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Sever de Novempopulanie

lundi 30 septembre 2024, par lucien jallamion

Sever de Novempopulanie

Selon les sources, Sever est un Vandale [1], petit-fils de Genséric et neveu du roi Hunéric. Premier dans l’ordre de succession au trône, il est écarté du pouvoir et banni par le roi en raison de sa conversion au christianisme. Cette conversion, il la doit à sa tante Eudonie et au disciple du pape Séverus qu’il vénère. Il se choisira comme nom de baptême ce même nom de Séverus (ou Sever) en raison de cette dévotion.

Selon une autre source, il serait un légionnaire goth [2], scythe [3] selon sa Vie, et catholique, issu d’une famille importante qui avait participé à la migration vers l’ouest de l’Empire romain des peuples goths.


Il part de Carthage [4] pour Jérusalem [5] avec ses compagnons [6]. De là, ils gagnent tous Rome pour y rencontrer le Pape et apprendre de lui la bonne parole. Après plusieurs mois, le Pape les juge digne du sacerdoce et les envoie évangéliser la Novempopulanie [7], où les Wisigoths [8] partisans d’Arius persécutent les Chrétiens. Il désigne Sever comme le chef de l’expédition et sacre saint Clair évêque, en raison de son plus grand mérite.

Les sept compagnons naviguent en Méditerranée et débarquent au port d’Agde [9], en Narbonnaise [10]. Ils se dirigent vers Toulouse [11], d’où ils se séparent : Clair vers le nord, Girons part vers le sud, Sever vers l’ouest. Ce dernier gagne l’Aquitaine [12], porteur des reliques de Saint-Saturnin, qu’il laisse à Sos [13]. Ses prêches attirent les foules et il fonde des chapelles qu’il consacre aux enfants martyrisés à Cyrice à l’origine de Saint-Cricq-Villeneuve [14], Saint-Cricq-du-Gave [15], Saint-Cricq-Chalosse [16].

La prédication de Sever gagne de l’importance et le gouverneur du castra romanum du Palestrion reçoit l’ordre de l’arrêter. La fille du gouverneur étant malade, ce dernier demande à Sever de la soigner. Comme il obtient satisfaction, il se convertit au christianisme et place Sever et ses compagnons sous sa protection.

Lorsque le roi Wisigoth l’apprend, sa colère se déchaîne et il se lance avec ses troupes sur le Palestrion, où il écrase la troupe des fidèles et fait décapiter Sever en 407 sur la côte de Brille.


Selon son hagiographie [17], Sever devient céphalophore [18] : à peine décapité, il prend sa tête entre ses mains et se met en marche vers une colline voisine, où sera bâtie en son honneur l’abbaye de Saint-Sever, qui donnera naissance à la ville du même nom. À l’annonce de la mort de Sever, Géronce et Clair se réunissent et Géronce reprend la tête du mouvement. Il est lui-même martyrisé près d’Hagetmau.

Selon d’autres sources, en 445, Sever est le capitaine et médecin du Palestrion. Il a contribué à la conversion de nombreux Goths. Et lors de l’attaque du château du Palestrion par le roi des vandales Genséric, il est tué. Le comte Sébastien reçoit alors le commandement de la place en 450, où il fit construire une chapelle sur la tombe de Sever avant de quitter la Gaule.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Sever de Novempopulanie/ Portail du haut Moyen Âge/ Catégories  : Chrétien martyr victime du paganisme/ Saint catholique et orthodoxe du 5ème siècle/ Personnalité historique de la Gascogne

Notes

[1] Les Vandales sont un peuple germanique oriental. Ils conquirent successivement la Gaule, la Galice et la Bétique (sud de l’Espagne), l’Afrique du Nord et les îles de la Méditerranée occidentale lors des Grandes invasions, au 5ème siècle. Ils fondèrent également le « royaume vandale d’Afrique » (439–534) dont la capitale fut Carthage.

