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Rastislav (mort en 870)

dimanche 16 mars 2025, par lucien jallamion

Rastislav (mort en 870)

Empereur de Grande-Moravie

Rastislav naît, probablement dans la décennie 820, dans une famille princière, dans un territoire encore peu christianisé, où la population parle la langue slavonne et suit les rites et croyances de la religion slave [1].

Il serait le neveu du prince Mojmir qui unit, dans les années 830, la principauté de Nitra [2] et celle de Morava pour créer la Grande-Moravie [3]. Cette union se passe dans un contexte de tension avec les francs, dont l’influence se ressent militairement et culturellement.

En 828, l’archevêque de Salzbourg [4], Adalram représentant du clergé de la Francie orientale [5], consacre par exemple une église à Nitra [6].

La création de la Grande-Moravie se situe donc dans un contexte de résistance à l’influence franque, par l’union des différentes principautés slaves qui sont apparues depuis le début des années 800. L’émergence d’un pouvoir politique slave uni, avec des velléités d’indépendance vis-à-vis des francs, engendre une réaction forte de la part du roi de Francie orientale, Louis le Germanique : il envahit la Grande-Moravie en août 846 et dépose Mojmir, vaincu.

Pour diriger la Grande-Moravie, les francs installent Rastislav, dans une logique de clientélisme. On trouve une trace de cette campagne dans les annales de Fulda [7].

On peut supposer que le choix de Rastislav par Louis le Germanique est poussé par le fait que celui-ci ait été otage à la cour du souverain franc. Dans le Haut Moyen-Âge, il est en effet coutume d’envoyer des enfants de la famille dirigeante d’un état vassal dans la cour de son suzerain. Et si Mojmir manifeste, au cours de son règne, une certaine volonté d’indépendance, la principauté de Morava rendait un tribut au pouvoir franc depuis 822, et il paraît donc tout à fait possible que le neveu de Mojmir ait été élevé à Francfort [8], à la cour de Louis.

Rastislav est donc installé par le pouvoir franc, mais son règne va marquer une véritable continuation de la résistance à Louis le Germanique entamée par son oncle. Pour cela, il s’appuie à la fois sur les dissensions du royaume de Francie orientale, l’action militaire mais aussi sur le processus de christianisation.

Dès 861, Rastislav s’adresse au pape Nicolas 1er afin d’obtenir l’envoi de missionnaires qui maîtrisent la langue slave, afin d’accélérer la christianisation du territoire sans que celle-ci soit le fait de missionnaires issus de la Germanie [9] proche, ce qui renforcerait l’influence franque, mais sa lettre reste sans réponse.

Alors que l’absence de conflits dans les premières années laisse supposer que Rastislav remplit le rôle que le pouvoir franc lui a assigné, on trouve assez rapidement des signes d’activité du nouveau souverain. Le prince de Francie orientale, Carloman, chargé de la surveillance de la frontière avec la Grande-Moravie, s’associe à Rastislav en 862, et entre en rébellion contre son père Louis le Germanique. La révolte échoue quand Carloman est vaincu par les armées de son père.

Après cet échec, Rastislav continue ses efforts de christianisation de la Grande-Moravie, et s’adresse, en 863, à une autre haute autorité temporelle et spirituelle de l’époque : l’empereur byzantin [10], Michel III.

Cette fois-ci, il demande non seulement des missionnaires, mais l’envoi d’un évêque qui puisse s’installer sur le territoire. L’instauration d’un diocèse slave conforterait l’autonomie du territoire, qu’on pouvait considérer, à cette époque, sous l’autorité de l’archidiocèse franc de Salzbourg.

En réponse à cette missive, Michel III envoie deux missionnaires grecs, Constantin qui prendra plus tard le nom de Cyrille et Méthode. Les deux frères, pour répandre la doctrine chrétienne, vont créer l’alphabet glagolitique [11], pour transcrire la langue slave, qui est jusque-là orale. A l’aide de cette invention, ils traduisent la liturgie et les Saintes Écritures en slavon [12], ce qui permet de s’adresser directement à la population, sans passer par le latin, qui est la langue liturgique utilisée par le clergé franc. Leur mission d’évangélisation est considérée comme un succès, et, en 869, le pape Adrien II élève Méthode au rang d’archevêque de Sirmium [13], avec autorité, notamment, sur le territoire de Rastislav. Cela consolide la position d’une autorité religieuse slave qui se fasse sans la domination franque.

