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Ursule de Cologne dite sainte Ursule

vendredi 7 mars 2025, par lucien jallamion

Ursule de Cologne dite sainte Ursule (4ème siècle)

Selon la légende dorée de Jacques de Voragine, il s’agirait d’une princesse bretonne des Cornouailles [1] qui aurait accompli un pèlerinage en Europe de 3 ans.

Elle aurait été capturée par les Huns [2] à Cologne [3], et aurait refusé d’épouser leur chef Uldin ou son petit-fils Attila, et donc d’abjurer sa foi et perdre sa virginité. Elle fut massacrée, criblée de flèches par les Huns qui assiégeaient Cologne, ainsi que ses suivantes.

Plusieurs variantes ont été proposées à l’origine de la légende de sainte Ursule. 3 de ces récits situent sa vie et son martyre respectivement au 3 et 4ème siècle. Une source de la légende peut être trouvée dans l’Historia regum Britanniae [4] deGeoffroy de Monmouth ou dans un texte d’Usuard, repris dans Le grand dictionnaire historique [5], ou Le mélange curieux de l’histoire sacrée de Louis Moreri ,

Au début du 5ème siècle une basilique funéraire est reconstruite à Cologne sur les tombes de martyres massacrées par une armée de Huns en 383. On y ajouta un nom lu sur une inscription funéraire voisine, Ursula. En 1106, des fouilles dans le cimetière qui entourait l’église mirent au jour de nombreux restes humains, aussitôt qualifiés de reliques, qui justifièrent le nombre de ces 11 vierges. Sur ces bases se développa la légende.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire De l’Armorique à la Bretagne 383-600. Uchronie de sa fondation et des saints patrons, Gouesnou, Marc Le Roux, 2014, 389 p. (ISBN 978-2-9551189-0-0, BNF 45010184).

Notes

[1] Les Cornouailles ou la Cornouailles est un comté d’Angleterre et une nation celtique situé à l’extrémité sud-ouest du pays. Sa capitale est Truro. Limité à l’est par le fleuve Tamar, il a une superficie de 3 563 km²

[2] Les Huns sont un ancien peuple nomade originaire de l’Asie centrale, dont la présence en Europe est attestée à partir du 4ème siècle et qui y établirent le vaste empire hunnique. L’origine des Huns est disputée. Les Huns ont joué un rôle important dans le cadre des grandes invasions qui contribuèrent à l’écroulement de l’Empire romain d’Occident. Sous le règne d’Attila, l’empire est unifié mais ne lui survit pas plus d’un an. Les descendants et successeurs des Huns occupent encore diverses parties de l’Europe de l’Est et d’Asie centrale entre les 4ème et 6ème siècles, et laissent encore quelques traces dans le Caucase jusqu’au début du 8ème siècle.

[3] La ville doit son nom de Cologne à l’impératrice romaine Agrippine, épouse de l’empereur Claude, qui éleva son lieu de naissance au rang de colonie en l’an 50, sous le nom de Colonia Claudia Ara Agrippinensium. Les Romains y tenaient une garnison et des axes routiers convergeaient vers un pont de bateaux sur lequel transitait un important commerce avec toutes les régions de la Germanie. En raison de son importance stratégique sur le limes du Rhin et de la présence de l’armée et de la clientèle germanique, l’endroit attira de nombreux marchands et devint un foyer d’artisanat et de commerce. Centre militaire, la ville fut la résidence de l’empereur gaulois Postume de 260 à 268, et le lieu de l’usurpation éphémère de Silvanus en 355. Les Romains introduisirent le christianisme à Cologne, qui devint siège épiscopal à partir du 4ème siècle. Des Francs se sont regroupés au cours de la seconde moitié du 5ème siècle pour fonder un royaume à Cologne, qui est intégré dans le royaume franc de Clovis. À partir du 7ème siècle, ils sont désignés sous le nom de Francs ripuaires.

[4] L’Historia regum Britanniae (en français : « Histoire des rois de Bretagne ») est une œuvre rédigée en latin entre 1135 et 1138, par l’écrivain gallois Geoffroy de Monmouth. Le texte présente une histoire légendaire des rois de l’île de Bretagne depuis Brutus, fondateur mythique de la lignée, jusqu’à Cadwaladr. On y trouve la première apparition de personnages marquants tels que Merlin ou Uther Pendragon.

[5] Le Grand Dictionnaire historique, ou Le mélange curieux de l’histoire sacrée et profane, a été la première fois édité à Lyon en 1674 en un volume. Il contient principalement des articles historiques et biographiques. Moréri l’a dédié à Gaillard de Longjumeau, évêque d’Apt, où il fut nommé aumônier. On peut dire pour simplifier que c’est le premier grand dictionnaire français des noms propres. Cette encyclopédie, particulièrement riche sur les plans géographique et historique, a créé un engouement immédiat dans toute l’Europe, et ce succès a duré presque tout le siècle qui suivit sa parution, entraînant de nombreuses rééditions.