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Ricuin de Verdun

samedi 25 janvier 2025, par lucien jallamion

Ricuin de Verdun (mort en 923)

Comte de Verdun des 9ème et 10ème siècles

Blason de VerdunRicuin est mentionné pour la première fois comme comte de Verdun [1] dans une donation faite par Zwentibold, roi de Lotharingie [2] le 14 août 895 en faveur des moines de Saint-Mihiel [3].

Le même roi les qualifie, lui et Wigéric de comtes méritoires le 23 janvier 899.

Après la mort de ce roi, Richwin se rallie à Charles III le Simple, roi de Francie occidentale [4], lequel le cite dans une charte datée du 12 février 912.

Il apparaît de nouveau avec le comte palatin Wigéric et son fils Otton parmi les témoins d’une autre charte du roi Charles le Simple le 9 janvier 916.

Wigéric meurt peu après et Richwin épouse Cunégonde, la veuve de ce dernier.

Il fut également abbé laïc de Moyenmoutier [5] et de Saint-Pierre de Metz [6], ce qui laisse entendre qu’il aurait peut-être été également comte de Metz [7].

En 921, il participe à la révolte des nobles lotharingiens contre le roi Charles et se tourne vers Henri 1er l’Oiseleur, roi de Francie orientale [8].

Le 15 novembre 923, il est assassiné dans son lit par Boson, fils de Richard le Justicier, peut-être au nom de son beau-fils Adalbéron qui sera évêque de Metz [9] quelques années plus tard.

Son assassinat, par le frère du nouveau roi de Francie occidentale, Raoul de Bourgogne est probablement révélateur d’un nouveau revirement de la noblesse lotharingienne, cette fois en faveur de la Francie occidentale.

Ricuin avait épousé en premières noces une fille du comte Enguerrand et de sa femme Friderada, dont on ne sait pas grand-chose. Celle-ci avait donné naissance à un fils, Otton, qui sera plus tard duc de Lotharingie. Sa seconde épouse, Cunégonde, était veuve du comte palatin Wigéric et petite-fille par sa mère de Louis II le Bègue, roi de Francie occidentale.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Jean-Pol Evrard, « Les comtes de Verdun aux xe et xie siècles », Publications de la Section historique de l’Institut Grand-Ducal de Luxembourg,‎ 1981

Notes

[1] Le comté de Verdun était un comté médiéval souverain dans le duché de Basse-Lotharingie. Les souverains du comté de Verdun se qualifiaient de comtes par la grâce de Dieu. Le pays était situé près de la Basse Lotharingie au sein du Saint-Empire romain germanique. L’évêché de Verdun le bordait à l’est. La forêt d’Argonne formait la frontière occidentale du comté, mais il comprenait également les forteresses de Montfaucon-d’Argonne et de Vienne-le-Château. Selon un diplôme impérial émis en 1156, l’évêque Haymon de Verdun a reçu le droit de nommer les comtes, mais les comtes de la dynastie des Ardennes-Bouillon ont rendu la fonction héréditaire à la fin du 10ème siècle.

[2] La Lotharingie désigne le royaume de Lothaire II du latin Lotharii Regnum, arrière-petit-fils de Charlemagne. Il fut constitué en 855. Après sa mort, elle fut l’enjeu de luttes entre les royaumes de Francie occidentale et de Francie orientale, avant d’être rattachée au Saint Empire romain germanique en 880. Il devint un duché au début du 10ème siècle. Dans la deuxième moitié du 10ème siècle, le duché fut scindé en un duché de Basse Lotharingie et un duché de Haute Lotharingie, qui deviendra la Lorraine.