Cependant, la libération progressive de l’influence franque dérange Louis le Germanique, qui va s’employer à rétablir une domination sur la Grande-Moravie. En 865, le souverain se réconcilie avec son fils Carloman, à la suite de la révolte de ce dernier. Alors que Rastislav avait profité des disputes dans la famille royale pour étendre son territoire, il doit maintenant faire face à un ennemi uni, qui cherche à restaurer son autorité à la frontière est de son territoire.

En 868, le souverain franc charge Carloman d’entreprendre des expéditions contre Rastislav, soldées par deux défaites des Moraves [14] et des pillages effectués par l’armée franque.

Alors qu’une troisième expédition est prévue en Grande-Moravie, Louis tombe malade, et les campagnes suivantes sont menées par Carloman et son frère Charles dit le Gros. Face à ces menaces, il semble que Rastislav réorganise les domaines de Grande-Moravie, et attribue un fief proche de la frontière à son neveu Svatopluk.

Mais cette réorganisation se retourne contre le souverain : alors que les francs envahissent une 3ème fois, Svatopluk entre en négociations avec Carloman, et reconnaît le prince franc comme son suzerain. Selon les Annales de Fulda, en apprenant cela, Rastislav prévoit de faire assassiner son neveu durant un banquet, mais celui-ci aurait été prévenu, et aurait prétendu être parti à la chasse. Rastislav part donc à la poursuite de son neveu, mais tombe dans une embuscade tendue par celui-ci. Svatopluk livre donc son oncle à Carloman, qui l’emprisonne pour le remettre à Louis le Germanique au retour de son expédition.

Carloman livre enfin le souverain de la Grande-Moravie à son père Louis le Germanique. Ce dernier organisa son jugement le jour où ses vassaux bavarois, slaves et francs venaient lui porter tribut dans la ville de Ratisbonne [15], en Bavière [16]. En présence de ceux-ci, Rastislav est condamné à mort, mais le roi franc commue cette peine. Il est donc condamné à l’emprisonnement et l’aveuglement. De ce fait, le souverain franc met fin au règne de Rastislav, et met en scène le retour de la main franque sur la Grande-Moravie.

Si les sources ne donnent pas plus de détails concernant sa fin, il est probable que Rastislav meure peu de temps après l’exécution de son aveuglement, dans un monastère bavarois.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Nora Berend, Przemyslaw Urbanczyk et Przemislaw Wiszewski, Central Europa in the High Middle Ages. Bohemia -Hungary and Poland c.900-c.1300, Cambridge, Cambridge University Press, 2013, 546 p. (ISBN 978-0-521-78695-9)

Notes

[1] La mythologie slave est l’ensemble de croyances cosmologiques et religieuses des peuples slaves avant leur évangélisation. Ses éléments datent du Néolithique, voire du Mésolithique. Elle partage avec les cultures celte, germanique, grecque et persane — elles aussi issues de la religion proto-indo-européenne — les mêmes schémas. L’arrivée et l’expansion du christianisme font disparaitre certains éléments de cet ensemble et en transforment d’autres — certains saints chrétiens sont d’anciens dieux slaves — mais quelques croyances slaves persistent, parfois jusqu’au 20ème siècle, dans des régions isolées.

[2] La principauté de Nitra est une principauté slave du Haut Moyen Âge, située sur le territoire de l’actuelle Slovaquie. Le siège de la principauté était la ville de Nitra. Cette principauté constitue historiquement le premier État slovaque connu.

[3] La Grande-Moravie était un royaume slave. De 833 jusqu’au début du 10ème siècle, il s’étendit sur les territoires des actuelles Tchéquie, Allemagne orientale, Slovaquie et Hongrie nord-occidentale, le sud de la Pologne avec la région de Cracovie et l’ouest de l’Ukraine avec la Galicie. Le premier usage du terme « Grande-Moravie » remonte à l’ouvrage de Constantin VII Porphyrogénète De Administrando Imperio (écrit vers 950). Le terme « Moravia » renvoyait non seulement à la région correspondant à l’actuelle Moravie mais aussi aux territoires autour de la rivière Morava ou de sa capitale appelée Morava, dont l’emplacement reste actuellement inconnu (peut-être se trouve-t-elle sous une grande ville actuelle telle Brno, Nitra ou Bratislava).

