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Valentin Conrart

dimanche 11 juin 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 12 novembre 2012).

Valentin Conrart (1603-1675)

Secrétaire du roi et homme de lettres-Secrétaire perpétuel de l’Académie Française en 1635

Valentin Conrart Secrétaire du roi et homme de lettres-Secrétaire perpétuel de l'Académie Française en 1635Issu d’une famille calviniste [1], ayant reçu une éducation pour entrer dans le commerce, commença trop tard ses études pour apprendre les langues anciennes et s’appliqua à l’italien, l’espagnol et la connaissance approfondie de la langue française. En 1627, il acquiert une charge de conseiller secrétaire du Roi et de ses finances, et commence à inviter chez lui des hommes de lettres.

Il avait pris l’habitude, vers 1629, de recevoir chez lui, au 135, rue Saint-Martin, des esprits cultivés dont Jean Chapelain, Antoine Godeau, François Le Metel sieur de Boisrobert secrétaire de Richelieu, Claude de Malleville, Nicolas Faret, Jacques de Serisay, Philippe Habert, Jean Desmarets sieur de Saint-Sorlin, Paul Pelisson et Jean Ogier de Gombauld. Ce salon devait connaître une destinée fabuleuse.

En effet, le cardinal Richelieu ayant eu vent en 1634, de ces rencontres littéraires, proposa aux participants de se former en société officielle. Il en dresse les lettres patentes et en rédige les règlements en 1635. Ce groupement devint l’Académie Française  [2] dont le premier secrétaire perpétuel fut Conrart lui-même, malgré son attachement inébranlable à la religion protestante, Richelieu le maintient dans cette fonction jusqu’à sa mort.

Il a une influence primordiale sur la première vague des grandes traductions françaises, et que l’on appellera plus tard "les belles infidèles". Il collabore avec Vaugelas au texte définitif de la traduction de Quinte-Curce. Avec Chapelain, il joue un rôle important dans les débats de l’Académie sur Le Cid.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Nicolas Schapira, Un professionnel des lettres au XVIIe siècle : Valentin Conrart : une histoire sociale, Seyssel, Champ Vallon, 2003

Notes

[1] Le calvinisme (nommé ainsi d’après Jean Calvin et aussi appelé la tradition réformée, la foi réformée ou la théologie réformée) est une doctrine théologique protestante et une approche de la vie chrétienne qui reposent sur le principe de la souveraineté de Dieu en toutes choses. Bien qu’elle fût développée par plusieurs théologiens tels que Martin Bucer, Wolfgang Musculus, Heinrich Bullinger, Pierre Martyr Vermigli, Ulrich Zwingli et Théodore de Bèze, elle porte le nom du réformateur français Jean Calvin en raison de l’influence dominante qu’il eut sur elle et du rôle déterminant qu’il exerça dans les débats confessionnels et ecclésiastiques du 16ème siècle.

[2] L’Académie française, fondée en 1634 et officialisée le 29 janvier 1635, sous le règne de Louis XIII par le cardinal de Richelieu, est une institution française dont la fonction est de normaliser et de perfectionner la langue française. Elle se compose de quarante membres élus par leurs pairs. Intégrée à l’Institut de France lors de la création de celui-ci le 25 octobre 1795, elle est la première de ses cinq académies. La mission qui lui est assignée dès l’origine, et qui sera précisée le 29 janvier 1635 par lettres patentes de Louis XIII, est de fixer la langue française, de lui donner des règles, de la rendre pure et compréhensible par tous, donc d’uniformiser cette dernière. Elle doit dans cet esprit commencer par composer un dictionnaire : la première édition du Dictionnaire de l’Académie française est publiée en 1694 et la neuvième est en cours d’élaboration. L’Académie française rassemble des personnalités marquantes de la vie culturelle : poètes, romanciers, dramaturges, critiques littéraires, philosophes, historiens et des scientifiques qui ont illustré la langue française, et, par tradition, des militaires de haut rang, des hommes d’État et des dignitaires religieux.