[2] Les Goths faisaient partie des peuples germaniques. Selon leurs propres traditions, ils seraient originaires de la Scandinavie. Ils provenaient peut-être de l’île de Gotland. Mais ils pourraient également être issus du Götaland en Suède méridionale ou bien du Nord de la Pologne actuelle. Au début de notre ère, ils s’installèrent dans la région de l’estuaire de la Vistule. Dans la seconde partie du 2ème siècle, une partie des Goths migrèrent vers le sud-est en direction de la mer Noire. Dès le 3ème siècle les Goths étaient fixés dans la région de l’Ukraine moderne et de la Biélorussie où ils furent probablement rejoints par d’autres groupes qui ont été plus ou moins intégrés dans la tribu. Les Goths formaient un seul peuple jusqu’à la fin du 3ème siècle. Après un premier affrontement avec l’Empire romain dans le sud-est de l’Europe au début du siècle, ils se séparèrent en deux groupes : les Greuthunges à l’Est et les Tervinges à l’Ouest qui deviendront par la suite les Ostrogoths ou « Goths brillants », à l’Est, et les Wisigoths ou « Goths sages » à l’Ouest.

[3] Les Scythes sont un ensemble de peuples nomades, d’origine indo-européenne, ayant vécu entre le 7ème siècle et le 3ème siècle av. jc dans les steppes eurasiennes, une vaste zone allant de l’Ukraine à l’Altaï, en passant par le Kazakhstan. Les Perses désignaient ces peuples par le nom de Saka, francisé en Saces. Les sources assyriennes mentionnent les Saces dès 640 avant l’ère chrétienne.

[4] Carthage est une ville tunisienne située au nord-est de la capitale Tunis. L’ancienne cité punique, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d’Afrique proconsulaire, est aujourd’hui l’une des municipalités les plus huppées du Grand Tunis, résidence officielle du président de la République, regroupant de nombreuses résidences d’ambassadeurs ou de richissimes fortunes tunisiennes et expatriées. La ville possède encore de nombreux sites archéologiques, romains pour la plupart avec quelques éléments puniques,

[5] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[6] Girons (ou Géronce), Justin, Clair, Babil (ou Crépin), Jean, Polycarpe

[7] La Novempopulanie ou Aquitania novempopulana ou encore « Pays des Neuf Peuples » est le nom donné au 3ème siècle par l’administration impériale à la partie sud de l’Aquitaine antique, c’est-à-dire l’Aquitaine ethnique de César. Elle est une province romaine du diocèse de Vienne de la préfecture des Gaules. Dite Aquitaine IIIème, elle provient de la division administrative de la grande Gaule aquitaine en trois parties, avec Eauze pour capitale. Constituée de neuf peuples essentiellement de langue proto-basque puis de douze, ce fait est attesté par « la liste de Vérone » ou Laterculus Veronensis au 3ème siècle et par la « Notice des provinces et cités des Gaules » au 5ème siècle

[8] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.

[9] Agde, est une commune française située dans le département de l’Hérault en région Occitanie. La ville d’Agde, surnommée parfois la perle noire de la Méditerranée à cause de ses monuments construits en pierre basaltique, a une longue histoire. Face à l’évêque, qui détient dès le 12ème siècle le pouvoir temporel de la vicomté d’Agde, la ville fut très tôt, vers le début du 13ème siècle, administrée par des consuls, préfiguration des municipalités modernes. Ville portuaire depuis l’Antiquité, favorisée vers la fin du 17ème siècle par l’ouverture du canal du Midi, Agde tira longtemps l’essentiel de ses revenus du commerce maritime et de la pêche.

[10] L’expression Gaule narbonnaise désigne, chez certains historiens du 19ème siècle, une province romaine ainsi nommée dès 118 av. jc après la fondation de la colonie romaine de Narbonne. En réalité, la province a été successivement nommée : « Gaule transalpine » après sa conquête par Rome ; « Gaule romaine » après la conquête du reste de la Gaule par Jules César, pour la distinguer de la Gaule chevelue (mais l’expression « Gaule transalpine » a continué d’être utilisée) ; « Narbonnaise » après la réorganisation des Gaules par l’empereur Auguste, en même temps que sont créées les provinces de Gaule belgique, de Gaule lyonnaise et d’Aquitaine. À la suite de la réorganisation de l’Empire par Dioclétien (vers 300), sont créées les provinces de Narbonnaise première, de Narbonnaise seconde et de Viennoise.

