Vers 1010, le roi Étienne lui donna sa sœur en mariage, privilège remarquable car aucun autre Hongrois n’épousa de princesse de la famille royale à cette époque. Cette union ne fut cependant rendue possible que par le baptême préalable de Samuel. Elle permit également la création du comitat d’Ujvar, sur les territoires du prince.
S’ensuivirent plusieurs fondations religieuses, non seulement celle du très vaste diocèse d’Eger [1] mais aussi celles des monastères bénédictins d’Abasar [2] et de Feldebrö [3]. Il fut plusieurs fois à la tête des renforts hongrois envoyés pour soutenir l’empereur Henri II, autre beau-frère du roi, dans sa lutte contre les Polonais avant 1018. Il devint ensuite comte palatin [4] d’Étienne.
À la mort du prince héritier Émeric, en 1031, Samuel ne fut pas retenu par Étienne comme successeur potentiel. En dehors du fait qu’il n’était pas du sang d’Arpad [5], sa conversion n’a peut-être pas paru entièrement sincère au roi. Quand celui-ci mourut à son tour, en 1038, ce fut son neveu Pierre Orseolo qui fut couronné.
Dés 1041, pourtant, Pierre fut chassé par ses sujets à cause de sa conduite tyrannique et Samuel, porte-parole des Magyars traditionalistes, fut intronisé à sa place. Sa politique agressive contre l’Église, son désir de revenir à une société totalement égalitaire, ses défaites contre les Allemands, ses parjures et ses actes sanguinaires le condamnèrent bientôt.
Appelé à l’aide par certains de ses opposants, l’empereur Henri III écrasa Samuel en juillet 1044 à Ménfö [6]. Il s’enfuit tandis que les insignes royaux tombaient aux mains des Allemands. Vite dénoncé et arrêté, il fut exécuté. Son corps fut inhumé à Abasar. Pierre remonta sur le trône.