Achimélech
Personnage biblique
Cité dans le Premier livre de Samuel [1]. Il est grand prêtre [2] de Nob [3], puisque le Tabernacle [4] avait été installé alors à Nob.
Fils d’Achitob et père d’Abiathar le seul de ses fils qui survécut au massacre de Nob et rejoignit David.
Il descend d’Aaron par la lignée d’ Ithamar .
Quand David s’enfuit de chez Saül à Nob, Achimélech lui donna du pain de proposition [5] pourtant réservé aux seuls prêtres sacrificateurs. Il le donna donc en signe de nécessité et de bienvenue. De plus il lui donna aussi l’épée de Goliath le Philistin [6], tué auparavant par David dans la vallée des Térébinthes [7].
Achimélech et 84 prêtres furent tués plus tard par Doëg l’Édomite sur ordre de Saül pour avoir accueilli ainsi David, puis tous les habitants de la ville de Nob, ville sacerdotale, hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs, ânes et brebis, furent passés au fil de l’épée.
Par la suite, le pontificat passa sous le règne de David non seulement dans la lignée d’Ithamar, mais aussi dans celle d’Éléazar, comme l’avait voulu Saül après le massacre de Nob. Ainsi David, de même qu’il réunit dans la nation des Hébreux les partis de Juda [8] et d’Israël [9], en sa personne royale, de même permit il que 2 grands prêtres pussent coexister.
Il lui est fait allusion dans le Nouveau Testament [10] lorsque Jésus se souvient de la fuite de David chez Achimélech et du don du pain de proposition, rappelant que le sabbat a été fait pour l’homme et non pas l’homme pour le sabbat. La loi n’est pas enfreinte s’il y a nécessité.
Notes
[1] Le Premier Livre de Samuel est un livre biblique qui fait partie des Livres des Prophètes dans la Bible hébraïque et des Livres historiques dans l’Ancien Testament chrétien. Le livre se concentre sur la vie de Samuel, consacré à YHWH par sa mère Anne ; puis sur le règne tragique du premier roi d’Israël, Saül, choisi et oint par Samuel ; et enfin sur l’essentiel de la vie de David, dont la narration s’achève dans le Deuxième Livre de Samuel. Il couvre une période d’environ cent ans correspondant à peu près à la vie de Samuel.
[2] Le grand prêtre est le titre que portait le premier des prêtres dans la religion israélite ancienne et dans le judaïsme classique, depuis l’émergence de la nation israélite jusqu’à la destruction du Second Temple de Jérusalem. Les grands prêtres, comme d’ailleurs tous les prêtres, appartenaient à la lignée d’Aaron. Pendant la période du Second Temple, le grand prêtre exerça souvent la charge de président du Sanhédrin. Son rôle déclina avec l’occupation romaine (à partir de 63 av. jc) puis la fonction de grand Prêtre disparut avec la destruction du Second Temple.
[3] Nob était une ville sacerdotale de l’ancien Israël dans les environs de Jérusalem. La ville est surtout connue comme le site d’un massacre décrit dans la Bible où les prêtres hébreux de la ville sont massacrés par Doeg l’Édomite qui a agi sur ordre du roi Saül
[4] Dans l’Ancien Testament, le tabernacle devait être l’habitation provisoire de Dieu, sa résidence et le centre de ralliement de son peuple. Le Tabernacle originel est la tente qui abritait l’Arche d’alliance à l’époque de Moïse. Son architecte en chef, désigné directement par Dieu à Moïse, est Béséléel. Les termes hébreux pour le désigner sont mishkan, c’est-à-dire la Demeure, ou Tente d’Assignation (de Rencontre). C’était un lieu de culte mobile pour les Hébreux depuis le temps de la sortie d’Égypte, puis de la conquête du pays de Canaan relatée dans le Livre des Juges, jusqu’à ce que ses éléments fassent partie du Temple de Salomon aux alentours du 10ème siècle av. jc.
[5] Le pain de proposition fait référence aux gâteaux ou aux miches de pain qui étaient toujours présents, sur une table spécialement dédiée, dans le Temple de Jérusalem comme une offrande à Dieu. Dans la Torah, le pain de proposition est mentionné exclusivement dans le Code sacerdotal et le Code de sainteté, mais certaines sections de la Bible, y compris les Livres des Chroniques, les Livres de Samuel et les Livres des Rois, en décrivent également des aspects. Dans le Code de Sainteté, les pains de proposition sont décrits comme 12 gâteaux cuits à partir de farine fine, disposés en deux rangées sur une table
[6] Les Philistins ou Peleset sont un peuple de l’Antiquité connus par différentes sources textuelles (assyriennes, hébraïques, égyptiennes) et archéologiques. Les Philistins apparaissent dans des sources égyptiennes au 12ème siècle av. jc sont présentés comme des ennemis de l’Égypte venus du nord, mélangés à d’autres populations hostiles connues collectivement sous le nom de peuples de la mer. Après leurs affrontements avec les Égyptiens, les Philistins se sont fixés sur la bande côtière du sud-ouest de la terre de Canaʿan, c’est-à-dire dans une région longeant la Méditerranée depuis l’actuelle bande de Gaza jusqu’à Tel-Aviv Jaffa.
[7] La vallée des térébinthes est une petite vallée qui se situe en Israël, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Bethléem, à environ 20 minutes de Bet Shemesh. Elle relie la Shéphélah aux monts de Judée, d’où son importance stratégique. Selon la Bible, c’est là que David combattit Goliath.
[8] Le royaume de Juda est un petit royaume du Proche-Orient ancien établi par les Israélites à l’âge du fer. Selon la Bible, il existe de 931 à 586 av. jc, concomitamment avec le royaume d’Israël et en rivalité avec lui. L’archéologie permet de tracer l’existence de Juda en tant que royaume à partir du 8ème siècle av. jc. N Selon la Bible, sa création serait le résultat d’un schisme après la mort du roi Salomon. Après une période d’essor sous la domination de l’empire néo-assyrien, il est détruit par les Babyloniens sous le règne de Nabuchodonosor II dans un contexte de guerre entre Égyptiens et Babyloniens.
[9] le royaume d’Israël est un royaume du Proche-Orient ancien établi par les Israélites dans le nord de la Palestine à l’âge du fer. Il existe pendant environ 200 ans, de la fin du 10ème au 8ème siècle av. jc. (environ 930-720 av. jc). Les historiens le nomment souvent royaume de Samarie ou royaume du Nord pour le différencier du royaume de Juda, au sud. Selon la Bible hébraïque, il succède au royaume uni d’Israël et de Juda.
[10] Le Nouveau Testament est l’ensemble des écrits relatifs à la vie de Jésus et à l’enseignement de ses premiers disciples qui ont été reconnus comme « canoniques » par les autorités chrétiennes au terme d’un processus de plusieurs siècles. La liste des textes retenus par l’Église pour former le Nouveau Testament a été fixée en 363 lors du Concile de Laodicée ; cependant, elle ne comprenait pas encore le texte de l’Apocalypse.