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Wahb ibn Munabbih ou Saʿīd ibn Hishām ibn ʿAbd al-Malik

lundi 4 novembre 2024, par lucien jallamion

Wahb ibn Munabbih ou Saʿīd ibn Hishām ibn ʿAbd al-Malik (mort en 750)

le Califat omeyyade en 750Prince omeyyade ayant participé aux guerres arabo-byzantines et à la troisième guerre civile musulmane*, souvent en association avec son frère, Sulayman ibn Hisham. Pour s’être révolté contre le calife Marwan II, il fut emprisonné en 746, et il mourut en essayant de s’échapper.


Fils du calife omeyyade [1] Hisham ibn Abd al-Malik. Saïd a peut-être été l’élève du juriste musulman Ibn Shihab al-Zuhri comme ses frères Maslama et Sulayman. Quoi qu’il en soit, Saïd avait la réputation d’être un pécheur, selon l’historien Steven Judd, s’exposant souvent de manière indécente aux femmes de Homs [2], où il résidait. Ses actions à cet égard ont conduit à son emprisonnement par son père, le calife, pour une durée indéterminée.

Comme plusieurs de ses frères, il commanda les guerres frontalières contre l’Empire byzantin [3]. Il fut l’un des chefs de la campagne de 729, au cours de laquelle il attaqua jusqu’à Césarée en Cappadoce [4]. Il n’a probablement pas capturé la grande ville, et il n’est pas clair sur l’étendue de la destruction qui lui a été infligée. Son frère Muawiya, quant à lui, a dirigé l’autre partie de la campagne de cette année-là.

Saïd était un proche allié de son frère Sulayman dans les événements qui suivirent la mort d’Hisham en 743 et la succession de leur cousin al-Walid II. Ce dernier et de nombreux fils d’Hisham, y compris Saïd, ont longtemps eu des relations hostiles. Dès son accession au trône, al-Walid fit emprisonner Saïd et Sulayman. Comme ses frères, Saïd était un partisan de Yazid III , qui a conspiré contre al-Walid et lui a succédé après l’assassinat de ce dernier en 744.

Bien que Sulayman ait abandonné sa résistance à Marwan II en 745, il se révolta avec la plupart des troupes Yamani de l’armée syrienne contre Marwan II dans l’ancienne capitale du désert d’Hisham, Resafa [5]. Marwan dispersa les rebelles et Sulayman s’enfuit en Irak [6], où il reconnut comme calife le chef kharijite [7] al-Dahhak ibn Qays al-Shaybani . Saïd résista à Homs, que Marwan assiégea pendant 6 mois en 745/746. La ville se rendit et ses murs furent détruits.

Dans le cadre de la reddition, Sa’id et ses fils Uthman et Marwan furent remis à Marwan II, qui les a fait emprisonner dans sa capitale, Harran [8]. Peu de temps avant la défaite de Marwan II à la bataille du Zab [9] par les Abbassides [10], qui ont procédé au renversement du califat omeyyade [11], Saïd et d’autres omeyyade et notables emprisonnés avec lui se sont évadés de la prison. Ils ont été capturés par les habitants de Harran, qui les ont ensuite lapidés à mort.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé Wahb ibn Munabbih / Traduit par mes soins

Notes

[1] Le Califat omeyyade est un califat fondé par la dynastie arabe des Omeyyades, qui gouverne le monde musulman de 661 à 750. Les Omeyyades sont originaires de la tribu de Qurayš, qui domine la Mecque au temps du prophète Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire. Ainsi, les successeurs de Muʿāwiyah 1er étendent les frontières du Califat de l’Indus jusqu’à la péninsule Ibérique, entrant en guerre à plusieurs reprises notamment avec l’Empire romain d’Orient et l’Empire khazar, et faisant disparaître le Royaume wisigoth. Le Califat omeyyade s’étend même au-delà des Pyrénées avant d’être arrêté par Charles Martel à la bataille de Poitiers en 732.

[2] Homs, anciennement Émèse est une ville de Syrie, située sur l’Oronte à la sortie d’un lac artificiel, au centre d’une plaine vaste et fertile qui s’étend, à environ 500 mètres d’altitude, au débouché septentrional de la vallée de la Bekaa. Ce site constitue un carrefour des axes qui relient Damas à Alep (à environ 140 et 170 km de Homs respectivement) et d’est en ouest, via une trouée naturelle dans la double barrière montagneuse qui longe le littoral levantin l’oasis de Palmyre (à 150 km) à la mer Méditerranée (les ports de Tartous et de Lattaquié sont à 80 et 120 km)

[3] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[4] Kayseri est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom, située dans la région de Cappadoce au pied du mont Erciyes. La ville se situe à 320 km de la capitale Ankara et 770 km d’Istanbul. Elle est anciennement connue sous le nom de Césarée de Cappadoce ou Mazaca.

