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Isabelle 1ère de Majorque

lundi 3 novembre 2025, par lucien jallamion

Isabelle 1ère de Majorque (vers 1337-1404/1406)

Reine titulaire de Majorque-Marquise de Monferrat-Dame de Lunel et de Gallargues-Le-Montueux

Le royaume de Majorque en 1314. Source : wiki/Sanche de Majorque/ Licence : CC BY-SA 4.0Fille de Jacques III de Majorque, comte du Roussillon [1] et de Constance , reine de Majorque [2], fille d’Alphonse IV d’Aragon.

Elle se rend avec sa famille de Provence [3] à Majorque [4] par mer en octobre 1349, c’est alors que son père est tué lors de la bataille de Llucmajor [5] et elle est capturée, avec son frère Jacques, par leur oncle Pierre IV d’Aragon. Elle est emprisonnée au château de Xàtiva [6] avec la seconde épouse de son père Yolande de Vilaragut . Sa belle-mère est libérée en 1352 mais Isabelle ne retrouve la liberté qu’en 1358 après qu’elle a renoncé à ses droits sur le royaume de Majorque.

Elle épouse alors le 4 septembre 1358 à Montpellier [7] le marquis Jean II de Montferrat , qui meurt en 1372, puis secrètement vers 1375 ou 1376, un chevalier allemand, le baron Konrad von Reichach zu Jugnau.

Après sa séparation de son second mari elle se retire à Paris en 1379. Faite dame de Lunel [8] par le roi Charles V de France. Elle vit au couvent de Sainte Catherine-du-Val-des-Écoliers à Paris jusqu’en 1404, date possible de sa mort. À moins qu’elle ne se soit retirée dans son château de Gallargues [9] en Provence  [10] avant de mourir en 1406.

En 1375, à la mort de son frère Jacques, elle avait hérité de ses prétentions au royaume de Majorque. Incapable de les faire valoir, elle les transmet à Louis II d’Anjou.

Elle a été inhumée au Couvent Saint Domingue à Perpignan [11].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Dominique Bidot-Germa, « Le projet d’union matrimoniale entre le royaume de Majorque et le Foix-Béarn (1340) », e-Spania. Revue interdisciplinaire d’études hispaniques médiévales et modernes, no 28,‎ 2017 (ISSN 1951-6169, DOI 10.4000/e-spania.27077)

Notes

[1] Le comté de Roussillon est une ancienne principauté féodale située dans les Pyrénées orientales. Le comté de Roussillon serait né à l’époque wisigothique comme une subdivision administrative du royaume wisigoth. Ses limites correspondaient à la civitas Ruscinonensis antique (d’où il tient son nom), c’est-à-dire l’actuel département des Pyrénées-Orientales sans la Cerdagne ni le Capcir. Probablement détruit par l’invasion arabe de 721, le comté renaquit au moment de la reconquête carolingienne, et fut intégré à la Marche d’Espagne, puis au marquisat de Gothie. Le Roussillon est alors aux mains de comtes nommés ou reconnus par le pouvoir impérial, mais cette tutelle se fait moins forte au cours du 9ème siècle, et après la fin de la dynastie carolingienne, il est considéré comme un bien patrimonial qui passe au tout début du 10ème siècle aux mains de la dynastie d’Empuries. À ce moment, son territoire se réduit à la partie orientale de l’actuel département des Pyrénées-Orientales. La capitale de ce comté est d’abord Château-Roussillon, puis la ville de Perpignan. Le comté reste dans les mains de cette dynastie jusqu’en 1172, à la mort du comte Girard II de Roussillon, qui lègue son comté à son parent et suzerain le roi Alphonse II d’Aragon.

[2] Le royaume de Majorque désigne d’abord de façon provisoire un gouvernement assez longtemps précaire créée lors de la conquête par le roi Jacques 1er d’Aragon de l’île de Majorque en 1229 dans le cadre de la Reconquista. Mais c’est le testament du souverain conquérant en 1262 qui lui donne un véritable sens politique dans la succession monarchique, en l’accordant au cadet de sa lignée l’infant Jacques ou Jaume alors que l’aîné Jacques obtient la couronne d’Aragon. À la mort de Jacques 1er d’Aragon en 1276 naît le royaume de Majorque. Les années 1343 et 1344, dates de reconquête militaire et d’annexion aragonaise ou le traité de 1347, voire les acquisitions par le roi de France de Carlat et Montpellier en 1348-1349 atteste la réunion définitive à la couronne d’Aragon qui clôt la page de l’indépendance, souvent précaire et houleuse.

[3] La Provence est une région historique et culturelle ainsi qu’une ancienne province dans le Sud-Est de la France, s’étendant de la rive gauche du Rhône inférieur à l’ouest, jusqu’au fleuve Var à l’est et bordée au sud par la Méditerranée. La basse vallée du Rhône connaît diverses invasions. Wisigoths et Alains pillent de nombreuses cités et descendent jusqu’à Orange et Avignon. Les Burgondes s’installent dans la région en 442, et choisissent Vienne, qui gardait son prestige de grande cité romaine, pour capitale. Avignon marqua la pointe sud de ce royaume. Les Ostrogoths fondent au sud de ce royaume Burgonde un duché dépendant de leur royaume italo-dalmate : le duché de Provence, future basse Provence ou comté de Provence (la partie burgonde deviendra elle le marquisat de Provence). Charles Martel combat le patrice de Provence, Mauronte, allié des Maures de Gothie et fait entrer définitivement la Provence dans le domaine franc en 536. En 843, le traité de Verdun donne la Provence à Lothaire 1er. Son fils Charles de Provence en fait le royaume de Provence-Viennois ou de Bourgogne cisjurane à l’existence éphémère (855-863).

