Tutagual d’Alt Clut
Souverain du 6ème siècle d’un ancien royaume Brittonique [1] du nord de la Grande-Bretagne établi autour de sa capitale du Rocher Alt Clut la moderne Dumbarton [2] et qui sera ensuite désigné sous le nom de Royaume de Strathclyde [3].
Les Harleian genealogies [4], la Vita de Saint Colomba d’Adomnan, et le Bonedd Gwŷr y Gogledd [5] s’accordent pour indiquer que Tutagual est le père de son successeur potentiel, le roi Rhydderch Hael. Les généalogies précisent qu’il était également le fils de Clinoch fils de Dumnagual Hen ses probables prédécesseurs.
Tutagual d’Alt Clut peut être également identifié avec le souverain tyrannique mentionné comme le contemporain de Saint Ninian dans le poème du 8ème siècle Miracula Nyniae Episcopi et dans la vie tardive de ce même saint la Vita Sancti Niniani œuvre de son hagiographe [6] du 12ème siècle Aelred de Rievaulx .
Notes
[1] Le nom Bretons désigne d’abord les habitants de l’île de Bretagne, ou Bretagne insulaire (en latin : Britannia), ou plus exactement habitant la partie de l’île limitée au nord par les fleuves Clyde et Forth (en Écosse aujourd’hui).
[2] Le château de Dumbarton, « la forteresse des Bretons » possède la plus longue histoire attestée de tous les forts de Grande-Bretagne. Perché sur un culot volcanique en basalte, connu sous le nom de Dumbarton Rock, haut de 73 m3, il surplombe la ville écossaise de Dumbarton.
[3] Le Strathclyde est l’un des royaumes celtes brittoniques qui résista aux Anglo-Saxons, aux Pictes, aux Scots et aux Vikings durant le haut Moyen Âge avant d’être réuni au royaume des Pictes et des Scots vers le milieu du 11ème siècle.
[4] Les Harleian genealogies sont une collection de généalogies, en latin et vieux gallois, conservées à la British Library, dans le manuscrit dit « Harleian MS 3859 ».
[5] Le Bonedd Gwŷr y Gogledd ou « Extraction des Hommes du Nord » est un bref récit en moyen gallois qui prétend donner les généalogies de 20 dirigeants du 6ème siècle du Hen Ogledd, les actuelles parties anglophones du sud de l’Écosse et du nord de l’Angleterre. Il est attesté dans un certain nombre de manuscrits, le plus ancien étant NLW, Peniarth MS 45, daté de la fin du 13ème siècle. Le texte a peut-être été composé au 12ème siècle. L’historicité d’une grande partie de l’information est fausse ou douteuse. Bien que certaines parties soient en accord avec les Harleian genealogies antérieures, le texte représente une révision substantielle cherchant à intégrer les branches de nombreux dirigeants et héros qui sont importants dans d’autres traditions, comme le prince de Rheged Llywarch Hen.
[6] L’hagiographie est l’écriture de la vie et/ou de l’œuvre des saints. Pour un texte particulier, on ne parle que rarement d’« une hagiographie », mais plutôt d’un texte hagiographique ou tout simplement d’une vie de saint. Le texte hagiographique étant destiné à être lu, soit lors de l’office des moines soit en public dans le cadre de la prédication. Un texte hagiographique recouvre plusieurs genres littéraires ou artistiques parmi lesquels on compte en premier lieu la vita, c’est-à-dire le récit biographique de la vie du saint. Une fresque à épisode est également une hagiographie, de même qu’une simple notice résumant la vie du bienheureux. Par rapport à une biographie, l’hagiographie est un genre littéraire qui veut mettre en avant le caractère de sainteté du personnage dont on raconte la vie. L’écrivain, l’hagiographe n’a pas d’abord une démarche d’historien, surtout lorsque le genre hagiographique s’est déployé. Aussi les hagiographies anciennes sont parsemées de passages merveilleux à l’historicité douteuse. De plus, des typologies de saints existaient au Moyen Âge, ce qui a conduit les hagiographes à se conformer à ces modèles et à faire de nombreux emprunts à des récits antérieurs.