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L’histoire pour le plaisir

Pierre Nicole

dimanche 2 décembre 2012, par lucien jallamion

Pierre Nicole (1625-1695)

Ecrivain-théologien

Né à Chartres, fils d’un avocat de province, et neveu du poète Claude Nicole. Son père s’occupe lui-même de l’éducation et de l’instruction de son fils, qui est capable, à 14 ans, de lire dans le texte les ouvrages en grec et en latin. À 17 ans, en 1642, il se rend à Paris pour étudier la philosophie, devient maître ès-Arts en 1644 et suit des cours de théologie en 1645-1646. Il étudie également l’hébreu, mais renonce ensuite à cause de la faiblesse de sa vue.

Il entre en contact avec le monastère de Port-Royal-des-Champs par l’intermédiaire de sa tante, Marie des Anges Suireau, qui est un temps abbesse de Port-Royal. Il consacre une partie de son temps à enseigner dans les Petites écoles de Port-Royal. Il étudie également saint Augustin et saint Thomas, ce qui lui permet, en 1649, d’être reçu bachelier en théologie. Cependant il n’obtient pas sa licence en théologie, à cause des troubles qui agitent à ce moment-là l’Université au sujet des Cinq propositions tirées de l’Augustinus de Jansenius.

Il se retire alors à Port-Royal-des-Champs, à l’invitation des dirigeants jansénistes, particulièrement d’Antoine Arnauld, qui voyait en lui quelqu’un capable de l’aider. Pour vivre inconnu au milieu des troubles de la capitale, il prend le nom de Rosny. Pendant quelques années, il enseigne donc à de jeunes garçons établis où il eut comme élève notamment Racine. En même temps il prenait une grande part dans la collecte des matériaux qui devaient servir à Pascal pour écrire ses Provinciales qu’il traduisit en latin en 1658, pendant un voyage en Allemagne, sous le pseudonyme de William Wendrock, en y ajoutant des notes virulentes de son propre cru.

Il fut connu surtout pour sa Logique de 1662, écrit conjointement avec Antoine Arnauld. En 1671 Nicole publia ses Essais de Morale dans lesquelles il compara le rôle du dramaturge à celui d’un “empoisonneur public” et qui constituent une charge apologétique contre l’athéisme et le libertinisme. Lorsqu’il veut entrer dans les ordres en 1676, l’évêque de Chartres refuse, vraisemblablement à cause de ces relations, et il n’alla jamais plus loin que la simple tonsure. Il écrit en 1677 une lettre au pape Innocent XI pour soutenir les évêques de Saint-Pons et d’Arras, en lutte contre les casuistes.

Cela lui crée des difficultés et il doit quitter la capitale. Il se cache un temps dans les environs de Chartres, puis de Beauvais, mais il décide finalement de quitter la France à la mort de la duchesse de Longueville, la plus ardente protectrice du jansénisme, en 1679. Il se réfugie alors aux Pays-Bas espagnols et vit un temps avec Antoine Arnauld à Bruxelles, puis à l’abbaye d’Orval, à Liège et dans d’autres villes, en changeant souvent de nom.

Vers 1683, Mgr de Harlay, l’archevêque de Paris, à qui il avait envoyé une sorte de rétractation, l’autorise à revenir secrètement à Chartres, puis à Paris, où il reprend ses occupations ordinaires. C’est alors qu’il achève ses Essais de morale, qui font sa réputation. Il participe aussi à deux controverses fameuses, celle du quiétisme où il soutient l’avis de Bossuet contre Fénelon, l’autre concernant les études monastiques, où il est du côté de Mabillon contre Rancé. Il meurt à Paris en 1695. Il est considéré comme un des principaux auteurs jansénistes. Il fut fortement influencé par Descartes et Pascal.