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Manuel Erotikos Comnène

dimanche 28 septembre 2025, par lucien jallamion

Manuel Erotikos Comnène

Général byzantin

Il servi sous le règne de l’empereur Basile II. Il est le premier ancêtre de la dynastie des Comnène [1] sur lequel nous avons des sources. Ses origines et ses parents sont mal connus.

Il a eu 3 enfants dont l’aîné, Isaac devient empereur entre 1057 et 1059 et le plus jeune, Jean, est l’ancêtre direct de la dynastie des Comnène en tant que père d’Alexis 1er Comnène.

Sa seule mention dans les sources indique qu’il dirige la défense de Nicée [2] en 978 contre le rebelle Bardas Sklèros avant de servir comme émissaire impérial 11 ans plus tard.

Bien que son arrière-petite-fille, la princesse Anne Comnène , affirme dans son Alexiade [3] qu’il a été nommé strategos autokrator [4] de l’Orient et s’est vu confié d’importants pouvoirs pour mater la rébellion, il est fort probable qu’il ne soit qu’un simple commandant local.

Quoi qu’il en soit, il parvient à défendre Nicée efficacement même si les assiégeants parviennent à faire s’effondrer l’une des tours des murailles. Toutefois, le manque de vivres commence à se faire sentir mais Manuel parvient à duper Sklèros. En effet, il prétend qu’il détient encore de grandes quantités de blés.

Manuel réapparaît dans les sources en 989 quand il est envoyé comme émissaire auprès de Sklèros qui s’est de nouveau soulevé contre Basile II. Il a pour mission de le persuader de se rendre, ce qu’il parvient à faire, ce qui met un terme à ce nouveau soulèvement. Dans les sources, son nom est accompagné des titres de patrice [5], anthypatos [6] et vestès [7].

Manuel Erotikos Comnène possède des terres dans la région actuelle de Kastamonu [8] en Paphlagonie [9] qui reviennent à son fils aîné. À partir du 11ème siècle, ces domaines deviennent le bastion de la famille des Comnènes. Manuel décède probablement vers 1020, alors que ses fils sont encore jeunes ; ils sont alors placés sous la protection de Basile II et élevés au sein de la cour impériale.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Manuel Erotikos Komnenos »

Notes

[1] Après un net recul de ses frontières en Asie Mineure et la perte de ses possessions en Italie dans la deuxième moitié du 11ème siècle, l’Empire byzantin entreprit sous les Comnènes une période de redressement continu bien qu’incomplet. Cinq empereurs (Alexis 1er, Jean II, Manuel 1er, Alexis II et Andronic 1er) tentèrent pendant 104 ans et par divers moyens de tenir tête aux noblesses terrienne et militaire, soit en favorisant des membres de leur propre famille (Alexis Ier), soit en faisant appel à des conseillers de l’extérieur (Jean II), soit en privilégiant l’une d’elles (Manuel 1er), soit en persécutant l’une et l’autre (Andronic 1er). La réforme du système monétaire conduite par Alexis 1er permit de relancer la vie économique et commerciale, mais cette dernière fut contrariée par l’ascendant de plus en plus considérable que prirent les marchands vénitiens d’abord, génois et pisans ensuite, établis à Constantinople. Sur le plan extérieur, les Comnènes cherchèrent à freiner l’avancée des Turcs en Anatolie tout en maintenant de bonnes relations avec eux pour avoir les mains libres dans la délicate conduite des relations avec les royaumes francs de Palestine et de Syrie et, à travers eux, avec les puissances européennes qui leur étaient apparentées. Mais ce furent les Normands qui, après s’être attaqués aux possessions byzantines du sud de l’Italie et s’être dirigés vers Constantinople, portèrent le coup de grâce à cette dynastie.

