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L’histoire pour le plaisir

Cécile Neville

samedi 4 octobre 2025, par lucien jallamion

Cécile Neville (1415-1495)

Épouse de Richard d’York, duc d’York [1]. Fille de Jeanne Beaufort (1379-1440) et de Ralph Neville elle était petite-fille de Jean de Gand, lui-même fils d’Édouard III. Elle fut la mère des rois Édouard IV et Richard III.

Cécile accompagne son mari lors de ses déplacements et les lieux de naissance de sa nombreuse progéniture en témoignent

Son mari devient Lord Protecteur [2] du roi Henri VI en 1454 lorsque le roi est atteint de démence. Démis de ses fonctions en 1455, il déclenche la Guerre des Deux-Roses [3] avec l’aide de son beau-frère Richard Neville (5ème comte de Salisbury) et son neveu par alliance Richard Neville (16e comte de Warwick) . Après une victoire à St Albans le 22 mai 1455 [4], Richard retrouve son titre de Lord Protecteur [5].

Quatre années passent ainsi dans un climat de paix extrêmement fragile. Les hostilités reprennent en septembre 1459. Le 12 octobre, Henri VI défait à Ludford Bridge [6] la puissante armée du duc d’York. York s’enfuit en Irlande tandis que Salisbury, Warwick et le fils aîné d’York et de Cécile, Édouard s’exilent à Calais [7]. Conduite à Coventry [8] avec ses fils George et Richard et sa fille Marguerite, Cécile plaide pour son mari, qui est cependant déchu de ses droits civiques par le Parlement le 20 novembre. Cécile est confiée à la garde du duc de Buckingham Humphrey Stafford .

Salisbury, Warwick et Édouard envahissent l’Angleterre à l’été 1460. À la bataille de Northampton le 10 juillet 1460 [9], Warwick fait le roi prisonnier, à nouveau frappé d’une crise de folie. Les Yorkistes entrent peu après à Londres. Richard d’York revient d’Irlande et revendique le trône. Il obtient finalement du Parlement d’être nommé une troisième fois Lord Protecteur et est désigné héritier du trône le 25 octobre par l’Acte d’Accord [10], au détriment du prince Édouard de Westminster , fils d’Henri VI. Loin de mettre fin au conflit, cet arrangement est considéré comme inacceptable par la reine Marguerite d’Anjou, ainsi que par la majorité des partisans de la Maison de Lancastre [11]. La guerre se poursuit et Richard d’York et Salisbury sont tués le 30 décembre 1460 à Wakefield [12].

Soucieuse de préserver la vie de ses fils George et Richard, Cécile les envoie en Bourgogne à la cour de Philippe le Bon. Édouard, fils aîné de Cécile, prend la tête de la Maison d’York. Ce dernier défait les Lancastriens à la bataille de Mortimer’s Cross [13] le 2 février 1461, avant d’être à son tour battu le 17 février à St Albans. Néanmoins, Édouard d’York se réfugie à Londres où il est proclamé roi le 4 mars sous le nom d’Édouard IV, en lieu et place d’Henri VI, qui a selon lui perdu ses droits à la Couronne en permettant à la reine de prendre les armes contre ceux que l’Acte d’Accord avait faits ses héritiers légitimes.

Lors de la bataille de Towton le 29 mars [14], les troupes lancastriennes sont détruites par celles d’Édouard IV et du comte de Warwick. Cécile rappelle ses fils George et Richard et reçoit les honneurs d’une reine douairière. Elle désapprouve en 1464 le mariage d’Édouard avec Élisabeth Woodville , dont le père Richard Woodville et le premier mari John Grey s’étaient battus pour les Lancastre.

En juillet 1469, Édouard IV, fait prisonnier à la bataille d’Edgecote Moor [15] par son propre frère George, qui convoite la Couronne, et son allié Warwick, est accusé par ceux-ci d’être un fils illégitime de Cécile.

Mais la noblesse ne suit pas, et Édouard IV est rapidement libéré. Sa mère essaie de le réconcilier avec George, et Édouard accepte de lui pardonner, tout comme à Warwick. Cependant, George et Warwick conspirent une fois de plus et s’enfuient en France en mars 1470. Ils s’allient avec Marguerite d’Anjou, épouse d’Henri VI, et envahissent l’Angleterre à l’automne 1470.

Édouard s’enfuit aux Pays-Bas tandis qu’Henri VI est restauré. Édouard négocie alors secrètement le ralliement de George par l’intermédiaire de Cécile pendant l’hiver 1470-1471. Au printemps 1471, lorsque Édouard envahit l’Angleterre avec l’aide du duché de Bourgogne, George rejoint son frère et l’aide à battre Warwick à Barnet [16]. Édouard est peu après restauré.