[4] Majorque est la plus grande des îles Baléares. Elle se situe en mer Méditerranée, au large de Valence et Barcelone. Sa capitale est Palma les Majorquins l’appellent Ciutat. Elle comprend six comarques principales : Serra de Tramuntana (montagnes, au nord), Raiguer (terres agricoles et viticoles au pied de la montagne), Pla (au centre), Migjorn (sud-est), Llevant (à l’est) et la ville de Palma. Le catalan est la langue officielle avec le castillan.

[5] La bataille de Llucmajor se déroule le 25 octobre 1349 à proximité de la ville homonyme (à Majorque dans les Îles Baléares) et oppose les troupes de Pierre IV d’Aragon à l’armée du roi Jacques III de Majorque. Ce dernier est tué dans la bataille et la victoire permet à Pierre IV d’intégrer définitivement le royaume de Majorque à la Couronne d’Aragon.

[6] Xàtiva, en valencien et officiellement, est une commune d’Espagne de la province de Valence dans la Communauté valencienne. Elle est le chef-lieu de la comarque de la Costera. Elle est située dans la zone à prédominance linguistique valencienne. L’illustre famille des Borgia et le célèbre peintre José de Ribera sont originaires de cette ville.

[7] La Seigneurie de Montpellier était une juridiction médiévale centrée sur la ville de Montpellier (France) et de ses environs. La Seigneurie de Montpellier voit le jour le 26 novembre 985, lorsque le comte Bernard II de Melgueil (Mauguio) octroie au chevalier Guilhèm en échange de son dévouement, l’ancien territoire situé entre l’antique voie domitienne, le Lez et La Mosson. Ses héritiers construiront sur leur nouveau fief un véritable bourg fortifié, doté d’un château et d’une chapelle qui deviendra la ville de Montpellier.

[8] Lunel est une commune française située dans l’est du département de l’Hérault. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Vidourle, le canal d’irrigation du Bas-Rhône Languedoc et par divers autres petits cours d’eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (« le Vidourle »), un espace protégé (les « Costières de Nimes ») et trois zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique.

[9] Gallargues-le-Montueux est une commune française située dans le sud du département du Gard. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Vidourle, le canal d’irrigation du Bas-Rhône Languedoc, la Cubelle et par un autre cours d’eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (le Vidourle) et deux zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique.

[10] La Provence est une région historique et culturelle ainsi qu’une ancienne province dans le Sud-Est de la France, s’étendant de la rive gauche du Rhône inférieur à l’ouest, jusqu’au fleuve Var à l’est et bordée au sud par la Méditerranée. La basse vallée du Rhône connaît diverses invasions. Wisigoths et Alains pillent de nombreuses cités et descendent jusqu’à Orange et Avignon. Les Burgondes s’installent dans la région en 442, et choisissent Vienne, qui gardait son prestige de grande cité romaine, pour capitale. Avignon marqua la pointe sud de ce royaume. Les Ostrogoths fondent au sud de ce royaume Burgonde un duché dépendant de leur royaume italo-dalmate : le duché de Provence, future basse Provence ou comté de Provence (la partie burgonde deviendra elle le marquisat de Provence). Charles Martel combat le patrice de Provence, Mauronte, allié des Maures de Gothie et fait entrer définitivement la Provence dans le domaine franc en 536. En 843, le traité de Verdun donne la Provence à Lothaire 1er. Son fils Charles de Provence en fait le royaume de Provence-Viennois ou de Bourgogne cisjurane à l’existence éphémère (855-863).

[11] Perpignan est une commune du sud de la France, préfecture du département des Pyrénées-Orientales et quatrième ville la plus peuplée de la région Occitanie. Ancienne capitale continentale du Royaume de Majorque, la ville est annexée par le Royaume de France en 1659. Dernière ville française méditerranéenne importante avant l’Espagne, elle est marquée par une forte identité catalane. En 1344, Perpignan perd son statut de capitale par la réintégration du royaume de Majorque dans la couronne d’Aragon. Dès 1346 elle est durement touchée par la peste noire. La ville ne s’en remet pas pendant longtemps. Du 15 novembre 1408 au 26 mars 1409, Benoît XIII tient un concile à Perpignan. À la mi-septembre 1415, l’empereur Sigismond 1er se rend à Perpignan pour un pseudo-concile avec le roi d’Aragon Ferdinand 1er et l’antipape Benoît XIII. Il en repart le 5 novembre 1415 sans avoir convaincu ce dernier d’abdiquer. En 1463, Louis XI occupe Perpignan en confirmant leurs anciens droits, mais la ville se soulève contre les Français en 1473. Après un siège terrible, qui se termina le 2 février 1475, le titre de « Fidelíssima vila de Perpinyà » (Très fidèle ville de Perpignan) fut décerné par les rois d’Aragon. Plus tard, en 1493, Charles VIII restitua le Roussillon et la Cerdagne aux Rois catholiques, qui venaient de fonder l’unité d’Espagne, par le mariage entre la Castille et l’Aragon. Malheureusement, la rivalité franco-espagnole et les conflits qui suivirent devaient faire chuter l’économie de Perpignan, dotée par Philippe II, à cet égard, de puissantes fortifications. Devenue place avancée de la monarchie espagnole face à la France depuis 1479, Perpignan entre dans une logique militaire, enfermée dans des remparts puissants renforcés à toutes les époques (Vauban notamment), elle n’est plus qu’un enjeu entre les deux grandes puissances. Prise par les armées de Louis XIII en 1642, elle est annexée avec le reste du Roussillon au royaume de France par le traité des Pyrénées de 1659.