Abraham
Principal patriarche des religions juive, chrétienne et musulmane
Il est la figure centrale du Livre de la Genèse [1]. Abraham fait partie des premiers patriarches de la Bible [2]. Initiateur du monothéisme [3], il est l’aïeul du judaïsme, du christianisme et de l’islam. Il est nommé Ibrahim dans le Coran.
Deux passages bibliques mentionnent qu’Abraham est enterré à Hébron [4] et la tradition juive situe la tombe dans des grottes au pied du monument connu comme le tombeau des Patriarches [5].
Dans les premiers chapitres de la Genèse qui relate le début de son histoire, Abraham, habitant de Ur [6], s’appelle Abram. C’est un descendant de Sem , fils de Noé . Il est fils de Terah et a deux frères, Nahor et Haran . Haran meurt en laissant un fils, Loth . Abraham épouse sa demi-sœur Sarah , qui est stérile.
Un jour, Abram quitte Ur avec Terah, Saraï et Loth, son neveu. Ils s’installent à Harran [7], où Terah meurt.
À l’âge de 75 ans, sur ordre de Dieu Abram quitte Harran avec Sara, Loth, ses bergers et ses troupeaux, et va dans le pays de Canaan [8], à Sichem [9] puis au chêne de Mambré [10], où Dieu lui dit qu’il donnera ce pays à sa descendance. Abram y construit un autel, construit un autre autel entre Béthel [11] et Aï où il fait une invocation, puis atteint le Néguev [12] d’où une famine le chasse vers l’Égypte.
Sur la route, Abram demande à Sara de déclarer aux Égyptiens qu’elle est sa sœur, car il pense être tué s’il se présente comme mari d’une si belle femme, tandis qu’avoir une belle sœur lui vaudra d’être bien traité. À leur arrivée, le Pharaon s’attribue Sara pour femme qui est prise dans son palais, et Abram reçoit de nombreux cadeaux.
Abram passe par le Néguev pour refaire une invocation à l’autel qu’il avait construit entre Béthel et Aï. Abram et Loth sont devenus si riches en troupeaux que le pays ne subvient plus à l’ensemble de leurs besoins. Une querelle éclate entre leurs bergers, et Abram recommande à Loth de se séparer de lui pour préserver leur fraternité. Loth s’installe à Sodome [13].
Un jour, Abram apprend la capture de Loth lors d’un sac de Sodome mené par Kedorlaomer , roi d’Élam [14] et maître de cette ville qui se rebellait. Abram poursuit les ravisseurs avec 318 vassaux, les assaille de nuit à Dan [15], les bat et les poursuit jusque vers Damas [16], d’où il ramène Loth parmi d’autres prisonniers, et les biens confisqués lors du sac. À son retour, Abram est béni par Melchisédech , prêtre de Dieu et roi de Salem, à qui il donne la dîme de tout ce qu’il a. Puis le roi de Sodome lui dit de conserver les biens récupérés, ce qu’il refuse personnellement, laissant les vassaux qui l’ont accompagné prendre leur part.
Après ces évènements, Dieu s’adresse à Abram par une vision et conclut avec lui une alliance. Abram se plaint de ne pas avoir d’enfant, d’avoir pour seul héritier son serviteur Éliézer de Damas , et Dieu lui promet une pléiade de descendants. Lorsque Abram lui demande comment il saura que le pays de Canaan lui appartient, Dieu lui donne une liste d’animaux à lui procurer. Abram les coupent en deux, sauf les oiseaux, puis chasse des rapaces qui fondent sur les cadavres. Dieu ajoute alors que ses descendants seront pendant 400 ans esclaves d’un autre pays, dont ils sortiront avec de grands biens pour revenir dans le pays de Canaan qu’il leur a donné, et qui s’étend du Nil [17] à l’Euphrate [18].
