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Jean Nicollet ou Nicolet

jeudi 5 novembre 2020 (Date de rédaction antérieure : 6 novembre 2012).

Jean Nicollet ou Nicolet (vers 1598-1642)

Jean Nicollet ou Nicolet

Fils de Thomas Nicollet et de Marguerite de la Mer. En 1618, à 19 ans, il fait partie des 28 hommes qui rejoignent la Nouvelle-France [1]. Arrivé au Canada, il partit le 14 juillet pour l’Île aux Allumettes [2], en amont du St Laurent [3] et de l’Outaouais [4]. Il résida 2 ans chez les Algonquins [5], apprit leur langue et le dialecte huron [6]. La confiance qu’il inspira aux Indigènes le désigna pour traiter avec eux.

En 1620, Champlain l’envoya sur le Haut Outaouais et le lac Nipissing [7] afin de contrer les Anglais de la baie d’Hudson. Il y passa 9 ans et y eut une fille. A partir de 1624, il devient un interprète reconnu, un intermédiaire privilégié entre les colons venus d’Europe et les Amérindiens, ce qui lui confère déjà un réel prestige. Il fit des expéditions dans la baie Georgienne.

En 1629, des bretons au service de l’Angleterre, les frères Kirke de Dieppe, prennent le poste de Québec, au nom du roi anglais. Il fait partie des rares Français qui restèrent au Canada, réfugiés à l’intérieur des terres chez leurs amis Amérindiens pendant les 3 années que durera cette occupation. La fidélité des Amérindiens les aida à contrarier les efforts anglais pour remonter le fleuve.

En juillet 1632, Québec étant revenu à la France, par le Traité de Saint-Germain-en-Laye [8], Nicollet et son ami Olivier Letardif furent nommés au siège de la Compagnie [9].

En été 1634, il partit avec 7 Hurons vers le Sault Sainte-Marie [10], suivit la rive ouest du Michigan ( [11]), visita Chekakou, la rivière des Illinois, remonta et, par la baie Verte ou des Puants, fit une entrée chez les Winnebagos [12]. Il remonta la rivière aux Renards [13], reconnut celles des Ouisconsins [14]. Ses indicateurs lui annonçant qu’il était à 3 jours de la Grande Eau, il crut être à 3 jours du Pacifique. Rentré en 1635 à Québec, il avait ouvert le cœur du continent nord-américain aux Français. Il périt noyé dans le Saint-Laurent le 27 octobre 1642. Jolliet, Jacques Marquette et Cavelier de La Salle poursuivirent son ouvrage.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Breton Yves, Jean Nicolet. La Vie captivante d’un honnête homme pionnier du Canada, Ottawa, Le Vermillon, coll. « Essais et recherches » 2012

Notes

[1] La Nouvelle-France était une colonie et plus précisément une vice-royauté du royaume de France, située en Amérique du Nord et ayant existé de 1534 à 1763. Elle faisait partie du premier empire colonial français et sa capitale était Québec. Elle fut d’abord une colonie comptoir administrée par des compagnies coloniales, puis une colonie de peuplement sous le gouvernement royal du Conseil souverain. Ses descendants sont les Acadiens, les Brayons, les Cadiens, les descendants des habitants de l’ancienne colonie française du Canada, maintenant répandus sur tout le Canada, qui se disaient anciennement Canadiens ou Canadiens français (surtout quand il s’agissait de se distinguer des Canadiens anglais), y compris les Québécois francophones, Créoles louisianais et Métis. Le territoire de la Nouvelle-France était constitué des colonies suivantes : l’Acadie, le Canada, et la Louisiane. À son apogée vers 1745, il comprenait ainsi le bassin versant du fleuve Saint-Laurent, des Grands Lacs et du Mississippi, le Nord de La Prairie, et une grande partie de la péninsule du Labrador.

[2] L’Isle-aux-Allumettes est une municipalité de village du Québec, située dans la MRC de Pontiac en Outaouais. Les Algonquins l’occupent dans le but de maintenir le contrôle sur la rivière des Outaouais. Pour cette raison, Samuel de Champlain lui donne lors de son voyage de 1613, le nom d’Isle des Algoumequins. Par la suite, le toponyme auquel on se réfère proviendrait du fait qu’un explorateur aurait perdu sa boîte d’allumettes aux rapides situées au sud-est. En 1650, la population autochtone est presque entièrement exterminée par les Iroquois. Le passage est libre mais demeure hasardeux au moins jusqu’en 1701 du fait de la menace iroquoise. Ce n’est qu’en 1818 que les Européens commencent à s’y établir.

[3] Le fleuve Saint-Laurent est un fleuve situé au nord-est de l’Amérique du Nord reliant les Grands Lacs à l’océan Atlantique. Il est le seul émissaire du bassin des Grands Lacs. Sur la première partie de son parcours, il marque la frontière entre le Canada et les États-Unis, plus précisément entre la province canadienne de l’Ontario et l’État américain de New York, avant de traverser la province de Québec, pour se jeter dans le golfe du Saint-Laurent, dans l’ouest de l’océan Atlantique. Long de 1 197 km, son estuaire est le plus grand sur Terre avec une largeur de 48 km et une longueur de 370 km. À lui seul, le Saint-Laurent draine environ 25 % des réserves d’eau douce de la planète.