Lorsque George questionne en 1477 la légitimité du mariage de son frère Édouard IV avec Élisabeth Woodville, ce dernier l’emprisonne. Cécile vient à nouveau plaider la cause de son fils, sans succès. George est exécuté peu après.

Après la mort d’Édouard IV en 1483, son frère Richard occupe le trône sous le nom de Richard III, après avoir décidé le Parlement à prononcer l’illégitimité du mariage de son royal frère. Cécile reste à la cour auprès de sa bru et petite-nièce Anne Neville , avec laquelle elle discute de sujets religieux.

Richard est vaincu et tué à la bataille de Bosworth [17] en 1485 par Henri Tudor, qui monte sur le trône sous le nom d’Henri VII. Il épouse en 1486 Élisabeth d’York, fille aînée d’Édouard IV. Cécile se retire peu après ce mariage dans un couvent. Elle meurt en 1495, à l’âge assez avancé pour l’époque de 80 ans.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Cécile Neville/ Portail de l’Angleterre/ Catégories : Duchesse d’York/ Comtesse de Cambridge

Notes

[1] Duc d’York est un titre de noblesse de la pairie du Royaume-Uni associé à la ville d’York. Depuis le 15ème siècle, il est généralement attribué au deuxième fils du monarque britannique. Depuis 1461, le titre n’a jamais été transmis ; soit les porteurs n’ont pas eu de descendance masculine, soit ils sont devenus rois d’Angleterre.

[2] En Angleterre, Lord Protecteur est un titre qui désignait le « chef du gouvernement ». De fait, le titre a connu deux significations différentes à deux moments différents. Il désigna d’abord la personne chargée de la régence au moyen age. Au 17ème siècle, il fut équivalent à celui de roi et a été utilisé durant la brève période de la république (ou « Commonwealth ») en Grande-Bretagne. Oliver Cromwell, puis son fils Richard Cromwell furent les lords protecteurs d’Angleterre, Écosse et Irlande de 1653 à 1659.

[3] La guerre des Deux-Roses désigne un ensemble d’affrontements, constituant globalement une guerre civile discontinue, qui eut lieu en Angleterre entre la maison royale de Lancastre et la maison royale d’York. Elle est appelée ainsi en référence aux emblèmes des deux maisons, la rose rouge de Lancastre et la rose blanche d’York ; cette référence ne se fait pour autant qu’a posteriori, la rose de Lancastre n’ayant été utilisée comme emblème pour cette maison qu’à partir de 1485, à la dernière bataille du conflit. Cette guerre des roses est liée aux droits de succession de la couronne d’Angleterre. Elle débute en 1455 et prend fin en 1485, quand le dernier des rois de la maison d’York, Richard III, meurt sur le champ de bataille et que Henri Tudor devient roi sous le nom d’Henri VII, fondant la dynastie des Tudor. Il réunit ainsi les deux maisons royales issues de la même branche en se mariant à Élisabeth d’York, et permet la fin de la guerre entre les maisons de Lancastre et d’York ; il choisit également pour emblème la rose Tudor, qui fusionne les deux autres.

[4] La première bataille de St Albans se déroule le 22 mai 1455. C’est le premier affrontement de la guerre des Deux-Roses, et elle se solde par une victoire du parti yorkiste.

[5] En Angleterre, Lord Protecteur est un titre qui désignait le « chef du gouvernement ». De fait, le titre a connu deux significations différentes à deux moments différents. Il désigna d’abord la personne chargée de la régence au moyen age. Au 17ème siècle, il fut équivalent à celui de roi et a été utilisé durant la brève période de la république (ou « Commonwealth ») en Grande-Bretagne. Oliver Cromwell, puis son fils Richard Cromwell furent les lords protecteurs d’Angleterre, Écosse et Irlande de 1653 à 1659.

[6] La déroute de Ludford Bridge est une confrontation sans effusion de sang livrée au début de la guerre des Deux-Roses. Elle s’est déroulée les 12 et 13 octobre 1459 et a conduit à un revers sérieux de la Maison d’York. Bien que cette confrontation semble alors être un triomphe pour la Maison de Lancastre, la conduite irréfléchie des vainqueurs fait à nouveau basculer l’avantage en faveur des Yorkistes au bout de six mois.

[7] Calais est une commune française, sous-préfecture du département du Pas-de-Calais. Sa proximité avec l’Angleterre fait de Calais une place militaire stratégique. L’histoire de la ville est marquée par plusieurs sièges

[8] Coventry est une ville d’Angleterre, située dans la région des West Midlands, à proximité de Birmingham. Depuis 1345, Coventry possède officiellement le statut de cité.

[9] La bataille de Northampton se déroule le 10 juillet 1460, en Angleterre, à Northampton, dans le Northamptonshire, durant la guerre des Deux-Roses. Elle voit la capture du roi Henri VI d’Angleterre.

