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L’histoire pour le plaisir

Anatolius

dimanche 9 mars 2025, par lucien jallamion

Anatolius (421-451)

Diplomate et général de l’Empire romain d’Orient-Consul en 440

l'empire romain d'occident et l'empire d'orient en 395Il est très influent sous le règne de Théodose II, et commande des armées orientales de l’Empire pendant 13 ans. Il mène à plusieurs reprises des négociations avec Attila.

En 421, Anatolius dirige une armée romaine en Arménie perse [1] pendant la guerre contre les Sassanides. [2]

Il est en suite magister militum per Orientem [3] de 433 à 446. Il devient consul en 440, conjointement avec l’empereur d’Occident Valentinien III.

En tant que magister militum, il construit la forteresse de Théodosiopolis [4] le long de la frontière avec la Persarménie [5] au milieu des années 430. En 440, il dirige des travaux à Héliopolis en Phénicie [6] et reconstruit les murs de Gérasa [7] en Arabie.

En 440 le roi sassanide Yazdgard II attaque les Romains. Théodose II envoie Anatolius pour négocier. Anatolius rejoint l’armée sassanide, met pied à terre et s’avance à pied. Yazdgard, informé qu’il est le général romain, et déconcerté par son attitude, se retire dans son camp avec son armée. Il reçoit l’envoyé de Théodose, le traitant avec honneur et accepte la paix.

En 442, Anatolius fait don à l’église d’Édesse [8] d’un reliquaire en argent contenant les ossements de l’apôtre Thomas. Il construit une église à Antioche [9] qui porte le nom de Basilique d’Anatolius. Il reçoit plusieurs lettres de Theodoret, lui demandant son aide.

En 443, Anatolius réussit à conclure une trêve d’un an avec Attila. En 446, il termine son service de magister militum per Orientem ; l’année suivante, il est mentionné comme patricien [10]. En 448, il négocie un nouvel accord de paix avec Attila, acceptant de verser un tribut annuel de 2 100 livres d’or.

En 450, cependant, Attila entre à nouveau en guerre contre l’empire romain, sous prétexte que l’empereur héberge des fugitifs du royaume hunnique. Il répond à une offre de pourparlers qu’il ne traitera qu’avec des ambassadeurs de rang consulaire et cite les noms de Nomus , Senator et Anatolius. Anatolius, alors magister militum praesentalis [11], poste qu’il occupe au moins jusqu’à l’année suivante, part à la rencontre d’Attila.

Le roi le reçoit d’abord avec animosité, mais se montre sensible aux discours et aux cadeaux d’Anatolius. Il accepte les conditions de la paix de 448, cesse d’attaquer l’empire et renonce au territoire au sud du Danube [12] qui lui a été cédé ; il semble que la libération de nombreux prisonniers romains est une concession faite personnellement aux délégués.

En 451, Anatolius participe au Conseil de Chalcédoine [13] en tant que doyen des représentants impériaux.

Au début du règne de Marcien, Florentius et Anatolius dissuadent l’empereur de soutenir le soulèvement des Arméniens contre l’empire sassanide.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Anatolius (consul) »

Notes

[1] L’Arménie perse désigne l’Arménie sous la domination perse, de 428 à 646 puis de 1639 à 1828. Cette partie de l’Arménie historique est divisée en 1747 entre khanat d’Erevan, khanat de Nakhitchevan et khanat du Karabagh. Elle disparaît définitivement avec le traité de Turkmanchai, qui l’annexe à la Russie.

[2] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[3] e magister militum est un officier supérieur de l’armée romaine durant l’Antiquité tardive. Son nom est souvent traduit par « maître de la milice » ou « maître des milices ». À l’origine, on distinguait le magister peditum ou commandant de l’infanterie et le magister equitum ou commandant de la cavalerie. Les deux fonctions furent à l’occasion réunies et leur titulaire prit le titre de magister utriusque militiae. Le commandant des corps demeurant à la disposition de l’empereur près de la capitale fut appelé magister militum praesentales. En Orient, la fonction cessa d’exister avec la création des thèmes où le gouverneur (strategos), cumula les fonctions militaires et civiles.

