Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Nicolas-Dauphin de Beauvais

lundi 31 mars 2025, par lucien jallamion

Nicolas-Dauphin de Beauvais (vers 1687-1763)

Graveur, éditeur et marchand d’art français

Beauvais est dit né à Paris, il est supposé le fils de Girard Beauvais, éventailliste [1] en 1698 du côté du quartier Saint-Michel [2].

Il est l’élève de Jean Audran.

Vers 1720, il est à Londres pour graver en société avec Nicolas Dorigny et Claude Dubosc les Cartons de Raphaël [3], mais cette opération se solde par un échec commercial.

Beauvais s’en retourne vite à Paris, mais reste en contact avec Dorigny pour interpréter une suite de dessins représentant les grands hommes d’Angleterre, vers 1736/1737.

En 1729, il produit une interprétation de Benedetto Luti , “Sainte Magdelaine pénitente”, pour le recueil Crozat [4] .

Il devient le collaborateur de Gaspard Duchange dont il épousa la fille. De cette union, naissent 2 fils, Charles-Nicolas-Dauphin de Beauvais, graveur, et Jacques-Philippe Beauvais, sculpteur.

Duchange avait ouvert boutique rue Saint-Jacques, éditant et vendant des estampes. Il est possible que son beau-fils hérita de cette boutique et forma son fils et que celui-ci l’aida dans son travail, et qu’il développa le commerce de son père. On signale un important graveur-imprimeur-libraire appelé Beauvais installé dans cette même rue à l’enseigne de Saint-Nicolas. L’éditeur y produit des vues d’optique [5] à partir de 1750.

Beauvais meurt à Paris en 1763.

Il était graveur du roi et membre de l’Académie de Saint-Luc [6]. Il grava exclusivement d’après les grands maîtres.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Paul Lacroix, L’ancienne France - Peintres et graveurs, Éditions Firmin-Didot et Cie, 1888, réédition B.N.F. 2012.

Notes

[1] La fabrication d’éventails fait appel à des dizaines de corps de métier et d’artisans : peintres brodeurs, sculpteurs, graveurs, ennoblisseurs, plisseurs, etc. L’éventailliste peut d’ailleurs être en France reconnu comme maître d’art, et certaines maisons y ont reçu le label « Entreprise du patrimoine vivant », marque du Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, mis en place pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence. En France, le savoir faire des éventaillistes est inscrit à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel français depuis 2020.

[2] Le quartier Saint Michel est situé sur la rive gauche de la Seine, principalement dans les 5ème et 6ème arrondissements de Paris. Il est célèbre pour ses universités prestigieuses comme La Sorbonne, ainsi que pour ses monuments emblématiques tels que le Panthéon et le Palais du Luxembourg. Ce quartier est également un lieu de rencontre prisé des Parisiens et des touristes, avec la place Saint Michel ornée d’une fontaine monumentale. En tant que centre historique, il est proche du quartier Latin et de l’Île de la Cité,

[3] Les Cartons de Raphaël est l’ensemble des grands dessins originaux du peintre italien de la Renaissance Raphaël, réalisés entre 1515 et 1516 à partir desquels ont été tissées les tapisseries conçues par l’artiste pour la chapelle Sixtine de Rome. Ils sont conservés au Victoria and Albert Museum de Londres.

[4] Le recueil Crozat ou Recueil d’estampes d’après les plus beaux tableaux et d’après les plus beaux desseins qui sont en France dans le Cabinet du Roy, dans celui de Monseigneur le Dux d’Orleans, et dans d’autres Cabinets. Divisé suivant les différentes écoles ; avec un abbrégé de la Vie des peintres et une Description Historique de chaque Tableau est un catalogue d’œuvres d’art traduites sous la forme d’estampes accompagnées de notices, publié à Paris en deux parties, en 1729 et 1742, sous la direction de Pierre Crozat, Pierre-Jean Mariette et Anne Claude de Caylus.

[5] Une vue d’optique est une estampe, qui, si elle est regardée à travers un appareil spécifique de visionnement (zograscope ou « boîte d’optique »), donne l’illusion d’un relief et d’une perspective accentuée. Apparues en Angleterre dans la première moitié du 18èème siècle, elles sont dérivées des « perspectives ». L’appellation « vues d’optique » (ou Vue Optique, en anglais) se généralise à partir de 1740. Leur succès gagne l’Europe dans la seconde moitié du siècle et décline autour de 1800-1820. Londres, Paris, Augsbourg et Bassano del Grappa sont les quatre principaux centres de productions.

[6] L’Académie de Saint-Luc est à l’origine, à Paris, la confrérie charitable associée à la Communauté des maîtres peintres et sculpteurs de Paris, avec laquelle elle a fini par se confondre. Fondée en 1391, elle a été refondée en 1649 à l’instigation de Simon Vouet par la Communauté des peintres et sculpteurs et dotée de chaires d’enseignement pour faire pièce aux enseignements institués en 1648 avec l’Académie royale de peinture et de sculpture. La Communauté des peintres et sculpteurs de Paris a été réformée entre 1655 et 1668, puis supprimée avec les autres communautés d’arts et de métiers par l’édit dit de Turgot de 1776. Elle s’inspirait des corporations de métiers artistiques qui existaient depuis le Moyen Âge en Italie, notamment de celle qui était appelée « Compagnie des peintres de Saint-Luc » depuis 1339, par exemple, à Florence (Compagnia dei pittori fiorentini di San Luca), ou Guilde de Saint-Luc dans toute l’Europe, entre autres en Flandres.