Abram accepte la proposition de Sarah qui, pour avoir un fils, lui donne sa servante égyptienne Agar comme femme. Enceinte, sa patronne s’allége à ses yeux, Sarah s’en plaint à Abram. Abram répond qu’Agar est en sa main et qu’elle lui fasse le bien à ses yeux. Sarah fait violence à Agar et Agar fuit. Un messager de Dieu vient à Agar pour qu’elle retourne vers sa patronne et Agar enfante Ismaël.
13 ans après, Abram a 99 ans, Dieu apparaît et lui propose à nouveau une alliance. Il le nomme Abraham, car il lui promet de nombreux descendants parmi lesquels des rois qui régneront sur le pays de Canaan. En échange, Abraham et ses descendants devront le reconnaître comme leur Dieu, et pratiquer la circoncision à l’âge de 8 jours de tous leurs mâles, esclaves et étrangers compris. Dieu change le nom de Saraï en Sarah et lui dit qu’elle enfantera dans un an Isaac, par lequel passera l’alliance, puis s’éloigne. Le jour même, Abraham circoncit tous ses mâles, dont lui-même, Ismaël et ses esclaves.
Dieu se fait voir à Abraham aux chênes de Mambré, et trois hommes sont postés devant lui. Abraham leur offre l’hospitalité. Dieu répète à Abraham que Sarah aura un fils et alerte Abraham pour dire que Sarah a ri de ce qui lui avait été dit pour l’enfant à cause de son âge.
Un jour, Abraham va dans la ville de Guérar [19], et présente Sarah comme sa sœur au roi Abimelech. Le roi envoie prendre Sarah.
Alors qu’Abraham est âgé de cent ans, son fils Isaac naît. Abraham le circoncit à l’âge de huit jours. Le sevrage d’Isaac est fêté par un grand festin fait par Abraham.
Abraham et Abimelech, roi de Guérar, tranchent un pacte. Les serviteurs d’Abimelech accaparent le puits de Beer-Sheva ; Abraham s’en plaint, et donne du bétail à Abimelech, dont 7 agnelles pour témoigner qu’il a lui-même creusé le puits. Ils concluent ainsi une alliance à Beer-Sheva*.
Un jour, Sarah meurt à Hébron, et Abraham la pleure à ses funérailles. Il demande aux fils de Het, aussi appelés Hittites [20], propriétaires du lieu, un tombeau à Hébron pour y enterrer Sarah. Ils lui proposent de choisir parmi tous leurs tombeaux celui qu’il préfère, car ils craignent d’offenser Dieu en lui refusant quelque chose. Abraham choisit la grotte de Makpéla, près de Mambré. Son propriétaire, Éphron, veut la lui donner avec le champ qui l’entoure, mais Abraham tient à payer le champ. Éphron estime la terre à 400 sicles d’argent, qu’Abraham paye. Puis Abraham enterre Sarah.
Un jour, Abraham, vieilli, demande à son plus ancien serviteur de ramener de son pays une femme de sa famille pour Isaac. Le serviteur part pour Aram. Là, le soir venu, il fait s’accroupir les chameaux près du puits et voit Rébecca , petite-nièce d’Abraham, charmante et vierge, y remplir sa cruche. Elle accepte de lui donner à boire, remplit spontanément l’abreuvoir pour désaltérer ses chameaux et lui propose l’hospitalité. Le serviteur dévoile alors l’identité de son maître.
Chez eux, Laban , frère de Rébecca, et son père Betouel , acceptent qu’elle devienne femme d’Isaac. Le serviteur d’Abraham leur offre de nombreux présents, et part le lendemain avec Rébecca. Dès leur retour, Isaac aime et épouse Rébecca
Puis Abraham épouse Ketourah qui lui donne 6 fils. Abraham leur fait des dons et les envoie vers l’est, loin de son fils Isaac. Il meurt heureux à 175 ans. Isaac et Ismaël l’enterrent dans la grotte de Makpéla, à côté de Sarah.
