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Hildegarde de Bingen ou Hildegarde de Ruppertsberg

vendredi 1er août 2025, par lucien jallamion

Hildegarde de Bingen ou Hildegarde de Ruppertsberg (1098-1179)

Religieuse bénédictine-compositrice et femme de lettres franconienne

Dixième enfant d’une famille noble du Palatinat [1], dont les parents Hildebert et Mathilde sont probablement issus du comté de Spanheim au service de l’évêque de Spire [2], elle a des visions dès l’âge de 5 ans

À l’âge de 8 ans, elle entre au couvent des bénédictines de Disibodenberg [3], dans le diocèse de Mayence [4], pour son instruction sous la tutelle de Jutta de Sponheim . Elle prononce ses vœux perpétuels et reçoit vers l’âge de 14 ou 15 ans le voile monastique des mains de l’évêque Othon de Bamberg , qui de 1112 à 1115 remplace l’archevêque Adalbert 1er de Sarrebruck , prisonnier de l’empereur Henri V. Lorsque Jutta meurt en 1136, elle en devient abbesse avant de fonder son propre monastère à Rupertsberg [5] en 1147, près de Bingen [6].

Saint Bernard de Clairvaux et le pape Eugène III l’autorisent à publier ses visions, ce qu’elle va faire sous forme de manuscrits imagés qui vont la rendre célèbre et lui valoir de nombreux visiteurs et une abondante correspondance en latin et en allemand. Elle achève le Scivias [7] composé en 1151. Puis elle écrit le Liber vitae meritorum entre 1158 et 1163 et le Liber divinorum operum entre 1163 et 1174.

En 1165, elle fonde l’abbaye d’Eibingen [8].

Férue en médecine et en linguistique, elle publie aussi des traités médicaux et invente une langue de 700 mots connue d’elle seule !

La plupart de ses écrits sont réunis dans un grand livre* [9] conservé à la bibliothèque régionale de Hesse [10] à Wiesbaden [11] en Allemagne.

Hildegarde de Bingen est considérée comme la première naturaliste d’Allemagne. Elle est aussi médecin, son double don de voyance et de guérisseuse en fait l’un des plus renommés de son temps. Sa médecine combine des éléments savants de grands auteurs, et des ressources locales de médecine populaire.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Hildegarde de Bingen/ herodote.net/Bio/ biographie/ Archive personnelle

Notes

[1] Le palatinat du Rhin, l’électorat palatin, ou encore en forme longue le comté palatin du Rhin, aussi connu sous le nom de Bas Palatinat ou de Palatinat inférieur, possession du comte palatin du Rhin, était l’un des sept plus anciens électorats du Saint Empire romain germanique. Son souverain était appelé électeur palatin. Situé de part et d’autre du Rhin, il avait pour limites : au sud, la Lorraine et l’Alsace (et comprenait le bailliage de Seltz de 1418 à 1766) ; à l’ouest et au nord, Trèves, Mayence et Liège ; de l’autre côté du Rhin, Bade et le Wurtemberg. Il avait dans sa plus grande largeur 125 km, et sa capitale était Heidelberg. Les principales autres villes étaient Mannheim et Frankenthal. Son territoire s’étendait sur les actuels länder de Bade-Wurtemberg, de Hesse, de Rhénanie-Palatinat, de Sarre et sur l’Alsace-Moselle.

[2] Spire est une ville et un arrondissement au sud du Land de Rhénanie-Palatinat. Spire est une ancienne ville impériale, dont l’imposante cathédrale romane est l’un des monuments majeurs de l’art du Saint Empire romain. Cette cathédrale a été, pendant près de 300 ans, le lieu de sépulture de huit rois et empereurs allemands. Le 27 décembre 1146, Bernard de Clairvaux vient à Spire prêcher la deuxième croisade devant l’empereur Conrad III, qui, séduit par l’homme, se croise aussitôt.

