Guénolé de Landévennec dit Saint Guénolé (mort vers 532)
Personnage religieux
Sa vie nous est parvenue sous forme légendaire. Il aurait vécu à la fin du 5ème siècle et au début du 6ème siècle en Bretagne. Il est réputé avoir fondé l’abbaye de Landévennec [1].
Son hagiographie [2] est issue de La “légende dorée de saint Guénolé ou Vie brève” écrite par le moine Clément à Landévennec vers l’an 860.
Son père, saint Fragan , et sa mère, sainte Gwenn , auraient débarqué dans la baie de Saint-Brieuc [3], venant probablement du pays de Galles [4], pour se fixer à Ploufragan [5]. Guénolé est le 3ème fils d’une famille dont les autres enfants sont Clervie ou Klerwi , Jacut et Guéthenoc . Il serait né, soit à Ploufragan [6], soit à Plouguin [7] où est encore montré le lieu supposé de sa naissance. Encore enfant, il est confié, vers 470, à saint Budoc pour être formé dans l’ermitage de celui-ci, situé sur l’île Lavret [8], dans l’archipel de Bréhat [9].
Vers 485, il manifeste le désir de se rendre en Irlande pour vénérer les restes de saint Patrick qui vient de mourir ; l’apôtre lui apparaît en songe pour lui indiquer qu’il est préférable de rester en Armorique [10] pour y fonder une abbaye.
Avec 11 autres disciples de saint Budoc, il s’établit dans une autre île appelée Tibidy [11], qu’on a tenté d’interpréter comme l’île de la maison de prières, à L’Hôpital-Camfrout [12], dans la rivière du Faou [13]. Traversant vers l’ouest les régions de la Domnonée et parvenant donc aux confins des Cornouaillais, il découvrit enfin heureusement un gîte avec ses compagnons dans l’île de Tibidy.
Selon la légende, au bout de 3 ans, Guénolé, ouvre miraculeusement en 490 un passage dans la mer pour aller fonder une nouvelle abbaye sur la rive opposée de l’estuaire, à Landévennec. L’abbaye [14] devient un centre religieux important en Bretagne occidentale ; il y meurt vers 532. La veille de sa mort, il aurait choisi son successeur, célébré une messe et reçu l’absolution.
Il existe plusieurs légendes associées à la vie de Saint Guénolé. Selon une légende plouguinoise, il aurait accompli un miracle sur la personne de sa petite sœur Clervie lorsqu’elle était très jeune.
Une autre légende raconte que, lorsque Fragan, le père de Guénolé, emmena ses 3 fils en bateau sur l’île Lavret pour les confier à saint Budoc, les voyageurs furent pris par une brutale tempête. Guénolé la calma par un signe de croix. Depuis, le saint est invoqué pour la quiétude des marins et fait de saint Guénolé le patron des femmes de marins-pêcheurs.
Notes
[1] L’abbaye Saint-Guénolé de Landévennec est une abbaye située en la commune de Landévennec dans le département du Finistère. Elle est réputée avoir été fondée au 5ème siècle par saint Guénolé, ce qui en fait une des plus anciennes et plus importantes de Bretagne. L’historien Arthur Le Moyne de la Borderie l’a qualifiée de "Cœur de la Bretagne". Abandonnée en 1793 et ruinée dans les années 1810, elle est relevée par une nouvelle communauté monastique bénédictine en 1958, qui y construit de nouveaux bâtiments. Elle est affiliée à la congrégation de Subiaco.
