Né à Paris, fils d’un notaire. Dès son jeune âge il commença à étudier la littérature, le grec, le latin, l’Italien et l’espagnol.
Conseiller de Louis XIII en ses conseils, précepteur des enfants, puis administrateur des biens du marquis de Latrousse, chez qui il demeura 17 ans. Son âge et ses infirmités lui firent refuser la place de précepteur du Dauphin. Il fut en grande faveur auprès de Richelieu et de Mazarin, pensionné par le duc de Longueville [1], puis par Louis XIV.
Il fit une traduction des romans de Mateo Aleman et fut l’un des amis de Conrart et disciple de Malherbe, habitué de l’hôtel de Rambouillet [2] et du salon Scudéry [3]. Un contemporain a dit qu’il avait succédé à Malherbe et s’était rendu l’arbitre de la langue française. Il a été l’ami et le confident de tous les savants de son temps, mais il fut une des cibles sur lesquelles Boileau exerça sa verve satirique. Paulin Paris s’est demandé si ce n’est Chapelain qui a servi de modèle à Molière pour Philinte, comme Montausier pour Alceste.
Son rôle à l’Académie fut très important, il rédigea le plan de ses travaux et celui du Dictionnaire, participa à la rédaction des statuts. Les Sentiments de l’Académie sur le Cid furent son œuvre, il fut délégué auprès de Séguier pour lui offrir le Protectorat. Ce fut lui qui, dans une conférence devant Richelieu sur les pièces de théâtre, posa la règle des trois unités de temps, de lieu et d’action. Colbert lui demanda, en 1662, une liste raisonnée des savants français et étrangers susceptibles de recevoir des gratifications de Louis XIV. Chapelain dressa cette liste avec une grande impartialité et un esprit critique très éclairé. Il y eut 60 savants gratifiés par le roi, dont 15 étrangers et 45 français, sur lesquels 22 ont appartenu à l’Académie française.
Il connaissait le latin, l’italien et l’espagnol et sa première publication fut la préface d’Adone du poète italien Marini. Sa première œuvre poétique fut La Pucelle, poème en 24 chants, dont 12 seulement furent imprimés, qui contient quelques beaux vers mais dont l’insuccès fit perdre à Chapelain presque tout son prestige. Il laissa des lettres manuscrites, intéressantes pour l’histoire littéraire de son temps. Il fit l’épitaphe de Philippe Habert.
Les premiers académiciens se réunirent quelquefois chez lui et il fut l’un des 4 premiers membres de l’Académie des Médailles [4]. Dans la querelle des anciens et des modernes [5], il fut du parti de ces derniers. Il reçut Perrault le 23 janvier 1671, et on lui attribua la rédaction du compliment de réception de Colbert.