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Neptune (mythologie)

lundi 23 septembre 2024, par lucien jallamion

Neptune (mythologie)

Personnage de la mythologie romaine

À l’origine Neptune est un dieu entièrement latin. Dans la mythologie romaine, il est le dieu des eaux vives et des sources. Il est aussi le protecteur des pêcheurs, des bateliers et des chevaux d’après Virgile. Il apparaît dans le lectisterne [1] de 399 av. jc, associé à Mercure , et en 217 av. jc aux côtés de Minerve .

C’est seulement à partir de l’époque des guerres puniques [2] de 264 à 146 av. jc que les Romains démontrent leur supériorité navale et assimilent Neptune au dieu grec Poséidon.

Ainsi, en adéquation avec les mutations de leur civilisation, les Latins ont su transformer une ancienne divinité des eaux douces en dieu des Mers. Neptune est donc totalement confondu avec celui-ci : il reprend les légendes grecques du dieu, ses attributs, les mêmes descendances, c’est pourquoi peu de choses subsistent de son caractère propre.

Cette transformation s’illustre notamment par l’association de Neptune à la déesse Salacie divinité de l’eau salée et donc de la Mer, qui complète les attributs de Neptune.

Chez les Étrusques [3], son nom est Nethuns, dieu de l’eau et des Océans, clairement inspiré de Poséidon. Cependant on ignore quelle influence exerce l’un sur l’autre.

Les légendes et mythes au sujet de Neptune proviennent essentiellement de la réappropriation par les Romains des mythes grecs. Ainsi, on ne sait pas précisément si Neptune possédait à l’origine une mythologie d’origine latine. Neptune apparaît en tout cas de façon claire dans au moins une légende proprement romaine. Les informations directes sur Neptune sont extrêmement réduites.


La reprise du mythe grec de Poséidon fait de Neptune le fils de Saturne et de Ops assimilée à Cybèle et le frère de Jupiter et de Pluton . Saturne, ne souhaitant pas avoir de descendance, mangeait ses enfants dès leur naissance. Un jour, Cybèle mit au monde des jumeaux et, voulant sauver au moins l’un de ses enfants du tragique sort qui leur était destiné, elle en cacha un dans une bergerie d’Arcadie [4] et le remplaça par une pierre qu’elle enveloppa dans des langes : c’était Jupiter qui, par la suite, l’obligea à régurgiter ses frères et sœurs. Dans le partage de l’univers que firent Neptune, Jupiter et Pluton, Neptune eut pour lot la mer, les îles et tous les rivages.

Son épouse est Salacie, fille de Doris et de Nérée. Cette nymphe [5] refusa d’abord d’épouser Neptune et se cacha pour se soustraire à ses poursuites. Mais un dauphin, chargé des intérêts de Neptune, la trouva au pied du mont Atlas, la persuada d’accéder à la demande du dieu, et, pour sa récompense, l’animal fut placé parmi les astres. Elle eut de Neptune un fils appelé Triton et plusieurs nymphes marines : elle fut aussi, dit-on, la mère des Cyclopes [6].

Il participa à la fondation de la muraille de Troie [7] mais le roi Laomédon refusa de le payer ; alors Neptune prit parti pour les Grecs. De plus, Neptune apaisa la colère de Junon face aux Troyens. En effet, celle-ci s’acharna contre Énée en demandant à Éole, dieu des vents, de déchaîner les vents sur les eaux.

Neptune, furieux que les vents se déchaînent sans son ordre, ordonna aux Océans et à Éole de ramener le calme.


Dans les récits romains, cet événement historique, teinté de légende, nous montre l’un des rares cas dans lesquels les Romains interprètent leur Histoire par une intervention divine. En effet, la date historique du débordement soudain du lac Albain puis de la domestication de ses eaux est associée par les Romains à la date officielle de la célébration de Neptune, les Neptunalia le 23 juillet [8]. Cette légende correspond bien avec les attributs d’un dieu originellement maître des eaux douces.


Neptune avait un temple sur le Champ de Mars  [9] ; Tite-Live le mentionne déjà à la date de 207. Ce temple aurait remplacé un autel plus ancien.

Un autre temple a été construit en 122 av. jc sur le Champ de Mars à Rome.

Neptune était aussi célébré près du Tibre [10], dans le port d’Ostie [11], où l’un des thermes lui était dédié, “les Thermes de Neptune”.


Neptune était honoré à Rome à l’occasion des Neptunalia, pendant 2 jours à partir du 23 juillet de chaque année. Cette cérémonie, réalisée en pleine chaleur, est assez obscure et difficile à interpréter : d’après Varron, les Romains construisaient à cette occasion des huttes de bois vert pour se procurer de l’ombre, et avaient des activités festives. Cette fête était liée aux Lucaria [12]. On sacrifiait un taureau à Neptune. En outre, les jeux du cirque, à Rome, lui étaient consacrés sous le nom d’Hippius.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Neptune (mythologie)/ Portail de la mythologie romaine/ Catégories  : Divinité marine/ Divinité romaine

Notes

[1] Les lectisternes sont un rite de la religion romaine, consistant à inviter les dieux à un banquet, pour apaiser leur colère. Le rite suit le déroulement des banquets à la grecque. Les statues des dieux sont placées sur des lits de parade ; les déesses peuvent soit partager les lits de parade des dieux, soit être sur des sièges (sellisternes), comme il convient à une personne féminine qui prend part à un banquet. Ce rituel se comprend dans la logique de convivialité antique, où l’invitation au partage de nourriture crée une obligation pour l’invité, ou permet à l’hôte de s’acquitter d’une obligation antérieure vis-à-vis de son invité. Ainsi conviés, les dieux devaient en retour se montrer favorables aux humains.