[3] Saint-Mihiel se situe au centre du département de la Meuse, à mi-chemin entre Bar-le-Duc et Verdun, à 30,1 km au nord-est de la préfecture du département, Bar-le-Duc, à 32,5 km au sud-est de Verdun et à 51,2 km au nord-ouest de Nancy. Saint-Mihiel est à l’origine le lieu d’une abbaye, dont le site primitif est situé à la ferme Saint-Christophe, environ sept kilomètres plus à l’est de la ville en direction de Woinville, vers le ruisseau de la Marsoupe. À l’époque, le petit hameau de quelques habitations et quelques fermes est connu sous le nom de Godonécourt. Avec le développement de la christianisation, Godonécourt se dote d’une paroisse dont l’église est dédiée aux saints Cyr et Julitte. La paroisse dépend de l’évêque de Verdun, et fait partie de l’archidiaconé de la Rivière (c’est-à-dire de la vallée de la Meuse), qui, avec celui de la Woëvre, de l’Argonne et de la Princerie compose le territoire dépendant de l’évêque de Verdun. À la fin de la période franque, ce domaine appartient au comte Vulfoad ou Vulfoald, un seigneur qui habite le château de Trognon, situé sur les hauteurs de Heudicourt. Avec sa femme Adalsinde, il est à l’origine de la fondation de l’abbaye en 709, qu’il dote de nombreux biens, ce qui est attesté dans une charte de donation datée de la quinzième année du règne de Childebert, conservée jusqu’en 1791 aux archives de l’abbaye. En 755, Pépin le Bref donne ce domaine, qu’il vient de confisquer à Vulfoad, à Fulrad, abbé de Saint-Denis. Vulfoad avait été accusé de trahison et condamné à mort, avant d’être gracié par Fulrad. L’abbé Fulrad y installe un monastère dédié à saint Michel.

[4] La Francie occidentale est le royaume que reçut le carolingien Charles le Chauve (840-877) lors du partage de Verdun, en 843. Il s’agit des anciennes régions de Neustrie et d’Aquitaine, avec la partie ouest de l’Austrasie et le nord de la Bourgogne, autrement dit, la France des quatre fleuves. Cette partie apparaît vite comme la seule Francie, puisqu’au 10ème siècle, la Francie orientale devient Germanie puis l’Empire germanique. Cette Francie politique disparaît alors du vocabulaire pour devenir simplement France ou royaume des Francs

[5] L’abbaye de Moyenmoutier, ou l’abbaye Saint-Hydulph, était une abbaye de l’ordre de Saint-Benoît, située à Moyenmoutier, dans le département des Vosges (France). Cette abbaye abrita jusqu’à 300 religieux. Elle fut fondée vers l’an 671 par Saint Hydulphe, chorévêque de Trèves qu’il quitta pour se retirer dans la solitude des Vosges et y vivre en ermite. Cette abbaye fut soumise dès le commencement aux rois d’Austrasie et ensuite à l’empereur Charlemagne et à ses successeurs. Par la suite, les ducs de Lorraine y exercèrent des droits régaliens sous l’autorité des empereurs.

[6] Metz est une commune française située dans le département de la Moselle, en Lorraine. Préfecture de département. Metz et ses alentours, qui faisaient partie des Trois-Évêchés de 1552 à 1790, se trouvaient enclavés entre la Lorraine ducale et le duché de Bar jusqu’en 1766.

[7] En 870, le traité de Meerssen fait entrer le comté de Metz dans le domaine de Louis le Germanique. Il y a eu à Metz deux sortes de comtes : - les comtes royaux ainsi nommés parce qu’ils étaient investis par le roi des Francs, puis le roi de Germanie. - les comtes palatins nommés par les évêques de Metz pour gérer leurs affaires ; ils exercent en même temps que les comtes royaux. Au 11ème siècle, l’influence de l’empereur germanique, héritier des rois de Germanie, s’éloigne, les comtes royaux deviennent ducs de Lorraine alors que les évêques, résidant sur place, concentrent de plus en plus en leurs mains le pouvoir temporel dont ils délèguent l’exercice à leurs comtes palatins ; ceux-ci deviennent des comtes épiscopaux.

[8] La Francie orientale est la partie orientale de l’empire carolingien partagé lors du traité de Verdun en 843. Elle échoit à Louis le Germanique. Ce royaume comprenait la part orientale de l’ancienne Austrasie, la Saxe, la Thuringe et la Bavière. Le royaume des Francs orientaux ne gardera que sous les Carolingiens le nom de Francie qui sera dès l’origine également utilisé pour désigner deux régions : l’une originellement peuplée de Francs, la Francie du Rhin ou Lotharingie (« Rheinfranken »), l’autre colonisée par eux, la Francie du Main, ou Franconie (« Mainfranken »).

[9] Fondé vers le 3ème siècle, l’évêché de Metz a longtemps été une entité à la fois politiquement puissante et riche. Opposé à la bourgeoisie messine puis soumis à l’influence du royaume de France, il va progressivement perdre son poids économique puis son influence politique. Aujourd’hui l’évêque de Metz a la particularité d’être l’un des deux seuls évêques catholiques au monde à ne pas être formellement nommés par le Pape, mais par un pouvoir temporel (le concordat en Alsace-Moselle confiant au président de la République française la nomination de l’évêque de Metz et de l’archevêque de Strasbourg).