[4] L’archidiocèse de Salzbourg est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique en Autriche. Il fut créé comme diocèse en 739 et élevé au rang d’archidiocèse le 20 avril 798. L’archevêché est situé à la cathédrale Saint-Rupert de Salzbourg, et son autorité s’exerce notamment sur le land de Salzbourg et le nord-est du Tyrol. La province ecclésiastique de Salzbourg a pour suffragants les diocèses de Feldkirch, Graz-Seckau, Gurk et Innsbruck, couvrant ainsi l’ouest et le sud de l’Autriche.

[5] La Francie orientale est la partie orientale de l’empire carolingien partagé lors du traité de Verdun en 843. Elle échoit à Louis le Germanique. Ce royaume comprenait la part orientale de l’ancienne Austrasie, la Saxe, la Thuringe et la Bavière. Le royaume des Francs orientaux ne gardera que sous les Carolingiens le nom de Francie qui sera dès l’origine également utilisé pour désigner deux régions : l’une originellement peuplée de Francs, la Francie du Rhin ou Lotharingie (« Rheinfranken »), l’autre colonisée par eux, la Francie du Main, ou Franconie (« Mainfranken »).

[6] Nitra est une ville de Slovaquie occidentale. Avec Bratislava, c’est l’une des plus anciennes villes de Slovaquie. Nitra se situe au bord de la rivière portant le même nom, au pied du mont Zobor, dans l’ouest de la Slovaquie. Elle donne aussi son nom à la région de Nitra.

[7] Les Annales de Fulda comptent parmi les grands ensembles d’annales de l’époque carolingienne. Composées dans le royaume de Francie orientale, elles existent en versions en partie différentes et couvrent au maximum la période allant de 715 à 901. À partir de 830, elles font pendant aux Annales de Saint-Bertin, de Francie occidentale, et aussi à la Chronique de Réginon de Prüm.

[8] Francfort-sur-le-Main est une ville d’Allemagne, généralement appelée simplement Francfort malgré le risque de confusion avec la ville de Francfort-sur-l’Oder. Située sur le Main, la ville est la cinquième ville d’Allemagne par sa population et la plus grande du Land de Hesse. La ville occupe une position centrale en Europe. Elle est distante de 393 km de Munich, 399 km de Bruxelles, 444 km d’Amsterdam, 415 km de Zurich, 582 km de Paris. Les villes situées près de Francfort sont Wiesbaden, Mayence, Darmstadt, Offenbach et Hanau. À partir de 855 les empereurs germaniques y sont nommés avant d’être couronnés à Aix-la-Chapelle.

[9] La Germanie est le nom donné, dans l’Antiquité, à la région d’Europe centrale séparée du monde romain par le Rhin et le Danube et s’étendant approximativement, à l’est, jusqu’à la Vistule. Le territoire de la Germanie était peuplée par les Celtes avant que divers peuples germaniques ne s’y installent au cours du 1er millénaire av. jc. La Germanie antique ne correspond pas à l’Allemagne actuelle, même si certains territoires importants des unes et des autres peuvent se superposer. Le nom de Germanie est utilisé par les Romains, avec différents qualificatifs, incluant des territoires qui ne sont pas aujourd’hui allemands d’une part, et des contrées actuellement allemandes sans aucune équivoque possible, qui n’étaient pas d’un point de vue administratif en Germanie romaine, d’autre part. Les anciens, depuis le 2ème siècle av. jc jusqu’à l’arrivée massive des peuples slaves au vie siècle, nommaient Germanie l’espace limité au nord par la mer Baltique et la mer du Nord, au sud par les Beskides occidentales et le nord des Alpes, à l’est par la Vistule et à l’ouest par le Rhin.