Notes
[1] Le Livre de la Genèse, est le premier livre de la Bible. Ce texte est fondamental pour le judaïsme et le christianisme. Récit des origines, il commence par la création du monde, œuvre de Dieu, suivie d’une narration relatant la création de l’humanité comme étant homme et femme. Adam et Ève forment ce premier couple originel. Ils désobéissent à Dieu et sont exclus du jardin d’Éden. Ils ont une descendance qui s’entre-tue. Avec le temps Dieu constatant que les humains sont malfaisants, décide de leur envoyer un châtiment à travers le Déluge. Seuls Noé, considéré comme juste, et sa famille sont sauvés. Plus tard, Dieu différencie les langues et disperse l’humanité sur la surface de la Terre, lors de l’épisode de la tour de Babel. L’essentiel de la Genèse est ensuite consacré aux cycles d’Abram qui devient d’Abraham, un nomade arrivé dans le pays de Canaan sur inspiration divine, de son petit-fils Jacob, dont la plupart des aventures ont pour cadre le nord du pays, et de ses fils, spécialement Joseph. La tradition juive et chrétienne reconnaît Moïse comme auteur unique, comme pour les autres livres de la Torah (Pentateuque). Les recherches exégétiques, archéologiques et historiques tendent, au vu des nombreux anachronismes, redondances et variations du texte, à remettre en cause l’unicité de son auteur sans pouvoir le démontrer formellement. Ainsi, la Genèse serait, pour l’exégèse historico-critique du 21ème siècle, la compilation de textes écrits entre les 8 et 2ème siècles av. jc, sachant que ces récits relèvent, non pas du registre historique, mais avant tout d’une littérature spirituelle et anthropologique qui s’appuie sur des éléments historiques pour donner du sens aux événements. La Genèse est largement commentée par les rabbins et par les théologiens chrétiens. Avec l’avènement de l’islam, ses personnages font l’objet de multiples interprétations dans le Coran et ses commentaires.
[2] Au sens strict, le terme patriarches désigne les trois pères fondateurs du peuple juif, qui sont présentés dans le Livre de la Genèse. Il s’agit d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Leur vie est marquée par des pérégrinations dans les régions du Néguev et de Sichem. Leur première fonction est de peupler la terre avec leurs descendances. Ils sont membres d’une famille avec laquelle Dieu a scellé l’alliance (Circoncision) en vue d’engendrer une grande nation, les Hébreux. Au sens large, le terme « patriarche » désigne tous les personnages bibliques de la Genèse à partir d’Adam. On parle alors de « patriarches antédiluviens ». Le mot « patriarche » n’est pas utilisé dans la Bible. Il vient du latin patriarcha repris dans la chrétienté et est dérivé du grec patriarkhês (chef de famille). Son utilisation a été tributaire des traductions de la Torah dans la Bible chrétienne.
[3] Un monothéisme est une religion qui affirme l’existence d’un Dieu transcendant unique, omnipotent, omniscient et omniprésent. C’est notamment le cas des religions abrahamiques : judaïsme, christianisme et islam. D’autres religions ou croyances monothéistes ont vu le jour comme le zoroastrisme, le culte d’Aton, le sikhisme ou encore le déisme. Les religions monothéistes s’opposent notamment aux polythéismes, au panthéisme et à l’athéisme. En effet, les polythéistes croient en plusieurs divinités tandis que pour les panthéistes Dieu est immanent et non transcendant. Les athées, eux, en nient simplement l’existence. Quand une religion conçoit une divinité nationale, ou métaphysique (comme Shiva ou Vishnou), comme simplement supérieure à d’autres, on parle plutôt de « monolâtrie » ou d’« hénothéisme », termes de création récente, types de polythéisme
[4] Hébron, est une ville palestinienne de Cisjordanie, dans la région des monts de Judée, au sud de Jérusalem. Cette ville est une des plus anciennes cités du Proche-Orient encore habitée. Hébron est considérée comme une ville sainte par les trois grands monothéismes, depuis l’acquisition par Abraham d’une grotte où est bâti actuellement le Tombeau des Patriarches.