[10] L’Acte d’Accord est une transaction rédigée par le Parlement d’Angleterre le 25 octobre 1460, par laquelle le roi Henri VI d’Angleterre, capturé par Richard d’York à la bataille de Northampton, reconnaît son adversaire, et ses fils après lui, comme ses successeurs sur le trône d’Angleterre. Loin de mettre fin à la guerre des Deux-Roses, cet arrangement est considéré comme inacceptable par la reine consort d’Henri Marguerite d’Anjou car il déshérite leur fils Édouard de Westminster, ainsi que par la majorité des partisans de la Maison de Lancastre. La guerre se poursuit et Richard d’York est tué 2 mois plus tard à la bataille de Wakefield, son fils Édouard prenant la tête de la Maison d’York.

[11] La maison de Lancastre est une branche cadette de la dynastie Plantagenêt qui a combattu la maison d’York lors de la guerre des Deux Roses. Son emblème est la rose rouge.

[12] La bataille de Wakefield est une bataille de la Guerre des Deux-Roses. Cette ville du Yorkshire vit s’affronter les armées de Richard, duc d’York et de la reine Marguerite d’Anjou le 30 décembre 1460. Le duc d’York y fut tué, ainsi que son deuxième fils, Edmond Plantagenêt, comte de Rutland.

[13] La bataille de Mortimer’s Cross eut lieu le 2 février 1461, pendant la guerre des Deux Roses, près de Wigmore, dans l’Herefordshire près de la frontière galloise. Les forces en présence étaient composées d’un côté d’une armée dirigée par Jasper Tudor et son père Owen Tudor, de nobles loyaux au roi Henri VI de la Maison de Lancastre, la reine Marguerite d’Anjou et de leur fils de 7 ans Édouard de Westminster, et de l’autre côté par l’armée du futur roi Édouard IV d’Angleterre. Ce fut une victoire décisive de la Maison d’York sur celle de Lancastre.

[14] La bataille de Towton a lieu au cours de la guerre des Deux-Roses le 29 mars 1461 au sud-ouest d’York, entre les villages de Towton et Saxton. C’est la plus grande et la plus sanglante bataille à avoir jamais été livrée sur le sol anglais ainsi que la journée la plus meurtrière de toute l’histoire de l’Angleterre. Selon les chroniques médiévales, plus de 50 000 soldats des maisons d’York et de Lancastre se sont combattus ce dimanche des Rameaux pendant plusieurs heures et dans des conditions météorologiques déplorables, et une proclamation diffusée une semaine après la bataille rapporte que 28 000 hommes ont péri sur le champ de bataille. Cet engagement provoque un changement monarchique en Angleterre, Édouard IV remplaçant Henri VI sur le trône et forçant les principaux partisans des Lancastre à partir.

[15] La bataille d’Edgecote Moor (appelée aussi bataille de Danes Moor ou bataille de Banbury) eut lieu à environ 10 kilomètres au nord-est de Banbury (Oxfordshire) le 26 juillet 1469 pendant la guerre des Deux-Roses. Elle opposa les forces de Richard Neville à celles du roi Édouard IV, commandées par le comte de Pembroke, et se termina par la victoire des premières.

[16] La bataille de Barnet, qui a lieu le 14 avril 1471, est un engagement décisif de la guerre des Deux-Roses. Elle se déroule près de la ville de Barnet, à 19 km au nord de Londres en Angleterre. La victoire d’Édouard IV d’Angleterre sur l’armée des Lancastres commandée par Richard Neville, suivie par une nouvelle victoire d’Édouard IV à Tewkesbury, assure à celui-ci le trône d’Angleterre ainsi que la prédominance de la maison d’York pendant 14 ans. Richard Neville, qui est à l’origine l’un des artisans de la victoire des York sur les Lancastres, se rallie à ces derniers en raison de désaccords avec Édouard IV concernant son mariage secret et sa politique étrangère. Neville rassemble une armée et force le roi à fuir pour le duché de Bourgogne.

[17] La bataille de Bosworth, ou bataille de Bosworth Field, est l’avant-dernier affrontement de la guerre des Deux-Roses, guerre civile anglaise qui oppose les maisons de Lancastre et d’York durant la seconde moitié du 15ème siècle. Cette bataille a lieu le 22 août 1485 et voit la victoire du parti Lancastre, dont le chef, Henri Tudor, devient par la suite le premier roi de la maison Tudor. Son adversaire Richard III, dernier roi de la maison d’York, est tué durant l’affrontement. Les historiens considèrent la bataille de Bosworth comme marquant la fin de la dynastie Plantagenêt, ce qui en fait un moment-clef de l’histoire de l’Angleterre.