. Il profère des menaces et dénonce une “horde de fripons” sans donner de noms. Ses ennemis prennent peur et se dévoilent. Dans un sursaut de courage, un député, Cambon, lance à la tribune une mise en accusation de Robespierre. Robespierre, sitôt arrêté, est délivré par ses amis de la garde nationale et amené à l’Hôtel de Ville Les troupes donnent l’assaut. Vers 10 heures du soir, à la Commune, un coup de pistolet brise sa mâchoire. Il est transporté jusqu’au Comité de salut public puis au Tribunal révolutionnaire où il est condamné à mort. En piteux état, il est guillotiné le lendemain avec Saint-Just, Couthon et Robespierre jeune, son frère, ainsi qu’une vingtaine d’autres partisans. Le jour suivant, quelque 80 robespierristes de plus montent à l’échafaud. C’est la fin de la Grande Terreur et le début de ce que l’on appellera la Convention thermidorienne, en référence aux députés qui abattirent la dictature de Robespierre. Avant de céder la place au régime du Directoire, les thermidoriens accompliront une grande œuvre administrative. Mais mal inspirés en matière de diplomatie, ils traitent avec la Prusse tout en poursuivant la guerre avec l’Autriche et l’Angleterre. Ils donnent à la France un nouveau régime, le Directoire, ainsi nommé parce qu’à sa tête figurent 5 “Directeurs”. Le Directoire relance les réformes, encourage la reprise économique et, pour remplir les caisses de l’État, recommande à ses généraux de piller les pays conquis. Le 18 septembre 1794 c’est la fin de la constitution civile du clergé. Le 13 novembre 1794 a lieu la Fermeture du club des Jacobins. C’est aux cris de “ A bas les Jacobins ! ” et de “ Vive la Convention ! ” que les Jacobins, qui sont réunis au Palais Royal dans leur club, sont dispersés à coups de gourdins par de jeunes muscadins. Les membres du club ne peuvent tenir tête à ces jeunes réactionnaires qui ont forcé les portes, sont passés par les fenêtres et saccagent tout. Le Comité de sûreté générale ordonne la fermeture du club “ en raison des violences provoquées par son existence ”. Tout porte à croire que c’est le Comité même qui a provoqué cette manifestation, dont les muscadins n’ont été que l’outil. Ainsi s’achève l’existence d’un club qui fut créé à Versailles en 1789 par des députés bretons des Etats généraux. C’est à leur installation dans les locaux d’un couvent dominicain de la rue Saint-honoré à Paris que le club doit son nom. 30 octobre 1794 est crée l’Ecole normale. Pour suppléer au manque d’instituteurs, Lakanal, au nom du Comité d’instruction publique, crée l’Ecole normale. 1600 citoyens “ déjà instruits dans les sciences utiles ” sont désignés par les administrateurs de districts et envoyés à Paris, où on leur apprendra l’art d’enseigner. Le 24 décembre 1794 a lieu l’abolition de la loi du “ maximum. Désormais les prix ne seront plus fixés par l’administration mais soumis aux lois du marché.

P.-S.

Source : Monique Hermite Historia mensuel - 01/01/2006 - N° 709, Hérodote, Dictionnaire le Petit mourre, encyclopédie Imago Mundi, Wikipédia, Louis XV de François Bluche, La révolution française tome 1 à 5 de Michel Vovelle Edition Messidor/livre club Diderot. H. Léonardon....

Notes

[1] 27 juillet 1794