[10] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[11] L’alphabet glagolitique est le plus ancien alphabet slave. Il était utilisé dans la Grande-Moravie mais il a été inventé par les frères Cyrille et Méthode au monastère de Polychron. Il tire son nom du vieux mot slave glagoljati qui signifie dire. Il est couramment utilisé, au Moyen Âge, en Croatie, en Bulgarie ou au Monténégro, sporadiquement au Royaume de Bohême. Au cours du 10ème siècle, l’alphabet cyrillique a progressivement remplacé l’alphabet glagolitique par substitution aux lettres glagolitiques des lettres grecques correspondantes.

[12] Le vieux-slave aussi appelé vieux bulgare, vieux macédonien ou slavon du sud est la plus ancienne langue slave attestée. Contrairement à une idée reçue, c’est l’ancêtre non de toutes les langues slaves (rôle tenu par le proto-slave) mais du bulgare et du macédonien actuels. C’est donc une langue slave méridionale, qui s’écrivait initialement au moyen de l’alphabet glagolitique, imaginé par les missionnaires byzantins Cyrille et Méthode. Le vieux-slave a été la langue officielle (de chancellerie) et liturgique du Premier Empire bulgare, des métropoles orthodoxes de tous les États issus de la division de la Rus’ kiévienne, de l’Empire serbe et du Royaume des Bulgares et des Valaques (comme le nommaient les chroniques et chancelleries de l’époque — aujourd’hui on l’appelle « Second empire bulgare » ; en sont issus le Tsarat de Vidin, celui de Veliko Trnovo, les despotats de Macédoine et de Dobrogée, et les Principautés danubiennes (plus tard : roumaines) de Moldavie et Valachie). Au sud du Danube, il demeura après la conquête turque et jusqu’à la fin du XIXe siècle la langue liturgique de l’Église orthodoxe des Balkans.

[13] Sirmium, aujourd’hui Sremska Mitrovica, dans la province de Voïvodine, en Serbie était une cité romaine située dans la province de Pannonie. Originellement fondée par les Celtes au 3ème siècle av. jc et conquise par les Romains au 1er siècle av. jc, elle fut la capitale économique de la province de Pannonie et l’une des quatre capitales de l’Empire romain au temps de la Tétrarchie.

[14] La Moravie est une région d’Europe centrale, ayant jadis englobé l’actuelle République tchèque et un large territoire autour, mais formant aujourd’hui la région historique orientale de la République tchèque. Ses villes principales sont Brno et Olomouc. Dans le premier tiers du 11ème siècle, la Moravie est rattachée à la Bohême. Elle prend le nom de margraviat de Moravie, en usage jusqu’au 20ème siècle, ou de duché de Méranie (adaptation de la prononciation allemande).

[15] Ratisbonne, est une ville allemande, située dans le Land de Bavière et baignée par le Danube. Elle est située à 88 kilomètres de Nuremberg et à 103 kilomètres de Munich, proche de la République tchèque. La ville est le chef-lieu du district du Haut Palatinat et du Landkreis de Regensburg. Après des troubles intérieurs en 1500, le Roi des Romains et futur empereur Maximilien 1er intervint et appliqua une constitution (la Regimentsordnung) à la ville. Modifiée en 1514, elle reste formellement valable jusqu’en 1803. En 1519, lors d’un pogrom, la communauté juive, la plus grande d’Allemagne à l’époque, fut chassée de la ville. Les habitants profitèrent de la transition de pouvoir après la mort de Charles Quint pour détruire l’ancien quartier juif.

[16] Le duché de Bavière est une ancienne principauté allemande qui fut membre du Saint-Empire romain germanique puis rattaché à l’Électorat de Bavière. Sa capitale était la ville de Munich. Vers l’an 600, le territoire de l’actuel État libre de Bavière était occupé par trois tribus : les Baiern, qui ont donné leur nom au pays (Bavière se dit Bayern en allemand), les Francs et les Suèves. Tandis que l’actuelle Bavière du Nord tombait sous la souveraineté des Francs, les Alamans et les Bavarois formaient, au sud, des territoires souverains séparés par la rivière Lech. À ses débuts, le duché de Bavière s’étendait loin vers l’est et le sud, jusqu’à la Carinthie actuelle, en Basse-Autriche et en Haute-Italie. Mais le cœur du pays se situait sur le Danube. Aux 10ème et 12ème siècles, ces territoires ont donné naissance aux duchés de Bavière, de Carinthie et d’Autriche. Le principal siège ducal était Ratisbonne.