[5] Resafa, connu à l’époque romaine comme Sergiopolis, est une ville située dans ce qui est maintenant la Syrie. Il s’agit d’un site archéologique situé au sud-ouest de la ville d’Ar Raqqa et de l’Euphrate. Le site remonte au 9ème siècle av. jc, quand un camp militaire fut construit par les Assyriens. Durant les périodes romaines, elle était un avant-poste fortifié du désert pour se défendre contre les Sassanides. Elle a prospéré du fait de son emplacement idéal sur la route des caravanes reliant Alep, Doura Europos et Palmyre. Resafa n’avait pas de source ni d’eau courante, et elle dépendait de grandes citernes pour capter les pluies l’hiver ainsi qu’au printemps. Resafa, implantée sur le chemin des guerres perso-byzantines, était bien défendue : elle était entièrement ceinte de murs massifs et possédait une forteresse. La ville est mentionnée dans la Bible en tant que Retzef

[6] L’histoire de l’Irak commence avec la Mésopotamie ; la région abrite quelques-unes des plus anciennes civilisations du monde, Sumer, Assyrie, Babylone. Les vallées du Tigre et de l’Euphrate appartiennent ensuite à une succession d’empires qui lui sont étrangers : empires perse achéménide, grec (Alexandre le Grand suivi des Séleucides), Parthes, Sassanides. À l’époque pré-islamique, cette région porte le nom de Khvarvaran, qui est une des provinces de l’empire Sassanide. Le nom Irak dérive du terme persan Erak, qui signifie « bas-Iran ». Conquis par les Arabes sous les Omeyyades, l’Irak est, un temps, le centre du monde musulman sous les Abbassides. L’Irak redevient ensuite un champ de bataille entre les empires du Moyen-Orient, jusqu’à la conquête britannique en 1918, qui en fait un État souverain sous mandat anglais.

[7] Le kharidjisme ou kharijisme est une secte de l’islam apparue lors de la première fitna et le conflit entre Ali et Mu’awiya. Selon al-Shahrastani, un khariji est toute personne qui se révolte contre le dirigeant autour duquel sont réunis les musulmans. Les khawarij sont ainsi considérés comme des dissidents. Le kharijisme est l’une des toutes premières factions apparues en Islam. Les kharijites se divisèrent, par la suite, en une multitudes de groupes (près d’une vingtaine). Sept d’entre eux ont été principalement recensés : les mouhakkimites, les azraqites, les najadites, les thaalabites, les ajradites, les ibadites et les sufrites. Tous partagent des fondements communs comme l’excommunication (takfir) des musulmans commettant des grands péchés, l’obligation de se révolter contre le dirigeant injuste ou débauché, ou encore l’excommunication de certains compagnons de Mahomet.

[8] Harran ou Carrhes en français est une ville et un district de Turquie, dans le sud-est de la Turquie actuelle, au croisement des routes de Damas, de Karkemich et de Ninive. C’est également un site archéologique : on peut y voir les murailles de la cité antique, longues de cinq kilomètres, et d’importants vestiges médiévaux tels que le château et l’Ulu Camii, une grande mosquée du 8ème siècle. De nos jours, subsistent seulement deux villages aux constructions typiques de pierre et d’argile crue surmontées de coupoles en formes de ruches, tandis qu’un habitat moderne se développe aux abords du site archéologique.

[9] La bataille du Grand Zab a lieu sur les rives du Grand Zab, en Irak, le 25 janvier 750 et oppose le Califat omeyyade à une coalition dirigée par les Abbassides. Cette bataille conduit à la chute de la dynastie omeyyade et son remplacement par la dynastie abbasside, qui restera au pouvoir jusqu’au 13ème siècle.

[10] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[11] Le Califat omeyyade est un califat fondé par la dynastie arabe des Omeyyades, qui gouverne le monde musulman de 661 à 750. Les Omeyyades sont originaires de la tribu de Qurayš, qui domine la Mecque au temps du prophète Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire. Ainsi, les successeurs de Muʿāwiyah 1er étendent les frontières du Califat de l’Indus jusqu’à la péninsule Ibérique, entrant en guerre à plusieurs reprises notamment avec l’Empire romain d’Orient et l’Empire khazar, et faisant disparaître le Royaume wisigoth. Le Califat omeyyade s’étend même au-delà des Pyrénées avant d’être arrêté par Charles Martel à la bataille de Poitiers en 732.