[11] Toulouse est une commune du sud-ouest de la France, préfecture du département de la Haute-Garonne. Au 5ème siècle, elle était aussi la capitale du royaume wisigoth, une des capitales du 7 au 9ème siècle du royaume d’Aquitaine, capitale du comté de Toulouse fondé en 852 par Raimond 1er et capitale historique du Languedoc.

[12] L’Aquitaine est le nom donné depuis au moins le 1er siècle av. jc à une région ancrée sur la façade Atlantique et le versant nord des Pyrénées. En 507, Clovis, appelé par les évêques de Novempopulanie, l’intègre au royaume des Francs, en battant Alaric II, roi des Wisigoths, à la bataille de Vouillé. 671 voit l’indépendance de l’Aquitaine, dirigée par le duc Loup 1er de Vasconie. Entre 719 et 732, les ducs Eudes et son fils Hunald 1er détiennent l’Albigeois où ils ont des biens. Eudes combat les Sarrasins en Albigeois. En 721, le duc Eudes bat le Califat omeyyade à la Bataille de Toulouse. 732 voit la défaite du duc d’Aquitaine et l’invasion de la Vasconie par l’émir Abd el Rahman, arrêté à la bataille de Poitiers par Charles Martel, qui commence la réunion de l’Aquitaine sous contrôle des Vascons au royaume franc. 742 et 743 voient les campagnes des fils de Charles Martel, Carloman et Pépin le Bref, contre l’Aquitaine et la Vasconie (et la Bavière). Entre 760 et 768, Pépin le Bref entreprend chaque printemps des expéditions sanglantes contre le duc Waïfre, fils d’Hunald 1er. Le 2 juin 768, ce dernier est finalement tué par un des siens, Waratton, sur ordre de Pépin. En 778, l’armée de Roland, piégée par le wali de Saragosse, a été défaite par les Vascons dans les montagnes basques de Roncevaux en revenant de Pampelune. Puis Charlemagne crée en 781 pour son fils Louis le Débonnaire alors âgé de 3 ans, le royaume d’Aquitaine englobant les territoires du Rhône à l’Atlantique.

[13] Sos est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de Lot-et-Garonne

[14] Saint-Cricq-Villeneuve est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département des Landes

[15] Saint-Cricq-du-Gave est une commune française située dans le département des Landes

[16] Saint-Cricq-Chalosse est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département des Landes

[17] L’hagiographie est l’écriture de la vie et/ou de l’œuvre des saints. Pour un texte particulier, on ne parle que rarement d’« une hagiographie », mais plutôt d’un texte hagiographique ou tout simplement d’une vie de saint. Le texte hagiographique étant destiné à être lu, soit lors de l’office des moines soit en public dans le cadre de la prédication. Un texte hagiographique recouvre plusieurs genres littéraires ou artistiques parmi lesquels on compte en premier lieu la vita, c’est-à-dire le récit biographique de la vie du saint. Une fresque à épisode est également une hagiographie, de même qu’une simple notice résumant la vie du bienheureux. Par rapport à une biographie, l’hagiographie est un genre littéraire qui veut mettre en avant le caractère de sainteté du personnage dont on raconte la vie. L’écrivain, l’hagiographe n’a pas d’abord une démarche d’historien, surtout lorsque le genre hagiographique s’est déployé. Aussi les hagiographies anciennes sont parsemées de passages merveilleux à l’historicité douteuse. De plus, des typologies de saints existaient au Moyen Âge, ce qui a conduit les hagiographes à se conformer à ces modèles et à faire de nombreux emprunts à des récits antérieurs.

[18] une céphalophorie, est un épisode de l’histoire d’un personnage, généralement un saint décapité, où celui-ci se relève et prend sa tête entre les mains avant de se mettre en marche.