Il fut un des plus chauds partisans de Marius. Étant préteur [1], il rendit “l’Édit Carbonien”. Cet édit, relatif aux mineurs à qui l’on contestait la qualité de fils légitime et le droit d’hériter, leur assurait la possession sous caution et ajournait la décision après l’âge de majorité.
En 86, Cornelius Cinna, détient le pouvoir à la suite du décès de Marius. Il nomme Carbon consul pour l’année 85 sans procéder à des élections, et de nouveau pour 84. Tandis que la calme règne à Rome même, tous 2 se préparent à la guerre contre l’armée de Sylla, actuellement occupée en Orient à combattre Mithridate VI. La mobilisation des troupes en Italie n’est pas facile, car Sylla est resté populaire, et une partie des citoyens mobilisés se refusent à la guerre civile. Cinna est tué dans une émeute de soldats provoquée par la brutalité de ses licteurs. Le Sénat romain somme Carbon d’organiser l’élection d’un consul remplaçant, mais des augures défavorables font reporter l’élection, circonstance qui permet à Carbon de rester consul unique, ce qui est illégal.
Il se montre maladroit vis-à-vis des cités italiennes, en exigeant contre l’avis du Sénat qu’elles lui livrent des otages, pour garantir qu’elles ne se rallieront pas à Sylla à son retour en Italie. Il opère lui-même cette sinistre collecte dans plusieurs cités, se heurtant parfois à un refus catégorique.
Sylla et son armée de retour d’Orient débarquent en Italie en 83, et la guerre civile commence. Carbon est consul pour la 3ème fois en 82 avec Caius Marius, le fils de Marius, quoique celui-ci n’ait pas l’âge requis pour le consulat. Tenu en échec à Arininum [2] par le jeune Pompée, il affronte Sylla à Clusium [3] en Étrurie [4] dans une bataille indécise. Quoique sa position ne soit pas désespérée, il abandonne ses troupes pour gagner l’Afrique, annonçant qu’il va y préparer des positions de repli en cas de défaite des marianistes.
Sylla, victorieux en Italie, le place en tête de liste de ses proscriptions, mettant sa tête à prix pour 48 000 sesterces.
Il fut capturé dans l’île de Pantelleria [5], chargé de chaînes et envoyé en Sicile [6], où Pompée le fit exécuter et envoya sa tête à Sylla.