Catherine de Clèves (1417-1479)
Duchesse de Gueldre par mariage
Elle gouverne comme régente de Gueldre [1] pendant l’absence de son conjoint en 1450.
Fille d’ Adolphe 1er , duc de Clèves [2] et de Marie de Bourgogne (1394-1463) . Elle était une nièce de Philippe le Bon, duc de Bourgogne [3].
Catherine a vécu avec ses parents jusqu’en 1431, bien qu’elle ait déjà été mariée depuis l’année précédente. Elle entretient des liens étroits avec son oncle le duc Philippe de Bourgogne, qui se méfiait de son mari.
Catherine élève sa fille Marie d’Egmont à la cour de Bourgogne. Lorsque son mari punit la ville de Driel [4], il perd le soutien de la population de son duché. Catherine agit comme intermédiaire entre son mari et les États du royaume.
En 1450, le duc Arnold part en pèlerinage à Rome et en Palestine [5]. Pendant son absence, Catherine agit comme régente.
Elle soutient son fils Adolphe lorsqu’il se révolte contre son père. Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, fait capturer Adolphe en 1470, lorsqu’il se révéla être un allié peu fiable. Catherine passe ses dernières années à Lobith [6], où elle meurt en 1476.
Notes
[1] Le comté de Gueldre, devenu à la fin du 12ème siècle duché de Gueldre, est un ancien duché du Saint Empire romain germanique. Au début du 16ème siècle il fut incorporé dans le Cercle de Bourgogne et se trouve actuellement dans les Pays-Bas. Les principales villes sont Arnhem, Nimègue, Zutphen, Venlo, Ruremonde et Tiel ou Thiel.
[2] Le comté de Clèves, devenu au 15ème siècle duché de Clèves est un ancien duché du Saint Empire romain germanique. Il était membre du Cercle du Bas-Rhin Westphalie.
[3] Le duché de Bourgogne est fondé en 880 à partir du royaume de Bourgogne, par les rois carolingiens Louis III et Carloman II et les membres princiers de leur famille qui se partagent l’Empire carolingien de Charlemagne dont ils ont hérité. Ils féodalisent tous les royaumes carolingiens de France en duchés et comtés vassaux des rois de France. Richard II de Bourgogne (dit Richard le Justicier) est nommé marquis puis premier duc de Bourgogne et un des six pairs laïcs primitifs de France par son suzerain le roi Louis III.
[4] Driel est un village situé dans la commune néerlandaise d’Overbetuwe, dans la province de Gueldre
[5] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.
[6] Lobith est un village de la province néerlandaise de Gueldre. Il est situé dans la commune de Zevenaar. Traditionnellement, il est dit que le Rhin entre dans les Pays-Bas à Lobith, ce qui était vrai un jour, mais ne l’est plus aujourd’hui. Depuis une modification artificielle du cours du Rhin, il entre sur le territoire des Pays-Bas, près de Spijk, à quelque 4 km en amont.