[5] Le tombeau des Patriarches est un lieu saint pour les trois religions abrahamiques : judaïsme, christianisme et islam. Construit durant la période du Second Temple (du 6ème siècle av. jc au 1er siècle) sur un ensemble de grottes, situé dans la vieille ville d’Hébron, au sud-ouest de la Cisjordanie, le monument abrite des cénotaphes construits au-dessus de tombes attribuées aux patriarches bibliques Abraham, Isaac, Jacob et à leurs épouses les matriarches Sarah, Rébecca et Léa. Un édifice accolé au mur sud-ouest abrite un cénotaphe attribué à Joseph. Selon la tradition juive, la caverne est aussi le lieu de sépulture d’Adam et Ève. Le lieu est identifié au site biblique de Machpéla acheté par Abraham pour y enterrer sa femme Sarah puis les autres membres de sa famille (Gn. chap 23). Il est appelé dans la tradition juive « grotte de Machpéla ». En arabe, le lieu est appelé « sanctuaire d’Ibrahim ». Un mur d’enceinte est construit autour du site à l’époque d’Hérode le Grand au 1er siècle av. jc. Les Byzantins l’ont ensuite transformé en église au 5ème / 6ème siècles, les musulmans en mosquée connue sous le nom de « mosquée d’Abraham » au 7ème siècle et ensuite les croisés en « église Saint-Abraham » au 13ème siècle. Les cénotaphes datent des 9ème siècle et 14ème siècle.
[6] Ur (Our), actuellement Tell al-Muqayyar, est l’une des plus anciennes et des plus importantes villes de la Mésopotamie antique, dans l’actuel Irak. Elle était alors située sur une des branches de l’Euphrate et proche du Golfe Persique. Ur apparaît comme une des principales et des plus puissantes cités sumériennes du 3ème millénaire av. jc, comme l’illustrent les tombes royales et le riche mobilier funéraire qui y fut exhumé. Durant le 21ème siècle av. jc cette ville fut la capitale d’un puissant empire, dirigé par les rois de ce que la tradition mésopotamienne a retenu comme la troisième dynastie d’Ur. Ces derniers édifient des monuments remarquables dans le sanctuaire du grand dieu de la ville, le Dieu-Lune, appelé Nanna en sumérien et Sîn en akkadien. Elle reste une ville importante au début du 2ème millénaire av. jc comme l’attestent les nombreuses découvertes de constructions et de tablettes cunéiformes effectuées pour cette période par les équipes archéologiques, qui explorèrent ses ruines entre 1922 et 1934. Ur demeure une cité assez importante en dépit d’un déclin marqué durant le 1er millénaire av. jc, avant son abandon vers le 3ème siècle av. jc. Dans la Bible, Ur des Chaldéens est présentée comme la ville d’origine du patriarche Abraham.
[7] Harran (ou Carrhes) est une ville et un district de Turquie, ainsi qu’un site archéologique au sud-est de la Turquie actuelle, au croisement des routes de Damas, de Karkemich et de Ninive. Cette situation en a fait un point stratégique au cours de l’Histoire. Des inscriptions assyriennes mentionnent ce lieu vers 1100 avant l’ère chrétienne sous le nom de Harranu qui signifierait route en akkadien. Harran fut brûlé par les Hittites.
[8] Canaan désigne une région du Proche-Orient ancien située le long de la rive orientale de la mer Méditerranée. Cette région correspond plus ou moins aujourd’hui aux territoires réunissant les territoires disputés, l’État d’Israël, l’ouest de la Jordanie, le sud du Liban et l’ouest de la Syrie.
[9] Sichem est une ancienne ville du Levant. C’est aujourd’hui un site archéologique proche de la ville de Naplouse en Cisjordanie. Sa situation dans une passe entre le mont Ébal et le mont Gerizim lui donnait une importance stratégique pour le contrôle des routes de la région. Le site, occupé à partir de l’âge du cuivre (4500-3200 av. jc), est abandonné à la fin du bronze ancien. Une ville est fondée à l’âge du bronze moyen, d’abord non fortifiée, puis fortifiée. C’est durant cette période que le nom de Sichem est mentionné par des documents égyptiens. Détruite vers 1550 av. jc, la ville est reconstruite à partir de 1450 av. jc, sans retrouver la prospérité antérieure. À l’âge du fer, Sichem est une ville du royaume d’Israël, et, selon la Bible, la première capitale de ce royaume. Elle décline à partir de la période de domination de l’Empire perse achéménide, puis à l’époque hellénistique, consécutive aux conquêtes d’Alexandre le Grand. Elle est détruite par le roi de Judée Jean Hyrcan en 107 av. jc.