[3] L’abbaye Mons Sancti Disibodi, près de Odernheim am Glan (Rhénanie-Palatinat), en Allemagne, est une abbaye située au confluent de la Nahe et de la Glan. C’est l’abbaye où vécut pendant 39 ans la religieuse bénédictine mystique, compositrice et femme de lettres franconienne, sainte et Docteur de l’Église catholique du 12ème siècle Hildegarde de Bingen.

[4] Le diocèse de Mayence est une église particulière de l’Église catholique latine en Allemagne. Son siège est la cathédrale Saint-Martin de Mayence dédiée à Martin de Tours. Érigé au 4ème siècle, il est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain au 8ème siècle. Au 12ème siècle, l’archevêque de Mayence devient prince électeur du Saint Empire romain germanique. En 1803, le siège archiépiscopal est transféré à Ratisbonne.

[5] L’abbaye de Rupertsberg est un monastère de religieuses bénédictines qui était établi à Bingen.

[6] Bingen am Rhein est une ville située en Rhénanie-Palatinat (Allemagne). Située sur la vallée du Rhin, à l’embouchure de la Nahe qui traverse la ville. Le nom d’origine est Bingium, un mot celtique qui peut signifier « trou dans le rocher », à cause de la difficulté pour la navigation formée par le Binger Loch à l’endroit de ce coude du Rhin. Bingen est relié avec Trèves par la Voie romaine Langres-Metz. La ville est aussi connue à cause de la légende autour du Mäuseturm de Bingen (tour des souris de Bingen), où les souris ont mangé l’archevêque Hatton 1er du Diocèse de Mayence

[7] Le Scivias est un ouvrage illustré par Hildegarde de Bingen, achevé en 1151 ou 1152, décrivant 26 visions mystiques. C’est la première des 3 œuvres qu’elle écrit décrivant ses visions, les autres étant le Liber vitae meritorum et De operatione dei, également connu sous le nom Liber divinorum operum (« Livre des œuvres divines »). Le titre Scivias provient de l’expression latine Sci vias Domini (« Sache les voies du Seigneur », mais aussi « Apprends à connaître les voies du Seigneur ».

[8] L’abbaye Sainte-Hildegarde est une abbaye bénédictine féminine située à Eibingen, près de Rüdesheim am Rhein, dans le diocèse de Limbourg (Limburg an der Lahn) en Hesse. Elle est vouée à sainte Hildegarde et appartient à la congrégation de Beuron de la confédération bénédictine.

[9] le Riesencodex

[10] La Hesse est une région historique d’Allemagne, comprise entre le Rhin, le Main et la Weser. Une partie de la Hesse historique forme aujourd’hui le Land de Hesse. La Hesse a aussi donné son nom à une maison souveraine, issue elle-même de celle de Thuringe : la Maison de Hesse. Dès le temps de Charlemagne, on trouve des seigneurs ou comtes de Hesse héréditaires, appelés presque tous Werper ou Gison. Edwige de Gudensberg, héritière de Gison IV porta en 1130 ses domaines dans la maison de Thuringe, mais en 1263, ils en furent détachés, avec le titre de landgraviat de Hesse, en faveur de Henri 1er de Hesse. En 1567, à la mort de Philippe 1er le Magnanime, les landgraves de Hesse se partagèrent en plusieurs branches.

[11] Wiesbaden est la capitale et la seconde plus grande ville de la Hesse, après Francfort-sur-le-Main. C’est une des plus anciennes villes thermales d’Europe. Éginhard, le biographe de Charlemagne, évoque dans les années 828-830 pour la première fois le nom de Wisibada (das Bad in den Wiesen - bain dans les prairies). Autour de 1170, les comtes de Nassau vont acquérir des biens impériaux dans et autour de la ville actuelle de Wiesbaden. En 1232, Wiesbaden devient une ville d’Empire (Reichsstadt). Il semble que cela soit la raison qui pousse l’archevêque de Mayence Siegfried III von Eppstein à ordonner la destruction de la ville.