[4] Erzurum ou Erzéroum est une ville d’Anatolie orientale, aujourd’hui en Turquie. Préfecture de la province du même nom. La naissance d’Erzurum remonte au 5ème siècle lorsque l’empereur Théodose II fonda une place militaire aux confins orientaux de l’empire byzantin : Theodosiopolis, objet de luttes entre Sassanides, musulmans et byzantins.

[5] La Persarménie, est la septième province de l’Arménie historique selon le géographe arménien du 7ème siècle Anania de Shirak. Elle est située sur la rive occidentale du lac d’Ourmia, au nord-ouest de l’actuel Iran.

[6] Baalbek ou Héliopolis à l’époque hellénistique, est une ville du Liban, chef-lieu du district de Baalbek. La ville antique se situe dans le nord de la plaine de la Bekaa ; elle est composée de ruines de l’époque gréco-romaine, ainsi que de traces plus anciennes de l’époque sémitique.

[7] Jerash est le chef-lieu de la province de Jerash, dans le Nord du royaume de Jordanie. La ville moderne s’est établie autour du site de l’antique cité de Gérasa, parfois francisée en Gérase.

[8] Édesse était la capitale de l’Osroène, un petit État d’abord indépendant de 132 av. jc à 216 ap. jc, devenu province romaine en 214, puis incorporé au diocèse d’Orient. Vers 204, Abgar IX se convertit au christianisme. C’est, dans l’histoire du christianisme, le premier roi chrétien. À la suite de cette conversion, le christianisme syriaque se développa autour d’Édesse et de nombreux monastères furent construits, en particulier celui de la colline, le Torâ d-Ourhoï. En 216, l’empereur Romain Caracalla s’empara définitivement du petit royaume, qui devint une province romaine. En 262, le roi des Perses sassanides Chahpuhr Ier occupa brièvement Édesse puis l’abandonna du fait de l’arrivée du roi de Palmyre Odenath II venu défendre la ville. Celui-ci, allié de l’empereur romain Gallien, avait en charge la défense de ses territoires en Orient. À partir de 250, Édesse, où le christianisme avait bien progressé, accueillit les chrétiens chaldéens, chassés de Perse par les Sassanides.

[9] Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne, chef-lieu de la province de Hatay.

[10] Un patricien est durant la période romaine un citoyen qui appartient, par sa naissance, à la classe supérieure ancienne et traditionnelle, et par ce rang détient diverses prérogatives politiques et religieuses. La classe des patriciens se distingue à Rome du reste de la population dite plébéienne.

[11] e magister militum est un officier supérieur de l’armée romaine durant l’Antiquité tardive. Son nom est souvent traduit par « maître de la milice » ou « maître des milices ». Le commandant des corps demeurant à la disposition de l’empereur près de la capitale fut appelé magister militum praesentales.

[12] Le Danube est le deuxième fleuve d’Europe par sa longueur (après la Volga qui coule entièrement en Russie). Il prend sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne lorsque deux cours d’eau, la Brigach et la Breg, se rencontrent à Donaueschingen où le fleuve prend le nom de Danube. La longueur du Danube dépend du point de départ considéré : 2 852 km pour la confluence de Donaueschingen mais 3 019 km à partir de la source de la Breg. Il coule vers l’est et baigne plusieurs capitales de l’Europe centrale, orientale et méridionale

[13] Le concile de Chalcédoine est le quatrième concile œcuménique et a eu lieu du 8 octobre au 1er novembre 451 dans l’église Sainte-Euphémie de la ville éponyme, aujourd’hui Kadıköy, un quartier chic de la rive asiatique d’Istanbul. Convoqué par l’empereur byzantin Marcien et son épouse l’impératrice Pulchérie, à partir du 8 octobre 451, le concile réunit 343 évêques dont quatre seulement viennent d’Occident. Dans la continuité des conciles précédents, il s’intéresse à divers problèmes christologiques et condamne en particulier le monophysisme d’Eutychès sur la base de la lettre du pape Léon 1er intitulée Tome à Flavien (nom du patriarche de Constantinople, destinataire de la lettre du pape).