[10] Le Chêne de Mamré (parfois appelé Chêne de Mamoré, Chêne de Moré, Chêne d’Abraham ou Chêne de Sibta) est un chêne kermès d’une circonférence de 6,7 m (22 ft1,2). Il se trouve à Hirbet es-Sibte, à 2 kilomètres au sud-ouest de Mambré près d’Hébron en Cisjordanie. Selon la Bible, où est mentionné une première fois au début du chapitre 12 de la Genèse, il se situe à l’endroit où le patriarche Abraham a planté sa tente et s’est entretenu, pendant la chaleur du jour, évènement relaté dans Genèse 18, à l’issue duquel L’Éternel dit : Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? Abraham deviendra certainement une nation grande et puissante et en lui seront bénies toutes les nations de la terre. C’est aussi au pied de ce chêne que Jacob a enfoui les idoles de la famille de Laban.
[11] Béthel est une localité des hautes terres du pays de Canaan (fouilles archéologiques). Ce lieu se trouverait à 10 km au nord de Jérusalem, dans la région historique de l’ancienne Samarie (nord de la Cisjordanie actuelle). Il est identifié par certains au village palestinien de Beitin et à la colonie israélienne de Beit El par d’autres. Béthel est lié dans la Bible au passage des patriarches Abraham et Jacob sur ce lieu : Abraham y construit un autel, tandis que Jacob s’y endort et rêve de l’échelle de Jacob, une échelle parcourue par des anges qui s’élève jusqu’au ciel. L’Arche d’alliance y réside plus tard à l’époque des Juges d’Israël et Samuel y tient sa cour de justice.
[12] Le Néguev est une région désertique du sud d’Israël. Le Néguev couvre la plus grande part du district sud d’Israël. Sur le plan historique, il fut aussi le théâtre des activités de la civilisation des Nabatéens qui y fondèrent la cité de Avdat, l’Oboda antique, sur l’itinéraire de leurs caravanes reliant notamment Pétra. De nombreux graffitis datant des débuts de l’ère islamique y ont été étudiés par l’archéologue Yehuda D. Nevo.
[13] Sodome et Gomorrhe sont des villes mentionnées dans la Bible. La tradition biblique les situe au sud de la mer Morte, dans l’actuelle Jordanie, mais leur localisation reste incertaine. D’après le récit biblique, Sodome où réside Loth, parent d’Abraham, et la ville voisine de Gomorrhe sont détruites par le soufre et le feu, victimes de la colère divine, pour des péchés dont la nature est débattue épargnant toutefois Loth et les siens. Le Coran évoque la destruction de la cité de Loth et des villes renversées sans nommer celles-ci. Au 4ème siècle, Augustin d’Hippone est le premier auteur chrétien à associer le crime des habitants de Sodome à l’homosexualité.
[14] L’Élam est un ancien pays occupant la partie sud-ouest du plateau Iranien, autour des actuelles provinces du Khuzistan et du Fars, qui correspondent à ses deux principales régions, celle de Suse et celle d’Anshan/Anzan. L’histoire de l’Élam est difficilement dissociable de celle de la Mésopotamie voisine, qui exerça une forte influence sur cette région. C’est au plus tard en 539av.jc que l’on doit considérer que les dernières principautés élamites sont elles aussi intégrées dans l’empire perse.