[2] L’hagiographie est l’écriture de la vie et/ou de l’œuvre des saints. Pour un texte particulier, on ne parle que rarement d’« une hagiographie », mais plutôt d’un texte hagiographique ou tout simplement d’une vie de saint. Le texte hagiographique étant destiné à être lu, soit lors de l’office des moines soit en public dans le cadre de la prédication. Un texte hagiographique recouvre plusieurs genres littéraires ou artistiques parmi lesquels on compte en premier lieu la vita, c’est-à-dire le récit biographique de la vie du saint. Une fresque à épisode est également une hagiographie, de même qu’une simple notice résumant la vie du bienheureux. Par rapport à une biographie, l’hagiographie est un genre littéraire qui veut mettre en avant le caractère de sainteté du personnage dont on raconte la vie. L’écrivain, l’hagiographe n’a pas d’abord une démarche d’historien, surtout lorsque le genre hagiographique s’est déployé. Aussi les hagiographies anciennes sont parsemées de passages merveilleux à l’historicité douteuse. De plus, des typologies de saints existaient au Moyen Âge, ce qui a conduit les hagiographes à se conformer à ces modèles et à faire de nombreux emprunts à des récits antérieurs.
[3] La baie de Saint-Brieuc est une baie de la Manche bordant une partie du littoral des Côtes-d’Armor en France. Elle s’étend sur 800 km2 entre l’archipel de Bréhat et le cap Fréhel.
[4] Le pays de Galles est une nation constitutive du Royaume-Uni située dans l’Ouest de l’île de Grande-Bretagne. Il partage une frontière avec l’Angleterre à l’est et est bordé par la mer d’Irlande au nord et à l’ouest et le canal de Bristol au sud.
[5] Côtes-d’Armor
[6] Ploufragan est une commune française située près de Saint-Brieuc en Bretagne dans le département des Côtes-d’Armor.
[7] Plouguin est une commune du département du Finistère
[8] L’île Lavrec, parfois dénommée aussi Lavret, est située à l’est de l’île de Bréhat dans l’archipel de Bréhat.
[9] L’archipel de Bréhat est situé dans la Manche, sur les côtes nord de la Bretagne, en Côtes-d’Armor, non loin de Paimpol et à proximité immédiate de Ploubazlanec. Hors l’île Maudez rattachée à la commune de Lanmodez, il constitue la commune d’Île-de-Bréhat, et comprend, outre l’île de Bréhat proprement dite (en fait deux îles, celle du nord et celle du sud, séparées par un très étroit chenal et reliées par un passage nommé le Pont-Vauban),
[10] Armorique est un nom propre d’origine gauloise, qui désigne depuis l’Antiquité classique le territoire situé entre la Loire et la Seine ou entre les estuaires de la Gironde et de la Seine. Selon certains auteurs, ce territoire s’étendait même depuis l’estuaire de la Gironde jusqu’à celui de l’Escaut. Cet espace forme une péninsule entre la Manche et le golfe de Gascogne, à l’ouest du continent européen. L’Armorique est souvent confondue avec la Bretagne, qui ne constitue pourtant qu’une partie du territoire armoricain
[11] Tibidy est un îlot situé à l’embouchure de la rivière du Faou, au fond de la rade de Brest, sur le territoire de la commune de L’Hôpital-Camfrout. L’île a été reliée au continent par un cordon artificiel et a donc été transformée en tombolo (elle l’était déjà naturellement à marée basse avant les travaux, l’île étant alors reliée au continent par un gois submergé 2 fois par jour, à marée haute).
[12] Hôpital-Camfrout, couramment appelée L’Hôpital-Camfrout, est une commune française du département du Finistère
[13] Le Faou est un ancien port important de la rade de Brest, au carrefour entre le Léon et Brest au nord, la Cornouaille et Quimper au sud et la presqu’île de Crozon à l’ouest.
[14] L’abbaye Saint-Guénolé de Landévennec est une abbaye située en la commune de Landévennec dans le département du Finistère. Elle est réputée avoir été fondée au 5ème siècle par saint Guénolé, ce qui en fait une des plus anciennes et plus importantes de Bretagne. L’historien Arthur Le Moyne de la Borderie l’a qualifiée de "Cœur de la Bretagne". Abandonnée en 1793 et ruinée dans les années 1810, elle est relevée par une nouvelle communauté monastique bénédictine en 1958, qui y construit de nouveaux bâtiments. Elle est affiliée à la congrégation de Subiaco.