[2] À partir de 264 av. jc commence le grand affrontement contre Carthage, qui marque un tournant dans l’histoire de Rome. Carthage, ancienne colonie phénicienne a développé d’abord des comptoirs commerciaux, puis des points d’appui et des colonies dans toute la Méditerranée occidentale et notamment à l’ouest de la Sicile grâce à son esprit d’entreprise. Rome se méfie des ambitions carthaginoises en Sicile. C’est la cause de la première Guerre punique qui dure près de 25 ans

[3] Les Étrusques sont un peuple qui vivait depuis l’âge du fer en Étrurie, territoire correspondant à peu près à l’actuelle Toscane et au nord du Latium, soit le centre de la péninsule italienne, jusqu’à leur assimilation définitive comme citoyens de la République romaine, au 1er siècle av. jc, après le vote de la Lex Iulia en 90 av. jc pendant la guerre sociale.

[4] L’Arcadie est une région de la Grèce située au centre de la péninsule du Péloponnèse. Son relief est très montagneux, surtout au nord et elle est baignée à l’est par la mer Égée. Tirant son nom du personnage mythologique Arcas. L’Arcadie était un pays de villages, qui n’a jamais eu un poids fort dans la politique grecque. Mantinée et Tégée furent pourtant mêlées à l’expansion spartiate, principalement au 5ème siècle av.jc. Pendant longtemps l’Arcadie n’eut pas de gouvernement central : plus tard, Sparte ne pouvant plus s’y opposer, Megalopolis, capitale de toute l’Arcadie, fut bâtie en 370 avant jc. Ce pays fut d’abord gouverné par des rois,

[5] Dans la mythologie grecque et romaine, les nymphes sont des divinités subalternes, membres d’un large groupe d’esprits de sexe féminin associé à la nature. De fait, les nymphes personnifient les activités créatives et productives de la nature. Elles sont quelquefois liées à un lieu ou un élément particulier, et pouvaient faire l’objet d’un culte local. Elles accompagnent parfois d’autres divinités, dont elles forment le cortège.

[6] Les cyclopes, que l’on pourrait traduire par « œil rond », forment une espèce de créatures fantastiques dans la mythologie grecque. Ce sont des géants n’ayant qu’un œil au milieu du front. Selon Hellanicos, ils tirent leur nom de leur père, Cyclope, fils d’Ouranos.

[7] Troie qui vient du nom de Tros (père du fondateur de cette ville) aussi appelée Ilios qui vient du nom de son fondateur : Ilos. Ancienne cité semi légendaire de Troade en Asie Mineure, située non loin de la mer Égée, à l’entrée de l’Hellespont. Mentionnée pour la première fois par Homère, elle est au centre de nombreuses légendes de la mythologie grecque, et notamment de la guerre de Troie à laquelle se rattachent les récits du Cycle troyen. Troie se situe dans l’actuelle Turquie.

[8] Les Neptunalia sont une fête religieuse romaine célébrée en l’honneur de Neptune, divinité des eaux, le 23 juillet, premier jour de la Canicule, période à laquelle l’eau peut se faire rare. Les auteurs romains n’ont transmis aucun détail sur son culte. L’analyse comparative des mythes celte et iranien a montré que le Neptune honoré des premiers Romains est l’interprétation latine d’un dieu indo-européen, maître dangereux des eaux douces, que les travaux humains de canalisation peuvent rendre bienfaisant. Le traité de Palladius des travaux agricoles préconisés pour le mois qui suit les Neptunalia garde ce souci de mise en place et d’entretien des canalisations d’eau douce. À l’époque impériale, Neptune s’identifie au dieu grec Poséidon, maître des mers, et la célébration des Neptunalia se maintient jusqu’au 4ème siècle, enrichie de jeux de cirque et maritime.

[9] Champ de Mars ou Champ-de-Mars est un nom de lieu, généralement urbain, faisant à la fois référence au dieu Mars et au mois de mars (qui lui était autrefois dédié). La fonction du « champ de Mars » a évolué au cours du temps. Le Champ de Mars est dans la Rome antique une plaine située entre la ville républicaine et la rive gauche du Tibre.

[10] Le Tibre est un fleuve italien qui se jette dans la mer Tyrrhénienne. C’est le plus long fleuve d’Italie après le Pô et l’Adige. Il traverse notamment la capitale italienne, Rome, à l’histoire de laquelle il est étroitement lié.

[11] Par le port d’Ostie, transitaient les marchandises nécessaires à la population romaine, qui comptait le million d’habitants sous l’Empire au 2ème siècle. Ostie compta jusqu’à 50.000 habitants : armateurs, marchands, artisans, fonctionnaires, marins...

[12] fêtes des bois