[15] Tel Dan est un tel situé dans le nord d’Israël, au nord du kibboutz Dan, à l’intérieur de la réserve naturelle de Dan. Il s’élève à 204 mètres au-dessus du niveau de la mer et s’étend sur 20 hectares, dont 0,7 seulement ont fait l’objet de fouilles. On y a en particulier découvert en 1993 et 1994 une stèle de grande importance archéologique, dite « stèle de Tel Dan ». Le site de la cité biblique de Dan a été identifié à Tel al-Qaadi, « le mont du juge ». Situé très près des sources du fleuve Jourdain, il a été habité dès la période néolithique (vers - 5000), avant de devenir une cité considérable durant l’âge du bronze ancien (vers - 3000). À partir de cette époque, la cité avait été protégée par des remparts de terre et des fortifications de pierre. Dan est selon la Bible la ville la plus au nord de la zone de peuplement israélite (de Dan à Beer Sheva). Selon la Genèse, Abraham y bat la coalition de Kedorlaomer, roi d’Élam, qui a capturé son neveu Loth en pillant Sodome. Selon le Premier livre des Rois, le roi d’Israël Jéroboam 1er y fit ériger un veau d’or en tant que symbole de Dieu.
[16] Damas est l’une des plus anciennes villes continuellement habitées. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au 4ème millénaire av. jc). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse, et plusieurs fois dans les Livres des Rois et des Prophètes. Damas connut l’influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du 12ème siècle av. jc à 734 av. jc, elle est la capitale du royaume d’Aram-Damas. Elle fut l’un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d’Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l’année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd’hui dans le quartier chrétien de Bab Touma). En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l’adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l’empire musulman durant près d’un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la mer Méditerranée et l’Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l’Inde).
[17] Le Nil est un fleuve d’Afrique. Avec une longueur d’environ 6 700 km, c’est avec le fleuve Amazone, le plus long fleuve du monde. Il est issu de la rencontre du Nil Blanc et du Nil Bleu. Le Nil blanc (Nahr-el-Abiad) prend sa source au lac Victoria (Ouganda, Kenya, Tanzanie) ; le Nil bleu (Nahr-el-Azrak) est issu du lac Tana (Éthiopie). Ses deux branches s’unissant à Khartoum, capitale du Soudan actuel, le Nil se jette dans la Méditerranée en formant un delta au nord de l’Égypte. Le Nil est la voie qu’empruntaient les Égyptiens pour se déplacer. Il apporte la vie en fertilisant la terre et garantit l’abondance. Il joua un rôle très important dans l’Égypte antique, du point de vue économique, social (c’était autour de lui que se trouvaient les plus grandes villes), agricole (grâce au précieux limon des crues) et religieux. La crue du Nil, qui avait lieu chaque été et qui apportait le limon noir permettant la culture de ses rives. Le Nil est la voie qu’empruntaient les Égyptiens pour se déplacer. La crue du Nil, qui avait lieu chaque été et qui apportait le limon noir permettant la culture de ses rives
[18] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.
[19] Guérar était une cité philistine, ainsi qu’un district, dans ce qui est actuellement le Sud-Ouest d’Israël ; elle correspond à la région du Goush Katif (entre Rafah et Gaza). Les fouilles archéologiques qui s’y sont tenues semblent indiquer qu’elle ne fut pas fondée avant 1200 av. jc et n’était guère plus qu’un village avant 800-700 av. jc.
[20] Les Hittites sont un peuple ayant vécu en Anatolie au 2ème millénaire av. jc. Ils doivent leur nom à la région dans laquelle ils ont établi leur royaume principal, le Hatti, situé en Anatolie centrale autour de leur capitale, Hattusan. À partir de la seconde moitié du 17ème siècle avant notre ère, les rois du Hatti construisent un des plus puissants royaumes du Moyen-Orient, dominant l’Anatolie jusqu’aux alentours de 1200 av. jc. À partir du 14ème siècle avant notre ère, ils réussissent à faire passer la majeure partie de la Syrie sous leur coupe, ce qui les met en rivalité avec d’autres puissants royaumes du Moyen-Orient : l’Égypte, le Mitanni et l’Assyrie.