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La Patrie en danger

mardi 3 septembre 2013, par lucien jallamion

La Patrie en danger

Les enrôlements volontaires au Pont Neuf le 22 juillet 1792, gravure de Berthaut d'après Prieur. Bibliothèque de l'institut d'histoire de la Révolution, photo Josse

Les enrôlements volontaires au Pont Neuf le 22 juillet 1792, gravure de Berthaut d’après Prieur. Bibliothèque de l’institut d’histoire de la Révolution, photo Josse

11 juillet 1792, l’Assemblée législative proclame “ la Patrie en danger ”. Depuis le début de la guerre contre l’Autriche, en avril, les défaites et les retraites se suivent. Les 80 000 hommes de l’armée conduits par des officiers que l’on surnomme des “vaincre ou courir” ne parviennent pas à contenir les troupes de Brunswick et les émigrés que conduit Condé. Dès le lendemain, une nouvelle loi lève 50 000 hommes et 46 bataillons de volontaires qui rassemblent 33 600 hommes encore.

Le 10 août à lieu la suspension du roi. Après plusieurs heures d’affrontements, les sans-culottes, exaspérés par la menace du manifeste Brunswick, sont sur le point de prendre les Tuileries. Louis XVI se réfugie à l’Assemblée. “ Je suis venu ici pour éviter un grand crime et je pense que je ne saurais être plus en sûreté qu’au milieu de vous ”, dit-il aux députés.

Pendant que les combats continuent, que les Suisses qui ont voulu résister sont émasculés, défenestrés, empalés, décapités, et que des nobles et des serviteurs du Palais Royal sont tués, l’Assemblée vote. Le roi entend l’Assemblée voter ce texte “ Le chef du pouvoir exécutif est provisoirement suspendu de ses fonctions.” Le roi “ en sûreté ” n’est plus rien.

Le 17 Août, institution d’un tribunal révolutionnaire, l’Assemblée obtempère aux exigences de la Commune de Paris, qui l’a sommée sous peine d’émeutes de créer un tribunal auquel il doit revenir de juger tous les criminels contre-révolutionnaires. L’avant-veille, Robespierre a soutenu cette proposition. Mais il a décliné d’en assumer la présidence. La création d’un tribunal révolutionnaire est votée.

Le 19 Août, reddition de La Fayette. Nommé commandant de l’armée du Centre, La Fayette, qui s’est le 10 août opposé à la suspension de Louis XVI, préfère se rendre à l’ennemi plutôt que de risquer la guillotine. Avec les officiers qui l’accompagnent, parmi lesquels on compte Alexandre de Lameth, il déclare aux Autrichiens qu’ils ne peuvent être des militaires ennemis puisqu’ils viennent de quitter l’armée, et qu’ils ne sont pas davantage des émigrés mais “des hommes arrachés au bonheur de servir la liberté”. Dumouriez remplace La Fayette.

Le 25 Août, abolition définitive des droits féodaux. La Commune de Paris a ordonné au nom du peuple souverain que les dernières redevances féodales soumises au rachat soient supprimées sans indemnité, l’Assemblée entérine cette mesure.

Le 2 septembre 1792 Paris craint le pire. Les troupes autrichiennes peuvent être là d’une heure à l’autre. A la tribune de l’Assemblée, Danton tonne : “ Le tocsin qui sonne n’est point un signal d’alarme, c’est la charge contre les ennemis de la patrie. Pour les vaincre, messieurs, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France est sauvée. ” Une folie meurtrière s’empare des Parisiens. Ceux qui doivent partir se battre ne veulent pas laisser derrière eux des traîtres, des royalistes et des prêtres réfractaires. En quelques heures toutes les prisons deviennent des lieux de massacres. La princesse de Lamballe est dépecée. Sa tête, plantée sur une pique, est brandie devant les fenêtres de Marie-Antoinette au Temple. Le 6 septembre au soir, après quatre jours d’atrocités, il y a quelque 1 500 morts. Billaud-Varenne, le lendemain, tient ce discours : “ Respectables citoyens, vous venez d’égorger des scélérats ; vous avez sauvé la patrie ; la France vous doit une reconnaissance éternelle. ” Mme Roland, écrit quant à elle “Vous connaissez mon enthousiasme pour la révolution. Eh bien ! J’en ai honte. Elle est ternie par des scélérats, elle est devenue hideuse.”

Le 14 septembre Philippe d’Orléans prend le nom de Philippe Egalité. Louis Philippe Joseph, duc d’Orléans, descendant direct de Monsieur, frère de Louis XIV, prend la décision qu’entérine le procureur de la Commune de porter dorénavant le nom de Philippe Egalité, pour lui-même et sa postérité.

Le 19 septembre Création du Muséum du Louvre. Le 6 mai 1791, un décret de création d’un musée national avait été promulgué. En ce jour, le palais du Louvre est désigné pour abriter le premier grand musée national. Son nom Muséum central des arts.

P.-S.

Source : Monique Hermite Historia mensuel - 01/01/2006 - N° 709, Hérodote, Dictionnaire le Petit mourre, encyclopédie Imago Mundi, Wikipédia, Louis XV de François Bluche, La révolution française tome 1 à 5 de Michel Vovelle Edition Messidor/livre club Diderot. H. Léonardon....