[4] La rivière des Outaouais (Ottawa River en anglais) est le principal affluent du fleuve Saint-Laurent et constitue un important segment de la frontière entre les provinces canadiennes du Québec et de l’Ontario. L’Outaouais a joué un rôle déterminant de voie de pénétration dans le continent nord-américain, au nord vers la baie d’Hudson et à l’ouest vers les Grands Lacs. Elle est la plus longue rivière du Québec. Elle est nommée en l’honneur de la nation des Outaouais

[5] Les Algonquins, ou Anishinaabeg, sont un peuple autochtone algonquien de la nation des Kitchesipirinis et de langue algonquine, de la famille des langues algonquiennes. Neuf communautés sont situées au Québec et une en Ontario. Culturellement et linguistiquement, ils sont proches des Outaouais et des Ojibwés, avec lesquels ils forment le groupe des Anichinabés (Anishinaabeg), qui signifie littéralement les « vrais hommes »

[6] Les Hurons-Wendats sont une première nation amérindienne de famille linguistique iroquoienne, présents dans le sud de l’Ontario, au Canada, à l’arrivée des Européens au 17ème siècle. Lors du premier contact franco-wendat en 1609, les Hurons-Wendats étaient, d’après les premiers Européens entrant en contact avec eux, organisés en une confédération de cinq tribus ou peuplades distinctes. Les Hurons-Wendats, tout comme les Adirondacks, étaient en guerre contre les Iroquois à l’arrivée des Français dans la région. L’alliance franco-Wendate et les alliances formées par les Iroquois avec les Néerlandais (qui anéantirent les Adirondacks), puis avec les Britanniques, imbriquèrent cette guerre à celle des puissances colonisatrices. Fusils et couteaux en acier accrurent la mortalité au sein des combats, et dès 1649 les Iroquois massacrèrent les Wendats. Ils prirent un grand nombre de captifs : après une année, suivant les coutumes iroquoiennes, les uns furent adoptés par mariage avec un membre de la tribu et les autres torturés et tués. Un groupe d’environ 300 Wendats catholiques se réfugia près de la ville de Québec après la dispersion de leur peuple par les Iroquois. Leurs descendants y vivent dans la réserve indienne de Wendake, aussi appelé le Village Huron, près de Loretteville

[7] Le lac Nipissing est un lac situé dans la province canadienne de l’Ontario. En 1610, le premier Européen à visiter le lac fut le commerçant de fourrures français Étienne Brûlé. Jean Nicolet, un autre commerçant français a vécu durant 8 à 9 ans le long du lac avec les Amérindiens jusqu’en 1633, lorsqu’il fut rappelé à Québec comme interprète en langue indienne pour la Compagnie des Cent-Associés. La première implantation européenne le long du lac date de 1874 et en 1882 la Police montée du Nord-Ouest s’installa au nord-est du lac.

[8] Le traité de Saint-Germain-en-Laye a été signé le 29 mars 1632. Par ce traité, l’Angleterre a rendu à la France la Nouvelle-France (Québec) dont elle s’était emparée en 1629. Le 19 juillet 1629, une flotte anglaise, sous le commandement de David Kirke, avait réussi à prendre le poste de traite de Québec en interceptant les ravitaillements, ce qui a pour effet de réduire Samuel de Champlain et ses hommes à la famine. Le traité a également fourni à la France une compensation pour des marchandises saisies pendant la prise de la Nouvelle-France

[9] La Compagnie de la Nouvelle-France, aussi appelée Compagnie des Cent-Associés ou Compagnie du Canada, fut la première véritable tentative de colonisation de l’Amérique par la France. Les cent actionnaires, dont faisaient partie Samuel de Champlain et Richelieu, avançaient chacun un capital de 3 000 livres, ce qui constituait un capital de départ assez important pour cette compagnie.

[10] Sault-Sainte-Marie (officiellement Sault Ste. Marie) est une municipalité ontarienne (Canada). Cet endroit se nommait Bawating, ce qui signifie le lieu des rapides chez les Ojibwé, qui utilisaient le site comme lieu de rencontre régional lors de la saison du poisson blanc dans les rapides de la Sainte Marie. Après la visite d’Étienne Brûlé en 1623, les Français baptisèrent le lieu Sault de Gaston en l’honneur de Gaston de France, frère du roi Louis XIII. En 1668, les missionnaires Jésuites français le rebaptisèrent Sault Sainte Marie, et s’installèrent sur ce qui est aujourd’hui Sault Ste. Marie, sur la rive sud la rivière.

[11] certains disent du lac Supérieur..

[12] Les Ho-Chunk, en français Puants (Winnebagos comme ils sont généralement nommés en anglais), sont une tribu amérindienne, originaire de ce que l’on nomme aujourd’hui le Wisconsin et l’Illinois, et sont proches par leur langue, le winnebago, et leur civilisation, des autres Sioux.

[13] La Rivière au Renard est un affluent du littoral nord-est de l’estuaire du Saint-Laurent, coulant dans le secteur de Rivière-au-Renard, de la ville de Gaspé, dans la municipalité régionale de comté (MRC) de La Côte-de-Gaspé, dans la région administrative de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, au Québec, au Canada. Dans son cours, la rivière au Renard traverse le canton de Sydenham, le canton de Baie-de-Gaspé-Nord et le canton de Fox, avant de traverser le secteur Rivière-au-Renard de la ville de Gaspé. Le cours de la rivière constitue la limite nord du Parc national de Forillon.

[14] Ancien nom, attribué par les explorateurs français à partir d’une langue autochtone, de la rivière aujourd’hui appelée Wisconsin