[2] Nicée est une cité fondée vers 300 av. jc, tour à tour hellénistique, byzantine et ottomane du Nord-Ouest de l’Anatolie. Elle est surtout connue comme ayant été le siège des premier et deuxième conciles de Nicée en, respectivement, 325 et 787, le lieu où fut rédigé le symbole de Nicée (datant du premier concile) et la capitale de l’empire de Nicée après la conquête de Constantinople par les croisés en 1204 jusqu’à ce que cette dernière soit reprise par les Byzantins en 1261. La ville ancienne est située dans le périmètre de la nouvelle ville turque d’Iznik (dont le nom dérive de Nicée) à l’extrémité est du lac Ascanion (aujourd’hui lac d’İznik), entouré de collines au nord et au sud.

[3] L’Alexiade est une biographie historique et apologétique écrite vers 1148 par la princesse Anne Comnène et consacrée aux faits et gestes de son père, l’empereur Alexis 1er Comnène. Après avoir expliqué les motifs qui l’ont poussée à écrire cette biographie, l’auteure s’attache dans les livres I à III à justifier la prise du pouvoir impérial par la maison des Comnènes.

[4] commandant en chef

[5] Patrice est un titre de l’empire romain, créé par Constantin 1er. Dans les années 310-320, Constantin abolit le patriciat romain, vieille distinction sociale qui avait ses racines au début de la république romaine. Le titre de patrice est désormais accordé par l’empereur à des personnes de son choix, et non plus à des familles entières. Dès son apparition, le titre de patrice permet à son titulaire d’intégrer la nobilitas, comme le faisait déjà le patriciat républicain. Le titre était décerné à des personnages puissants mais non membres de la famille impériale ; il vient dans la hiérarchie immédiatement après les titres d’Auguste et de César. Ce titre fut ensuite conféré à des généraux barbares au service de l’empire. Le titre fut encore porté par des notables gallo-romains au 6ème siècle. Sous les Mérovingiens, le titre de patrice était donné au commandant des armées burgondes. Les papes l’ont notamment décerné à plusieurs reprises pour honorer des personnages qui les avait bien servis. Le titre fut également conservé dans l’Empire byzantin, et son importance fut même accrue au 6ème siècle par Justinien 1er, qui en fit la dignité la plus haute de la hiérarchie aulique. C’était une dignité accordée par brevet. Dans les siècles suivants, elle fut progressivement dévaluée par la création de nouveaux titres. La dignité de patrice disparut à Byzance au 12ème siècle.

[6] Le terme d’anthypatos est la traduction grecque du latin proconsul. Dans la région grecque de l’Empire romain, elle sert à désigner cet office de proconsul à la fin de l’ère romaine et au début de l’époque byzantine, et perdure en tant que fonction administrative jusqu’au 9ème siècle. Par la suite et jusqu’au 11ème siècle, elle devient une dignité byzantine de cour.

[7] Le vestès est un titre de cour byzantin aux 10 et 11ème siècles.

[8] Kastamonu est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom, située au bord de la mer Noire. Ancienne citadelle des Comnène sous l’Empire byzantin, des sultans seldjoukides de Roum, puis siège de l’émirat turkmène des Isfendiyarides, la ville est conquise par les Ottomans entre 1397 et 1460.

[9] La Paphlagonie est une ancienne région de l’Asie Mineure, sur la côte nord, entre la Bithynie et le Pont, bornée au sud par la Galatie, qui avait pour capitale Amastris (Amasra) et comme villes principales Gangra (Çankırı) et Sinope (Sinop). Selon Hérodote, la Paphlagonie est au 6ème siècle av jc sous la domination de Crésus, roi de Lydie. En 480 av jc, elle envoie un contingent, dirigé par un certain Dotos, fils de Mégasidrès à Xerxès 1er pour son invasion de la Grèce. Après Alexandre le Grand, la Paphlagonie devint un royaume, dont le dernier roi Pylémène II, légua à sa mort, en 121 av jc, son territoire au père de Mithridate VI. Ce pays devint dès lors un sujet de guerre entre les rois du Pont et ceux de Bithynie. Les Romains, vainqueurs de Mithridate, la réduisirent en province romaine, et la réunirent à la province du Pont en 63 av jc. Elle en fut séparée et fit partie sous Dioclétien du diocèse du Pont.