Anicius Acilius Glabrio Faustus (5ème siècle)
Homme politique de l’Empire romain d’Occident
Deux fois préfet du prétoire [1] d’Italie, 3 fois préfet de la ville de Rome [2] et une fois consul, Anicius est connu pour avoir présidé, le 25 décembre 438, la séance lors de laquelle le Sénat romain enregistra le code de Théodose [3] et dont le procès-verbal, l“es Gesta senatus Romani de Theodosiano publicando”, est le seul qui nous soit parvenu.
Membre des Acilii Glabriones [4], une famille de la gens Acilia [5], Anicius est le fils d’ Acilius Glabrio Sibidius signo Spedius, clarissime [6] qui fut légat [7] de la province d’Achaïe [8] et vicaire des Gaules.
Anicius est l’époux de Tarrutenia, la fille de Tarrutenius Maximilianus , clarissime, consulaire du Picenum [9], vicaire de Rome et légat du Sénat à deux reprises. En l’honneur de son grand-père paternel, probablement Marcus Acilius Faustinus, il fait graver une inscription.
Une inscription, érigée par les habitants d’Aricie [10] pour les avoir sauvé “ab intolerabilibus necessitatibus”, rapporte sa carrière.
En 437, il assiste, à la cour de Constantinople [11], au mariage de l’Empereur d’Occident, Valentinien III, et de Licinia Eudoxia, la fille de l’Empereur d’Orient Théodose II. Il est alors nommé préfet du prétoire d’Orient [12]. Il reçoit une copie du code de Théodose.
Il possède alors une domus [13] à Rome, au lieu-dit ad Palmam.
En 438, il est consul avec Théodose II puis, en 442, devient préfet du prétoire d’Italie pour la seconde fois.
Sa fille Melleta Tarrutenia a épousé Rufius Gennadius Avienus.
Notes
[1] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.
[2] Le préfet de Rome ou préfet de la Ville est une magistrature romaine non collégiale et non élective, chargée de gouverner la ville. Si les historiens romains mentionnent durant la monarchie romaine et la République archaïque une délégation temporaire et épisodique pour défendre la ville en l’absence des titulaires du pouvoir, la préfecture de Rome n’est une magistrature réelle que sous l’Empire.
[3] Le Code de Théodose ou Code théodosien (en latin : Codex Theodosianus) est un recueil de décisions impériales romain promulgué par Théodose II. Le sénat de Rome prit officiellement connaissance de l’ouvrage le 25 décembre 438 et il entra en vigueur le 1er janvier 439. Premier recueil officiel de ce genre, réalisé sur ordre de l’empereur d’Orient Théodose II qui prescrivit de rassembler dans un ouvrage les « constitutions » générales émises depuis le règne de Constantin 1er (le terme de « constitution » est « ici synonyme de « loi », même si les différents textes contenus dans l’ouvrage ne sont pas non plus des lois au sens législatif du terme, mais plutôt un ensemble de règlements et de décisions impériales »). Le Code fut promulgué à Constantinople le 15 février 438, ainsi qu’en témoigne la novelle De Theodosiani Codicis auctoritate adressée au préfet du prétoire d’Orient Florentius. Le chapitre 3 de cette novelle indique qu’à partir des calendes de janvier personne ne pourrait invoquer des textes ne figurant pas dans le Code ; le chapitre 6 dispose que les lois non référencées dans le Code à la date de sa publication seront rejetées comme fausses, à l’exception des dispositions relatives aux affaires militaires, fiscales et administratives.
[4] Les Acilii Glabriones sont des plébéiens romains membres de la plus ancienne branche de la gens des Acilii.
[5] Les Acilii sont les membres d’une ancienne famille romaine plébéienne, la gens Acilia, dont les branches incluent les Acilii Balbi et les Acilii Glabrionesn. Au 2ème siècle, ces derniers possèdent un jardin réputé, les Horti Aciliorum, situé sur le Pincio. On trouve également les cognomina d’Aviola, Caninus ou Caninianus, Faustinus ou encore Rufus.
[6] Le clarissimat est une distinction d’abord honorifique puis hiérarchique qui apparaît au début du Haut Empire romain. Elle est liée à la fonction sénatoriale et témoigne d’une hiérarchisation grandissante parmi les classes dirigeantes de l’Empire.
[7] Titre porté par les représentants officiels de la Rome antique. Les ambassadeurs étaient des légats du Sénat romain. Sous la République romaine, les consuls, proconsuls, préteurs en campagne pouvaient charger temporairement des légats du commandement de la cavalerie, des réserves ou même d’une légion entière et de plusieurs légions. Sous l’Empire romain, à partir d’Auguste, la fonction de ces légats militaires devint permanente. Désignés par l’empereur, ils le représentaient dans les provinces et les légions. On distingua alors les légats consulaires et les légats prétoriens, qui gouvernaient les provinces « impériales » et exerçaient le pouvoir militaire, et les légats de légion, officiers expérimentés, de rang sénatorial, qui étaient chef d’une légion. Le titre de légat se transmit de l’Empire romain à l’Église catholique
[8] L’Achaïe est une province romaine comprenant le sud de la Grèce moderne, fondée en 27 av. jc lors de la réorganisation de l’Empire par Auguste après la période des guerres civiles.], consulaire de Campanie[[La région de Campanie, plus couramment appelée la Campanie, est une région d’Italie méridionale. Elle fut associée au Latium, une des 11 régions de l’Italie romaine créées par l’empereur Auguste au 1er siècle av.jc Érigée en province à part entière au début du 4ème siècle au temps de l’empereur Dioclétien, la Campanie fut ensuite sous domination lombarde puis byzantine. Elle fut ensuite morcelée par l’indépendance que quelques-unes de ses villes adoptèrent.
[9] Picénum ou Regio V Picénum était une région de l’ancienne Italie. Le nom est un exonyme attribué par les Romains, qui l’ont conquis et l’ont incorporé dans la République romaine. Le Picénum fut le berceau de notables tels que Pompée le Grand et son père Pompée Strabon. Il était situé dans ce qui est maintenant la région des Marches. Les Picènes ou Picéniens étaient la population indigène du Picénum. Ils ont maintenu un centre religieux à Cupra Marittima, en l’honneur de la déesse Cupra.
[10] aujourd’hui, Ariccia
[11] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.
[12] La préfecture du prétoire d’Orient était l’une grandes divisions administratives de l’Empire romain tardif. Comprenant la plus grande partie de l’Empire romain d’Orient (Grèce continentale, Asie mineure et, pendant un certain temps, Égypte), sa capitale était Constantinople et son préfet du prétoire était le deuxième personnage en importance de l’empire, servant de premier ministre à l’empereur.
[13] Une domus est une habitation urbaine unifamiliale de l’antiquité romaine. Lors des derniers siècles de la République romaine et sous l’Empire romain (1er siècle av. jc au 4ème siècle), ce terme désigne avec la villa romaine, la demeure luxueuse des classes aisées, par opposition à l’insula (immeuble de location pour les populations plus modestes).