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La Convention abolit l’esclavage

mercredi 20 novembre 2013, par lucien jallamion

La Convention abolit l’esclavage

Décret no 2262 de la Convention nationale, du 16 jour pluviôse, an second de la République Française, une & indivisible, qui abolit l’eſclavage des Nègres dans les Colonies

Le 16 pluviôse an II [1], La Convention décrète la liberté des “nègres” et promulgue une loi pour l’abolition immédiate de l’esclavage dans les colonies françaises. Dès avant la Révolution française, l’abbé Henri Grégoire milite en faveur de l’intégration des Noirs ainsi que des juifs. Il anime la « Société des Amis des Noirs », calquée sur la société de l’anglais William Wilberforce.

Quelques autres Français partagent son combat, par exemple l’abbé Reynal et l’écrivain Jean-Sébastien Mercier. Pendant la célèbre nuit du 4 août 1789, seul le duc de La Rochefoucauld-Liancourt envisage d’étendre aux esclaves le principe d’égalité devant la Loi.

25 novembre 1790, les mulâtres libres avaient décidé de défendre les armes à la main la reconnaissance des droits de citoyens que le décret du 8 mars précédent leur avait accordé, à tous sans distinction de couleur de peau. En ce jour, ce sont les esclaves noirs des plantations qui se révoltent et massacrent plusieurs propriétaires terriens.

Le 15 mai 1791, le débat fait rage à l’Assemblée nationale. Les représentants des colonies, des planteurs de souche noble, menacent de proclamer leur indépendance si l’on abroge l’esclavage.

« On nous menace du ressentiment de ces nobles d’outre-mer... Ils se consoleront comme se sont consolés les nobles français qui avaient un peu de sens. Si toutefois cette sécession devait avoir lieu, il vaudrait mieux sacrifier la colonie plutôt qu’un principe », répond un audacieux député, Pierre Samuel Dupont de Nemours. Finalement, l’Assemblée se contente d’accorder le droit de vote à certains hommes de couleur libres.

Le 28 mars 1792, la nouvelle Assemblée législative va un peu plus loin et établit une égalité de droit entre tous les hommes libres à l’exception des esclaves. Ces demi-mesures ne satisfont guère les esclaves de l’île de Saint-Domingue* (aujourd’hui Haïti), la principale et la plus riche de toutes les colonies françaises. Ces derniers se soulèvent sous le commandement d’un chef nommé Toussaint Louverture.

Devant ce soulèvement et les menaces d’invasion anglaise et espagnole, les commissaires de la République française à Saint-Domingue, Sonthonax et Polverel, se résignent à proclamer la liberté générale des esclaves. C’est chose faite le 29 août 1793 dans la province du Nord et le 4 septembre dans les parties ouest et sud.

29 décembre 1792 à lieu un soulèvement en Guadeloupe. Le drapeau tricolore flotte à Pointe-à-Pitre. Après 9 jours de combats, les républicains ont chassé les royalistes de la ville. Il n’y a qu’à peine un mois que Jean-Baptiste Raymond Lacrosse, capitaine de la frégate La Félicité, est arrivé de France et qu’il a convaincu qu’il fallait que les Caraïbes passent à la Révolution.

La Convention généralise ces décision en votant enfin l’abolition de l’esclavage dans toutes les colonies sur une proposition des députés Lacroix, Danton et Levasseur. Le décret est voté dans l’enthousiasme. Les députés de Saint-Domingue sont l’objet de toutes les attentions. Le vote des Conventionnels passe néanmoins inaperçu dans l’opinion publique.

L’esclavage est rétabli par le Premier Consul Napoléon Bonaparte le 20 mai 1802 ce qui entraîne pour la France la perte définitive de la colonie de Saint-Domingue.

La France n’a aboli définitivement l’esclavage qu’en 1848, longtemps après le Royaume-Uni.

P.-S.

Source : Monique Hermite Historia mensuel - 01/01/2006 - N° 709, Hérodote, Dictionnaire le Petit mourre, encyclopédie Imago Mundi, Wikipédia, Louis XV de François Bluche, La révolution française tome 1 à 5 de Michel Vovelle Edition Messidor/livre club Diderot. H. Léonardon....

Notes

[1] 4 février 1794